TUNIS (AP) — Une centaine d'islamistes ont tenté dimanche de s'opposer à la projection à Tunis d'un film de la réalisatrice Nadia Féni, une Tunisienne résidant en France, traitant de la laïcité, a constaté un journaliste de l'Associated Press. Intitulé "Ni Allah ni maître", le film avait déjà été mal accueilli dans les milieux islamistes il y a plusieurs semaines.
Aux cris de "Allahou Akbar" (Dieu est le plus grand) et "la Tunisie est un Etat islamique", les manifestants, la plupart barbus et qui scandaient des slogans hostiles à la laïcité, ont brisé les vitres du "Cinéma Africa" en plein centre de Tunis. Huit d'entre eux ont ensuite pénétré dans la salle, où ils ont été interpellés par les forces de l'ordre accourues les lieux, sous les acclamations du public. Le patron de la compagnie "Familia Productions", Habib Belhedi a été agressé et avait l'oeil tuméfié.
"Les salafistes voulaient empêcher la projection du film. Nous leur avons suggéré de le voir pour ensuite donner leur point de vue, mais ils ont refusé", a déclaré à l'AP le critique cinématographique Naceur Saâdi, connu pour être un fervent défenseur de la liberté d'expression et de création.
La projection du film était une initiative de l'association "Lam Echaml" (Rassemblement de toutes les parties) visant à contrecarrer les actes agressifs dont plusieurs artistes tunisiens ont été victimes. Le réalisateur Nouri Bouzid, honoré lors du dernier festival de Cannes, a ainsi été dernièrement violemment agressé à la tête par un islamiste. AP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire