Retour sur l' Affaire DSK avant le procès ..
Affaire DSK : les avocats en quête de détails sur son déjeuner avec sa fille
LEMONDE.FR
Dans la course à la preuve que se livrent l'accusation et la défense dans l'affaire DSK, le déjeuner de Dominique Strauss-Kahn avec sa fille, Camille, le 14 mai, pourrait se révéler déterminant, estime le New York Times. C'était chez McCormick & Schmick's, un restaurant de fruits de mer new-yorkais situé à dix minutes à pied du Sofitel où résidait l'ancien directeur du Fonds monétaire international, accusé d'avoir agressé sexuellement et tenté de violer Nafissatou Diallo, une femme de chambre de l'établissement.
Pour se rendre au restaurant, DSK, en sortant du Sofitel à 12 h 28, selon l'hôtel, a pris un taxi. Il a emporté avec lui "deux petits bagages", raconte le quotidien américain. Coincé dans les embouteillages en raison d'une brocante, il a appelé sa fille pour lui demander de passer commande. Un départ considéré comme "précipité" pour l'accusation mais qui se justifie, selon la défense, par le fait "qu'il était pressé de rejoindre Camille". Finalement, Dominique Strauss-Kahn aurait retrouvé sa fille peu après 12 h 45, soit dans l'heure qui a suivi l'agression sexuelle présumée de la jeune Guinéenne.
ATTITUDE PENDANT LE REPAS
Ce que les enquêteurs cherchent à présent à déterminer, c'est l'attitude de DSK lors de ce repas. S'ils parviennent à se procurer des enregistrements vidéo issus des caméras de surveillance du restaurant – ce qui paraît pour le moment incertain, selon le New York Times –, ils pourront ainsi savoir si le Français semblait serein. Un tel comportement pourrait servir les intérêts de la défense. Mais s'il se révélait préoccupé et distrait, cela fournirait un argument à l'accusation.
Au cours de ce repas, qui a duré une heure et demie selon la défense et pris sur le pouce selon une autre source, Camille et son père ont bu une bouteille de vin blanc et mangé un plat de poisson, avant d'être rejoints par le compagnon de la jeune fille. C'est Dominique Strauss-Kahn qui a réglé la note avec sa carte de crédit, selon le New York Times.
DSK a ensuite quitté le centre de Manhattan vers 14 h 15 en taxi pour rejoindre l'aéroport JFK, où il est arrivé quarante minutes après. Il a ensuite gagné le salon privé d'Air France en attendant son vol pour Paris. Mais, moins de trois quarts d'heure plus tard, il était arrêté.
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Le scandale "DSK" est une affaire politique...
Ce qu'il est convenu d'appeler désormais "l'affaire DSK" peut fort bien avoir pour effet immédiat la mise à mal d'une omerta millénaire. Sans préjuger de la culpabilité ou de l'innocence de celui par qui le séisme est arrivé, il devient - inconsciemment - du fait d'un système judiciaire exceptionnel - le révélateur de pratiques sexuelles masculines ancestrales, banalisées - mais destructrices - couvertes jusqu'ici par des silences, des sourires entendus, de la majeure partie de la gent masculine de la société française, et aussi d'une part non négligeable de la gent féminine.Le plus stupéfiant de "l'affaire" - le plus choquant pour certains d'entre nous - aura été la manifestation immédiate d'une solidarité masculine - aveu spontané d'une connivence avérée - tentant de réduire l'événement à une banale affaire de "soubrette troussée" sans "mort d'homme", paroles venues d'intellectuels les plus respectés, de politiques les plus vénérés.
Ces propos, tenus vingt ans après la loi sanctionnant le harcèlement sexuel, trente ans après la reconnaissance du viol comme un crime, nous montrent que la loi ne suffit pas, qu'il est plus facile de désintégrer un atome qu'une idée reçue. Ainsi, les agressions, abus, harcèlements sexuels, viols dont les femmes sont quotidiennement victimes seraient toujours pour certains hommes une simple manière d'affirmer leur supériorité de mâles dominants, sûrs de bénéficier de l'indulgence sinon de l'admiration de leurs semblables. Une sorte d'hommage, en quelque sorte, que les femmes sont priées d'accepter avec bonheur, humilité et... silence.
