mardi 6 septembre 2011

Pas cela ceci...par Miriam Melin...Pour un contact heureux avec les aveugles....


Pas cela ceci...par Miriam Melin !


Pour un contact heureux avec les aveugles....

Herman VAN DICK

Association

Valentin

Haüy

Au service des aveugles et des malvoyants

Reconnue d'utilité publique en 1891

5 rue Duroc 75343 PARIS CEDEX 07

01 44 49 27 27 • Fax : 01 44 49 27 10 • www.avh.asso.fr • avh@avh.asso.fr

PAS CELA...

... CECI


Première édition: 1971, Herman Van Dyck, Belgique.

Edition remaniée, 1993, Nederlandse Vereniging

van Blinden en Slechtzienden (NVBS)

Adaptation : Harold van der Voort et André Janse

Cette édition en langue française a été réalisée

par l'Association VALENTIN HAÜY au service

des aveugles et des malvoyants, reconnue

d'utilité publique en 1891.


SOMMAIRE

Préface...............................................................................5

L'ange gardien...................................................................6

Traverser la rue..................................................................6

Comment guider un aveugle ?...........................................7

Trottoirs et escaliers..........................................................7

Les transports en commun................................................8

Chaque chose à sa place....................................................8

Où est mon manteau ?.......................................................9

Trouver un siège................................................................9

Comment décrire ?............................................................9

Où est « là »... ?..............................................................10

Les toilettes.....................................................................10

Devine qui je suis ?.........................................................11

Les mots « voir » et « regarder ».....................................11

Lire le courrier.................................................................12

Au moment de partir.......................................................13

Vraiment, les aveugles et les malvoyants ne sont pas dangereux.....................................................13


Préface

En 1971, une brochure écrite par Herman Van Dyck parut sous le titre

de Niet zo, maar zo (Pas cela, ceci). Cette brochure contenait une

foule d'indications et de petits trucs utiles pour savoir comment se

comporter avec des handicapés visuels. Dans cette édition, il est

surtout question des aveugles. Aux Pays-Bas, près de 625 000

personnes ont des capacités visuelles amoindries. Parmi eux, 158 000

souffrent au quotidien d'une vision extrêmement limitée (1). Ils sont

aveugles (ne peuvent plus s'orienter avec une luminosité faible) ou

malvoyants ( peuvent s'orienter avec une luminosité faible, mais sont

incapables de déterminer nettement ce qu'ils voient). On nomme aussi

les malvoyants graves « aveugles civils ». Souvent, les valides

trouvent qu'il est difficile de se comporter avec une personne limitée

visuellement parce qu'en fait, on ne sait pas comment aborder le

mieux un aveugle ou un malvoyant. C'est pourquoi la Nederlandse

Vereniging van Blinden en Slechtzienden (NVBS) * a décidé de se

baser sur la brochure de Herman Van Dyck pour réaliser un film

d'information destiné à tous ceux qui sont amenés à entrer en contact

avec des aveugles et des malvoyants. Une cassette audio fut aussi tirée

du film Niet zo, maar zo pour que chacun puisse en recevoir le

contenu et le message sous la forme qu'il désire.

Cette brochure est une adaptation de celle parue en 1971. Son contenu

est adapté à notre époque et on y trouve des éléments intéressants

pour les aveugles et les malvoyants eux-mêmes. Enfin, que nous

soyons aveugles, malvoyants ou valides, nous essayons de nous sentir

aussi bien que possible les uns avec les autres. Et avec un peu de

compréhension mutuelle, on y arrive toujours.

* NVBS : Association Néerlandaise des Aveugles et des Malvoyants.

(1) en France, on estime à 3 100 000 le nombre des personnes

qui font état d'une atteinte visuelle, à 225 000 celles atteintes

d'une cécité partielle et à 55 000 le nombre d'aveugles

(source: I.N.S.E.E.).


L'ange gardien

Pour un aveugle ou un malvoyant, il n'est pas toujours facile de

trouver son chemin dans la rue, dans une gare ou dans quelque

autre endroit. En général, les gens voudraient bien les aider.

Mais souvent, ils n'osent pas car ils ne savent pas comment faire

ou bien doutent que leur aide sera appréciée. Parfois, ils

talonnent un handicapé visuel comme une espèce d'ange

gardien afin de pouvoir l'empêcher à temps de se heurter contre

un quelconque obstacle. L'intention est évidemment excellente,

d'autant plus qu'ils croient que la personne ne s'apercevra de

rien. C'est pourtant tout l'inverse. Les aveugles et les

malvoyants n'observent pas qu'avec leurs yeux : un aveugle

utilise l'ouïe, l'odorat et le toucher pour percevoir ce qui

l'entoure. En un rien de temps, il aura repéré son « ange

gardien ». Son attention s'en trouvera perturbée et la situation

risque de le rendre très nerveux.

