samedi 17 novembre 2018

Histoires courtes et sans morale, Michèle Mazel....


Il y a quinze jours un grave accident de la route de la Mer morte a causé la mort de six ouvriers arabes de Jérusalem qui voyageaient dans un minibus. Des funérailles ont été organisées selon la coutume dans la mosquée Al Aqsa à Jérusalem pour cinq de ces victimes. La dépouille de la sixième est restée devant la porte malgré les pleurs de la famille qui s’est vu interdire plus tard l’accès au cimetière musulman de Jérusalem Est.     

Quel crime épouvantable avait donc commis cet homme, pour se voir refuser une digne sépulture ?  Il était accusé d’avoir vendu un ou plusieurs terrains à des Juifs. En réalité, il aurait vendu ces terrains à une société étrangère qui servait de prête-nom à une organisation juive. Était-il au courant ?  Sa femme jure que non.  D’ailleurs de son vivant aucune mesure n’avait-été prise contre lui. Qu’importe. La sanction est tombée et elle est sans appel. Pour la petite histoire, c’est le célèbre grand mufti de Jérusalem Hadj Amin al Husseini, dont la photo à côté d’Hitler orne les livres de classe palestiniens et bien des bureaux officiels, qui a publié en 1935 un édit selon lequel « qui vend sa terre à un Juif n’aura pas droit à des funérailles musulmanes. » La famille endeuillée et en état de choc cherchait désespérément une solution. 
Elle est venue d’une source inattendue.  C’est le grand rabbin achkénaze de Jérusalem, Arie Stern, qui devant tant de détresse a accepté l’inhumation de ce musulman arabe dans la section non religieuse du grand cimetière de Givat Shaul.
Hier, le colonel Ahmed Abu al-Rub, commandant de la police palestinienne de Hébron vient d’être démis de ses fonctions par l’Autorité palestinienne. Son crime? Le convoi de quarante véhicules officiels de l’Autorité palestinienne qu’il accompagnait s’est trouvé bloqué par un véhicule militaire israélien arrêté au milieu de la route. 
L’officier s’est approché et a demandé ce qui se passait. Apprenant qu’il s’agissait d’une crevaison, et soucieux d’éliminer l’obstacle pour permettre au convoi de reprendre sa route, il a mis un genou à terre pour mieux voir – et sans doute pour vérifier qu’il s’agissait bien d’une crevaison et non d’une tentative délibérée pour entraver le passage du convoi. Comme toujours ces temps-ci, « quelqu’un » s’est empressé d’immortaliser l’instant et de le diffuser sur les réseaux sociaux. Il s’en est suivi un déchaînement de commentaires accusant le colonel de s’être fait le laquais des occupants en changeant le pneu pour eux, « humiliant » ainsi tous les Palestiniens. 
Le cliché montre pourtant bien qu’il n’en est rien – d’ailleurs on voit mal des soldats israéliens faisant appel à un haut gradé palestinien pour accomplir cette tâche. Répondant à cette vague d’indignation bien orchestrée, l’Autorité palestinienne a démis l’officier de ses fonctions   sans de donner la peine de vérifier les faits. Pourtant à Hébron même de nombreuses voix se sont levées pour demander l’annulation de cette sanction que rien ne justifie. Seront-elles entendues ?
Naguère, déjà, une famille palestinienne qui s’était arrêtée pour porter secours à des blessés israéliens- dont des enfants – avait été ostracisée et forcée de quitter son domicile tandis que le père perdait son emploi.
Mais il s’agit là de petites histoires sans importance qui ne méritent pas l’intérêt de la presse occidentale.
Par ©Michèle Mazel
https://www.jforum.fr/histoires-courtes-et-sans-morale-michele-mazel.html?fbclid=IwAR3P9eYlDjH7X_Nv7YJFK4jTG2sTB13cbEG91x2GbdbTRSOxL0mmg5Bml14

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