Sauf que le monde a changé et les femmes aussi. Depuis peu il est vrai. A peine deux cents ans qu'elles ont droit à l'instruction. A peine soixante ans qu'elles peuvent voter. A peine cinquante ans qu'elles peuvent travailler sans autorisation de leur mari. A peine quarante ans que le mari n'est plus chef de famille. Il y a quarante ans justement, nous étions dans la rue pour exiger le droit à disposer de notre corps. A exiger son respect.
Il faut croire que cela n'est rien au regard de siècles de domination masculine. Sans doute faut-il du temps pour que le cerveau masculin comprenne que le pouvoir politique ne met plus l'homme au-dessus des lois.
Le droit de cuissage ne fait plus partie des privilèges des puissants de ce monde, et c'est peut-être la première leçon que nous donne cette femme de chambre, "présumée victime", noire et immigrée de surcroît. L'affaire "aura peut-être pour effet de libérer la parole des femmes". Elles vont prendre conscience qu'elles ne sont pas coupables, mais victimes. Elles n'ont plus à avoir peur, à avoir honte, à se cacher, à fuir les moqueries, les ricanements. La loi qui protège le faible des abus des plus forts est là pour elles. Du moins en France.
Déjà, un membre de l'actuel gouvernement vient d'être contraint de donner sa démission à la suite d'une plainte pour agression sexuelle.
Déjà, la condamnation pour harcèlement sexuel d'un sénateur et maire socialiste va peut-être finir par donner lieu à son expulsion de l'organisation à qui il doit ses mandats. Mais cela dépend des dirigeants de cette organisation, où il bénéficie de soutiens puissants.
Déjà, nous entendons parler d'une affaire qui remonte à 2010. Le parquet de Paris vient de la ressortir du placard. Elle concerne la plainte d'une femme de chambre d'un grand hôtel parisien contre un membre éminent d'un émirat arabe, qui a eu le temps de reprendre son avion.
La police avait classé sa plainte sans suite après l'avoir dissuadée de la maintenir. Je me souviens du temps où j'ai voulu féminiser la police. C'était en 1983, et j'avais dû entendre les gémissements d'un syndicat de policiers qui avait tenté de me persuader d'abandonner mon projet au motif que leurs épouses ne l'appréciaient pas. Nous avons aujourd'hui quelques femmes dans les commissariats. Trop peu, à l'évidence. On y ignore superbement la loi sur l'égalité professionnelle.
Que celui par qui "l'affaire" a éclaté soit un homme politique des plus éminents n'est pas neutre. Ce qui peut se passer dans une chambre à coucher ne relève plus du sacro-saint ordre "privé". Ou alors à quoi servent les lois contre les violences domestiques ? A l'évidence, elles sont ignorées d'une bonne partie de ceux-là mêmes qui les ont votées. Leur silence a pu bénéficier à l'assassin de Marie Trintignant, qui a pu s'en tirer avec quatre à cinq années de prison. Il n'y a pas si longtemps. Pas très cher, finalement, pour un meurtre.
Déjà Simone de Beauvoir avait dénoncé, dans un article titré "De l'urgence d'une loi antisexiste", paru dans Le Monde du 19 mars 1979, la décision de la cour d'assises des Yvelines qui avait acquitté un homme ayant frappé sa femme jusqu'à ce que mort s'ensuive et l'avait laissée agoniser sur le carreau. J'eus la faiblesse de croire qu'une loi antisexiste s'imposait en France en 1983, d'autant qu'elle faisait partie des 110 propositions du président François Mitterrand. Il suffisait d'ajouter le mot sexe à la loi antiraciste. La réaction machiste fut d'une telle violence que le projet ne fut jamais inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale. Et ce sont les Espagnoles du gouvernement de Zapatero qui, plus tard, en ont bénéficié.
Ce sont les féministes qui, depuis deux cents ans, lentement, péniblement, arrachent ces lois en France. Oui, elles remettent en cause l'ordre patriarcal établi. Des hommes nous soutiennent. Trop peu. Trop discrètement. Nul n'ignore que chaque nouvelle loi en faveur des femmes affaiblit le pouvoir masculin dominant, en place depuis plus de deux mille ans. Ses défenseurs ne s'y trompent pas.