N'hésitez pas à proposer votre aide. Ne jouez surtout pas les

« anges gardiens » .


Traverser la rue

Il est souvent difficile pour un handicapé visuel de traverser seul

avec sa canne, surtout aux heures de grande circulation. Si vous

pensez qu'il a besoin d'aide, le mieux est de lui poser la question.

Il arrive parfois qu'un aveugle ou un malvoyant, qui attend le

tram ou le bus au bord du trottoir, soit brusquement attrapé par

le bras et entraîné de l'autre côté de la rue. Tout en se débattant,

il tente d'expliquer au « serviable » inconnu qu'il ne souhaitait

absolument pas traverser. Il vaut mieux demander : « Puis-je

vous aider à traverser ? ». Si la réponse est positive, vous

pouvez alors l'emmener de l'autre côté de la rue. Bien sûr, un

aveugle ou un malvoyant peut aussi demander spontanément de

l'aide.


Comment guider un aveugle ?

Si un aveugle ou un malvoyant vous demande de le guider, par

exemple pour traverser, se diriger dans un restaurant ou dans un

autre bâtiment, offrez-lui votre bras ou votre épaule. Ne poussez

jamais la personne en avant, mais précédez-la. Autrement, vous

auriez beaucoup de mal à la guider et elle ne se sentirait pas du

tout en sécurité.


Trottoirs et escaliers

Les trottoirs et les escaliers ne doivent en aucun cas poser de

problèmes au guide. Contentez-vous de signaler au bon moment

un trottoir à monter ou à descendre. Il n'est pas nécessaire

d'arrêter un aveugle ou un malvoyant pour lui faire sentir le

bord du trottoir avec sa canne blanche. Pour les escaliers, dites

simplement : « Attention, nous montons (descendons) un

escalier ». Vous pouvez aussi lui demander s'il préfère se tenir à

la rampe. Si c'est le cas, posez sa main dessus ou dites-lui : « La

rampe est à votre gauche (droite)». Vous pouvez aussi signaler

si l'escalier est grand ou petit. En tous cas, à la dernière marche,

prévenez la personne que vous accompagnez . S'il y a le choix

entre un escalier ordinaire ou un escalier roulant, la décision est

toujours laissée à l'aveugle ou au malvoyant. Il faut toujours

signaler clairement qu'on s'apprête à utiliser un escalier roulant.


Les transports en commun

C'est lorsqu'ils montent dans un tram, un bus, un train ou un

métro que les aveugles et les malvoyants sont le plus souvent

aidés ; du moins, s'ils ne sont pas bousculés dans la cohue des

heures de pointe, ce qui, heureusement, reste assez rare. Mais

souvent, on « hisse » un handicapé visuel dans la voiture, plutôt

que de lui laisser la possibilité de monter normalement. Bien

que cela parte d'un bon sentiment, c'est absolument superflu. Il

suffira de le guider jusqu'à la porte de la voiture et poser sa main

sur la rampe d'accès. Des jambes, il en a ! Il peut donc monter

comme tout le monde. Ces conseils sont aussi valables pour la

descente. Si vous montez ou descendez avec un aveugle ou un

malvoyant, guidez-le comme vous le faites d'habitude. Vous

pouvez éventuellement lui dire si la marche est haute ou basse.

Dans le cas d'une automobile, il est important de signaler à quel

endroit il doit monter. Posez simplement sa main sur la portière

ouverte et il pourra s'orienter seul. Pour sortir, dites-lui s'il est

possible d'ouvrir la portière et comment le faire.


Chaque chose à sa place

Il est essentiel pour les aveugles et les malvoyants que les objets

soient toujours rangés aux mêmes endroits. Sinon, impossible de

retrouver quoi que ce soit. Ceci est particulièrement important

pour les handicapés visuels qui vivent et voyagent seuls ou qui

sont sur leur lieu de travail. Attention aux portes des pièces

comme à celles des meubles ! Les portes des pièces seront soit

grandes ouvertes, soit fermées ; celles des meubles, toujours

fermées. Bien sûr, il est aussi très important de ne pas laisser

traîner seaux, corbeilles à papier, sacs, etc. Vous pouvez

imaginer quel parcours d'obstacles cela pourrait être !


Où est mon manteau ?

