mercredi 12 octobre 2011

France - Bosnie : l'analyse

France - Bosnie : l'analyse



Au moment où j'écris ces lignes, je sais déjà ce que je vais lire sur le blog après le match nul de l'équipe de France hier soir face à la Bosnie : "On s'est fait trimballer", "On s'en sort bien", "Mais c'est quoi cette EDF ?" etc. Personnellement, avec un peu de recul je constate d'abord une chose : chaque équipe a eu sa mi-temps. Pendant la première, les Bleus étaient, c'est vrai, en-dessous de tout. Indignes du niveau international.

Dominés physiquement et techniquement par une formation bosnienne venue jouer le coup sans pression et qui a démarré pied au plancher, les Tricolores ont fait preuve d'un impensable manque d'agressivité. Malgré un milieu à cinq, ils se sont fait bouffer dans l'entrejeu comme rarement, perdant un nombre incalculable de ballons dans la première demi-heure. Du coup, la défense s'est retrouvée livrée à elle-même face à Pjanic, Misimovic et Dzeko.

Incapables de trouver la solution au milieu, les Bleus ont alors joué très bas en essayant de trouver rapidement Rémy dans la profondeur. Mais les Bosniens ont vite compris le truc et ont profité de l'aubaine pour occuper le camp français, avec parfois cinq ou six joueurs dans la moitié de terrain des Bleus pour exercer un pressing très haut et pouvoir tout de suite porter le danger devant le but de Lloris. Et comme les Bleus ont ajouté l'inattention - M'Vila sur le but de Dzeko - au manque d'agressivité…


Qui vit par le vice périra par le vice

En fait, pendant ces horribles quarante première minutes, je n'ai jamais eu l'impression que les Bleus jouaient un match décisif. Il faut dire que certains choix de Laurent Blanc m'ont étonné. A mon sens, remplacer Debuchy par Réveillère et Kaboul par un Abidal convalescent - même si le Barcelonais n'a pas totalement démérité - ne s'imposait pas. Ce qui a sauvé les Bleus en réalité, c'est qu'excepté le but splendide de Dzeko, les Bosniens n'ont pas été suffisamment réalistes pour tuer le match avant la mi-temps.

Au retour des vestiaires, ils ont commencé à jouer moins spontanément et se sont mis à calculer un peu. C'est humain. Une baisse de régime qui a permis à des Bleus qui ne paraissaient pas plus fringants après le repos qu'avant, de refaire progressivement surface. Et puis, Laurent Blanc n'a pas attendu la 70e minute pour faire du remplacement poste pour poste et a opté pour un vrai coaching dès l'heure de jeu, avec les entrées conjointes de Gameiro et Martin.

A mes yeux, le Sochalien est devenu indispensable à cette équipe. Son entrée a coïncidé avec la meilleure période des Bleus, qui ont commencé à se créer plus d'occasions. Alors certes, les solutions étaient plus individuelles - par Ménez surtout - que collectives, mais au final la délivrance est arrivée sous la forme d'un péno indiscutable concédé par Spahic. Qui vit par le vice périra par le vice. Un peu suffisant sur sa protection de balle, l'ancien Montpelliérain s'est fait chiper le ballon par Nasri avant de le crocheter grossièrement, le tout à deux mètres de l'arbitre.


Quels secteurs améliorer ? Tous...

Une boulette qui nous arrange bien, même s'il faut féliciter dans son ensemble cette équipe bosnienne menée par un super Pjanic en première mi-temps et un Dzeko qui confirme qu'il a pris une dimension supplémentaire cette saison avec City. Au-delà de la légitime tension autour de ce match, j'espère que cette équipe se qualifiera pour l'Euro à l'issue de son match de barrage car elle réalise de jolies choses et mérite d'être vue au plus haut niveau européen.

Concernant les Bleus, comme je l'ai dit au CFC dimanche, ce qui me saute le plus au yeux c'est ce manque de netteté, de tranchant dans les passes. Les matchs amicaux avant l'Euro vont devoir servir à ça : optimiser les transmissions et accélérer globalement ce jeu souvent trop scolaire. Mais de toute façon, il est presque inutile de se demander quel secteur peut être amélioré. La réponse est simple : tous.

Maintenant, il ne faudrait pas oublier que les Bleus ont joué sans trois de leurs cadres : Mexès, Ribéry et Benzema. Ces retours vont faire le plus grand bien et obliger Laurent Blanc à faire des choix à partir de ce qu'il a vu lors de ces deux matchs. L'essentiel est acquis avec cette qualification qui, vu la faiblesse de ce groupe, représentait le minimum syndical. La série d'invincibilité, portée à 14 matchs, est aussi une base sur laquelle s'appuyer. Mais le chemin va être long avant que l'équipe de France recommence à faire peur à qui que ce soit...

Pierrot

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