Ce n'est pas un hasard si le viol collectif est une arme de guerre, une façon pour les jeunes voyous des quartiers de s'affirmer lâchement dans les "tournantes".
Ce n'est pas un hasard si le dernier bastion à conquérir est justement le lieu où se votent les lois. Et ce n'est pas un hasard si peu de féministes siègent à l'Assemblée. Le pouvoir reste masculin. Cette affaire est politique. Les partis politiques peuvent commencer à balayer devant leur porte. La bonne réponse est la parité. Partout. Et maintenant.
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Les points-clés de l'affaire DSK
LEMONDE
Dominique Strauss-Kahn a plaidé, lundi 6 juin, non coupable des sept chefs d'inculpation à son encontre. La prochaine étape judiciaire aura lieu le 18 juillet. Retour sur les principaux éléments d'un feuilleton judiciaire qui ne fait que commencer.
- Les faits qui lui sont reprochés
Arrêté le 14 mai à l'aéroport JFK de New York alors qu'il s'apprêtait à rejoindre la France, Dominique Strauss-Kahn a été formellement inculpé le jeudi 19 mai pour tentative de viol, agression sexuelle et séquestration sur une femme de chambre à l'hôtel Sofitel de Manhattan.
D'après le témoignage de la camériste, les faits se seraient produits, quelques heures plus tôt, aux alentours de midi, dans la suite 2806 que l'ex-directeur général du FMI occupait depuis la veille.
>> Lire notre récit : Ces quelques heures qui ont plongé DSK dans la tourmente
Arrêté à bord de l'avion qui devait le ramener en France, DSK est transféré à Harlem, dans les locaux de la Special Victims Unit, une unité de la police de New York spécialisée dans les crimes à caractère sexuel. De son côté, la plaignante est entendue et une plainte est rédigée où figurent les accusations retenues contre celui qui est encore le patron du FMI.
Lire : Le procès-verbal de la plainte
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- La procédure judiciaire
Depuis son arrestation, DSK a été confronté aux spécificités du système judiciaire américain. Lors de l'audience préliminaire du 17 mai, les avocats du Français échouent à obtenir la libération de leur client. L'assistant du procureur fait part de ses craintes de voir DSK quitter les Etats-Unis après son interpellation à l'aéroport tandis que ses avocats vont falloir qu'il n'avait aucune intention de fuire. La juge Jackson tranche : Dominique Strauss-Kahn reste en prison.
Lire notre récit : L'audience qui a conduit DSK en prison
Après la réunion du grand jury, chargé de valider les charges retenues contre Dominique Strauss-Kahn, DSK est formellement inculpé jeudi, 19 mai. Ce même jour, la défense demande une nouvelle fois la liberté conditionnelle de DSK. Le juge Michael Obus libère le Français mais accompagne cette libération de conditions drastiques : une caution d'un million de dollars, un dépôt de garantie de cinq millions, une assignation à résidence et un bracelet électronique.
Lire notre article sur les conditions de la libération sous caution : DSK : la vie d'assigné à résidence
Lors de l'audience du lundi 6 juin, DSK devait indiquer son choix de défense : il a décidé de plaider non-coupable, ce qui ouvre la voix a la phase de pré-procès. Elle dure légalement 45 jours mais peut-être allongée ou raccourcie à la demande de la défense. La prochaine audience est fixée au 18 juillet.
Au cours de cette phase, un nouveau juge va être nommé et le bureau du procureur va présenter les preuves de l'accusation à la défense. Cette dernière va également communiquer les alibis qu'elles compte avancer. Les avocats de la défense ont également la possibilité de demander au juge d'exclure certaines pièces du dossier pour vice de forme. Enfin, les deux parties se mettent d'accord sur les 12 membres du jury. C'est ce jury qui, au terme du procès, rendra le verdict, à l'unanimité. Si DSK est jugé coupable, il aura la possibilité de faire appel.
Voir notre infographie : Affaire DSK : le processus judiciaire en 3 minutes.