Au cours de réunions, dans les trains ou dans les restaurants, on

débarrasse souvent avec empressement un handicapé visuel de

son manteau : « Laissez-moi vous aider » et le manteau s'est

envolé. Quelle histoire pour le retrouver ! Il vaut donc mieux lui

laisser ranger ses affaires. Si vous l'aidez à le faire, dites-lui

précisément où vous avez suspendu son manteau.


Trouver un siège

C'est une idée fort répandue, mais néanmoins erronée, qu'il

convient en toutes circonstances de donner le plus vite possible

une place assise à un aveugle ou à un malvoyant. Le seul

problème, c'est que, s'il cherche à s'asseoir, il met du temps à

trouver un siège. Vous pouvez l'aider en cherchant une place

avec lui. Demandez-lui où et, éventuellement, près de qui il veut

s'installer. Il est facile de lui montrer un siège. Si vous posez sa

main sur le dossier d'une chaise, il sait aussitôt comment elle est

disposée et peut s'asseoir sans difficulté. Vous pouvez

également lui montrer s'il y a une table à côté de lui.


Comment décrire ?

Beaucoup de gens, quand ils sont en compagnie d'un aveugle ou

d'un malvoyant, se croient obligés de parler sans cesse :

« Sinon, il ne sait pas si je suis encore là », ou : « Comme il ne

voit pas, il risque de s'ennuyer ». Cela part, bien sûr, d'un bon

sentiment, mais, comme pour toute autre conversation, il peut y

avoir des moments de silence. En ce qui le concerne, un non-

voyant perçoit son environnement, grâce à ses autres sens,

beaucoup mieux qu'on aurait tendance à le croire.

Vous pouvez toujours lui demander s'il préfère une description

détaillée ou superficielle de ce qui l'entoure, d'une personne ou

d'un objet. Il est superflu de la lui imposer.

Cependant, il est utile de lui mentionner spontanément un détail

extraordinaire ou inhabituel. Par exemple : « La rue est défoncée

de l'autre côté ». Cette information lui servira peut-être plus

tard.


Où est « là »...?

Ne dites jamais : « Il y a une chaise là », « Un peu plus loin, il y

a un vélo en travers du chemin » ou « L'arrêt de bus est après le

coin de la rue, là-bas » tout en montrant d'un geste la direction

en question. Toutes ces indications de direction n'ont souvent

aucun sens pour un aveugle ou un malvoyant car elles sont

basées sur des regards ou des gestes. Il vaut mieux lui dire : « A

trois mètres devant vous, un vélo est posé contre le mur »,

« L'arrêt du bus qui va à la gare est à dix mètres à droite ». En le

servant à table, vous pouvez lui dire : « Votre verre est à droite

devant vous » ou « Votre apéritif est à votre droite ». Vous

pouvez aussi donner un petit coup à l'objet désigné, pour que la

personne puisse le repérer au son. Si vous lui mettez

directement dans la main son verre, son apéritif ou quelque autre

objet, n'oubliez pas de lui dire où il pourra le reposer.


Les toilettes

Comme tout le monde, un aveugle ou un malvoyant a besoin

d'aller aux toilettes. Parfois, il pourra vous demander de l'aide.

Ne vous sentez pas gêné : vous n'avez pas à l'accompagner à

l'intérieur pour attendre à ses côtés. En général, il suffit de lui

indiquer où est la porte des toilettes. Vous pouvez lui demander

s'il peut continuer seul. Il est toujours utile de lui montrer où se

trouve, par exemple, le lavabo. Vous pouvez également lui

demander s'il saura revenir des toilettes.


Devine qui je suis ?

Dans la rue, dans le train ou au cours d'une réunion, il arrive

qu'on interpelle un aveugle ou un malvoyant de la manière

suivante : « Salut, Carine ! Comment vas-tu ?» ou : « Salut,

devine qui c'est ? ».

Il est vrai que les handicapés ont en général une bonne mémoire,

même pour reconnaître les voix. Mais qu'une personne prise par

surprise reconnaisse une voix à partir de quelques mots (et ce,

alors que toute son attention est accaparée par d'autres

perceptions), c'est trop lui en demander.

Si vous n'êtes pas un de ses proches, quelqu'un dont elle

reconnaît immédiatement la voix, faites vous connaître dès le

début de la manière suivante : « Salut Carine ! C'est Vincent ».

Si vous craignez de ne pas être reconnu, ajoutez une petite

explication : « Tu sais, nous nous sommes rencontrés il n'y a

pas longtemps à S... ».


