C’est un si vieux cliché qui résume si bien le mal du tourisme tunisien. Le dromadaire et la Fanta sont les symboles d’une époque, d’une génération, d’un système qui refuse de changer ou de partir.
A l’image de la cage de Sidi Bousaid importée de Chine, de la khomsa et des doigts de Fatma qu’on ne sait où mettre, le dromadaire et son Fanta deviennent même les symboles d’un pays à court d’idées.
Sauf que le dromadaire et sa Fanta ne sont plus là où on croyait les avoir laissés, à savoir le zoo sahraoui de Tozeur. J’entre dans n’importe quelle administration tunisienne, je le trouve juste à côté de l’agent.
Il blatère de plaisir à chaque fois que le gentil fonctionnaire me réclame tant de documents avec signatures légalisées et des copies conformes. Je le trouve accroupi à côté de la bande de bons à rien qui occupent les sièges de réceptionnistes à l’entrée des ministères.
Mon ami le dromadaire est omniprésent dans toutes les réunions stratégiques, interministérielles et sectorielles. Il donne son avis et il arrive même qu’il prenne des décisions, à la place des momies présentes.
Mon ami le dromadaire amateur de Fanta est le maître à bord pour tout ce qui concerne la stratégie de développement, la définition du modèle économique du pays, la mise à niveau du secteur touristique, le plan directeur informatique et la refonte du système fiscal.
On dit aussi que notre cher dromadaire est derrière le plan quinquennal 2016-2021, la liste des projets PPP présentée par le gouvernement et les dernières retouches de la réforme de la loi de change.
Fort de sa bouteille de Fanta tunisifiée, la dernière idée qui trotte dans l’esprit de notre ami est de se présenter aux présidentielles de 2019. Plus récent que les proverbes débités par son prédécesseur, plus inventif que tous les candidats potentiels, il a bien plus de chances de siroter sa boisson à Carthage.
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