- Les éléments de preuve dont disposerait l'accusation
A ce stade, l'accusation n'a pas communiqué les preuves dont elle dispose. Mais les fuites dans la presse et les indications données par l'assistant du procureur lors de la première audience permettent de dégager les principaux éléments matériels dont elle disposerait. Des prélèvements ADN ont été effectués sur la plaignante et l'accusé, ainsi que dans la suite 2806. Les résultats ne sont pas connus pour le moment mais des fuites, démenties par la police, ont rapportés que de l'ADN de DSK avait été retrouvé sur les vêtements de la plaignante. Les caméras de vidéosurveillance disposées dans le hall de l'hôtel pourraient également être utilisées par l'accusation. D'après l'assistant du procureur, les enregistrements montrent un homme pressé de quitter les lieux. Enfin, les pass magnétiques de l'hôtel sont susceptibles de fournir des indications sur les allées et venues dans la chambre 2806.
Lire l'article : Affaire DSK : les éléments matériels dont dispose l'accusation
- Quelle ligne de défense pour Dominique Strauss-Kahn ?
Depuis le début de l'affaire, Dominique Strauss-Kahn nie les faits qui lui sont reprochés et il a décidé de plaider non-coupable lors de l'audience du 6 juin. Mais le résultat des tests ADN pourrait fragiliser cette position. DSK pourrait alors s'orienter vers le scénario de la relation consentie, un scénario que son avocat, Benjamin Brafman, avait d'ailleurs commencé à esquisser en déclarant lors de l'audience du 16 mai que "les preuves médico-légales, selon nous, ne coïncident pas avec un rapport forcé".
lire notre article : Quelle ligne de défense DSK peut-il adopter ?
- Les protagonistes de l'affaire
Pour l'épauler dans cette affaire, Dominique Strauss-Kahn a fait appel à deux avocats réputés, Benjamin Brafman et William Taylor. Le premier est un spécialiste des cas apparamment désespérés et pour lesquels il a obtenu des acquittements ou des minorations de peine. Il a déjà défendu nombres de personnalités, comme le rappeur Jay Z. Le second, un pénaliste réputé mais moins célèbre, conseillait déjà Dominique Strauss-Kahn avant l'affaire du Sofitel.
>> Lire son portrait (en zone abonnés) : Benjamin Brafman, le perfectioniste
En face, l'accusation sera portée par le procureur de New York, Cyrus Vance Jr. Elu procureur en 2009, cet ancien avocat a une réputation d'homme irréprochable. L'affaire DSK constitue l'un des plus gros dossiers de sa carrière.
Lire son portrait : Cyrus Vance Jr joue le dossier de sa carrière
D'après les fuites dans la presse, la plaignante s'appelle Nafissatou Diallo. Agée de 32 ans et originaire de Guinée, elle vivait dans un immeuble du Bronx avec sa fille. Son avocat décrit une jeune immigrante humble et travailleuse.
Lire son portrait (en zone abonnés) : La vie guinéenne de Nafissatou Diallo
Après avoir fait appel à l'avocat Jeffrey Shapiro, la plaignante se fait représenter par Kenneth Thompson, réputé maître dans l'art d'obtenir de gros dédommagements en faveur des victimes devant la justice new-yorkaise. "Nous allons protéger ses droits, parler en son nom et travailler avec le bureau du procureur", a-t-il déclaré lors d'une apparition devant une centaine de journalistes, lundi 6 juin.
Lire son portrait : Kenneth Thomson, l'avocat de la femme de chambre
Les propos de Dominique Strauss-Kahn lors de son arrestation
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Dominique Strauss-Kahn, accusé de crimes sexuels par une employée d'un hôtel new-yorkais, a invoqué l'immunité diplomatique lors de son arrestation, le 14 mai, à l'aéroport JFK, selon un compte rendu publié jeudi 16 juin par le bureau du procureur du comté de New York.
Le document de sept pages, dont une copie a été adressée aux avocats de M. Strauss-Kahn, dévoilent les conversations entre l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI)et les employés du Sofitel, puis les policiers.
UN POLICIER AU SERVICE DES OBJETS TROUVÉS
Le compte rendu débute par la retranscription de la discussion téléphonique entre DSK et le personnel du service "objets trouvés" de l'établissement. Un policier était alors présent à leurs côtés. Il était aux environs de 15 h 30, heure locale, ce samedi 14 mai.