Les mots « voir » et « regarder »

En parlant à un handicapé visuel beaucoup de gens n'osent pas

employer les mots « voir », « regarder » ou « aveugle ». Ils

disent alors : « Mon oncle aussi est... euh... comme ça », ou

« Ma grand-mère a ça elle aussi ». S'ils emploient

involontairement « voir » ou un mot analogue, ils sombrent dans

la confusion. Ils commencent à bégayer ou à se confondre en

excuses. Et ce, alors qu'il arrive fréquemment que les aveugles

et les malvoyants puissent plaisanter de leur handicap. Ils

utilisent le mot « voir » comme n'importe quel autre. Ils parlent

aussi souvent de « voir », ou emploient un autre mot pour

exprimer leur manière spécifique de « voir ». C'est-à-dire :

sentir, toucher, humer et entendre. « J'ai vu (senti, touché) une

jolie statuette». «Oui, moi aussi j'ai vu (entendu) ce film».


« Au revoir (à la prochaine fois) ».

Vous pouvez donc dire sans crainte à un handicapé visuel :

« Voulez-vous voir ce vase ? » en lui mettant le vase dans les

mains. N'hésitez pas non plus à utiliser les mots « aveugle » et

« malvoyant » s'ils surviennent au cours d'une conversation.

Surtout, n'oubliez jamais qu'avoir une vision limitée n'entraîne

pas la surdité. Gardez pour vous des remarques chuchotées

telle : « Quelle horreur ! Je préférerais plutôt mourir qu'être

aveugle ». Les aveugles et les malvoyants sont souvent d'un

tout autre avis.


Lire le courrier

Bien qu'on ait actuellement des outils technologiques capables

de lire des textes manuscrits ou dactylographiés, un aveugle ou

un malvoyant demande souvent à une tierce personne de lui lire,

entre autres choses, son courrier. Il faut faire preuve de tact et de

discrétion lorsqu'on lit une lettre d'ordre privé ( quand il est

question d'argent, par exemple). En premier lieu, vérifiez si le

nom de l'expéditeur n'est pas écrit sur l'enveloppe. N'ouvrez

jamais une enveloppe sans qu'on vous l'ait expressément

demandé. Il est important de lire exactement ce qui est écrit en

évitant de parler trop vite. Ne commencez jamais par lire la

lettre dans votre tête pour dire ensuite : « Oh, c'est une lettre

d'amour de Vincent ».

Si vous souhaitez vous-même envoyer une lettre à un handicapé

visuel, enregistrer votre message sur une cassette peut être une

bonne solution.


Au moment de partir

Peut-être vous est-il déjà arrivé de parler à quelqu'un alors qu'il

était déjà parti. Sans doute avez-vous ri de ne pas vous être

aperçu que vous étiez seul. Il en est tout autrement pour un

aveugle ou un malvoyant. Dans un restaurant bondé ou dans une

fête, par exemple, il est souvent difficile de savoir si la personne

avec qui on était en train de discuter est toujours là. Il arrive

parfois qu'un handicapé visuel se retrouve à parler à une chaise

inoccupée. Il finit bien sûr par s'apercevoir qu'il est seul, ce qui

n'est pas très agréable.

Dites-lui donc si vous vous absentez un moment et faites de

même à votre retour. Gardez aussi à l'esprit qu'un aveugle ou

un malvoyant s'attend à ce que vous vous exprimiez avec des

mots ; un sourire, aussi amical qu'il soit, ou un signe de la tête

ne servent à rien.

Vraiment, les aveugles et les malvoyants ne sont pas

dangereux.

Souvent, on n'ose pas s'adresser directement à un aveugle ou un

malvoyant. Cela vient peut-être du fait qu'on est habitué à avoir

d'abord un contact visuel avec une personne. Si ce contact est

absent, on hésite à aller plus loin.


Dans la pratique, on résout parfois le problème en s'adressant au

guide d'un handicapé visuel. Par exemple : « Monsieur, que

désire boire madame ? », ou « Voulez-vous que j'accompagne

ce monsieur?». L'intéressé se sent alors traité comme un

incapable, ce qui est à la fois inutile et injuste. Si vous souhaitez

lui demander ou lui proposer quelque chose, adressez-vous

directement à lui. Prononcez son nom si vous le connaissez ou

touchez-lui le bras : « Que désirez-vous boire, madame ? ».

N'oubliez pas d'énumérer les différentes options possibles s'il a

un choix à faire. S'il paye, dites-lui la somme qu'il vous donne.

Vous pouvez aussi compter la monnaie dans sa main : « Vous

m'avez donné un billet de 10 € , je vous rends donc 5 €. »

Vraiment, les aveugles et les malvoyants ne sont pas dangereux.

Vous pouvez leur parler comme à n'importe qui.

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