– "Service des objets trouvés." – "Comment allez-vous ? Je suis Dominique Strauss-Kahn, j'ai été client. J'ai oublié mon téléphone." – "Quelle chambre ?" – "2806" – "Je vais avoir besoin de dix minutes pour monter le chercher", affirme l'employé. "Mais j'ai un problème : Si je trouve votre téléphone, comment puis-je vous rappeler ?" – "Je vais vous donner un autre numéro."
Treize minutes plus tard, selon le document, l'employé du Sofitel rappelle Dominique Strauss-Kahn, toujours en présence du policier. Il lui indique avoir trouvé son téléphone. DSK révèle alors qu'il est à l'aéroport JFK et qu'il va avoir un "problème" pour récupérer son téléphone car son avion décolle à 16h26. La personne du service objets trouvés lui répond : "Aucun souci. Je vais prendre un taxi et je serai là en quarante minutes." DSK donne alors son emplacement exact dans l'aéroport.
A 16 heures, heure locale, l'ex-directeur du FMI s'impatiente et rappelle l'hôtel. "Je veux parler à la personne qui me ramène mon téléphone. Quand vont-ils arriver ? Je suis dans l'espace Air France, s'il vous plaît, rappelez-moi à ce numéro."
A 16h40 heure locale, les policiers Terry Ng et Diwan Maharaj arrivés à l'aéroport international John F. Kennedy demandent à Dominique Strauss-Kahn de les suivre. Cinq minutes plus tard, le sergent Raymond DiLena se présente. "C'est à quel sujet ?", interroge DSK. "La police de New York doit parler avec vous à propos d'un incident dans un hôtel de la ville." Selon le document, Dominique Strauss-Kahn n'aurait alors rien répondu.
"J'AI L'IMMUNITÉ DIPLOMATIQUE."
A 17 heures, dans une partie de l'aéroport réservée à la police, Dominique Strauss-Kahn est invité à vider ses poches. Il refuse l'eau mais demande à utiliser les toilettes. On lui demande ensuite de s'asseoir. Il est menotté. "Est-ce bien nécessaire ?", s'insurge-t-il. Un policier lui répond : "Oui, c'est nécessaire." DSK aurait alors déclaré : "J'ai l'immunité diplomatique." Aux enquêteurs qui lui réclament son passeport, il répond : "Ce n'est pas sur ce passeport, j'ai un deuxième passeport." Puis : "Puis-je parler avec quelqu'un du consulat français ? De quoi s'agit-il ?"
A 17h15, en route vers le commissariat spécial de Harlem, l'ex-patron du FMI souhaite passer un appel pour prévenir qu'il ne pourra assister à une réunion le lendemain. Il se plaint également que ses menottes sont trop serrées.
A 21 heures, Dominique Strauss-Kahn demande à Miguel Rivera, de l'unité spéciale des victimes de Manhattan, à utiliser son téléphone portable pour appeler son avocat, Bill Taylor. "Nous allons devoir attendre le retour des policiers, je n'ai pas accès à votre téléphone", répond l'officier. Le prévenu demande alors : "Ai-je besoin d'un avocat ?" "C'est votre droit dans ce pays si vous le voulez. Je ne sais pas si vous bénéficiez d'un statut diplomatique particulier". DSK rétorque alors : "Non, non, non, je n'essaie pas d'utiliser ça. Je veux juste savoir si j'ai besoin d'un avocat." Le policier Miguel Rivera le laisse choisir : "C'est à vous de voir."
Un peu moins de deux heures plus tard, le policier Steven Lane s'enquiert auprès de DSK s'il souhaite s'entretenir avec les enquêteurs. Sans que leur conversation soit retranscrite exactement, M. Strauss-Kahn répond en substance : "J'étais prêt à parler mais mon avocat m'a dit de me taire."
Le rapport livré par le bureau du procureur de Manhattan s'attarde aussi sur les détails plus matériels de l'arrestation. Ainsi, il précise que Dominique Strauss-Kahn ne mange rien le soir de son arrestation. Mais le lendemain matin, à 9 heures, il demande des œufs, puis, pour son dîner, un sandwich
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