mercredi 19 septembre 2018

Jean Piat : “J’aimerais que Dieu me dise : « Tu as été honnête »”


Jean Piat nous a quittés le 18 septembre 2018. En 2016, fort de ses 91 printemps, l’acteur, sociétaire honoraire de la Comédie-Française, avait retrouvé les planches avec le même plaisir qu’à l’âge de 20 ans.
Une bonne raison de vous lever chaque matin ?
Apporter un peu de bonheur aux autres, que ce soit avec un poème de trente vers ou une pièce en trois actes.
Ce qui vous rend meilleur ?
Rester moi-même et ne pas me durcir, malgré une société qui se déshumanise.
Ce que vous aimeriez changer en vous ?
Rien. Le théâtre m’a guéri de ma timidité et j’ai aussi appris à accepter mes petits défauts.
Que reste-t-il en vous de l’enfant que vous étiez ?
Le plaisir de jouer.
Que trouve-t-on sur votre table de nuit ?
Les quotidiens que je n’ai pas eu le temps de lire dans la journée.
Si vous aviez une baguette magique, quel rêve réaliseriez-vous ?
Faire que chacun puisse trouver une période de silence dans sa journée, un instant de grâce dans un monde qui s’inscrit de plus en plus dans le bavardage inutile.
Vous avez un rendez-vous de 5 minutes avec le pape. Quel sujet abordez-vous ?
Mon envie de voir évoluer la liturgie vers plus de modernité, pour que l’Église soit plus proche des hommes d’aujourd’hui.
La dernière fois que vous avez ri ?
À un sketch de Gad Elmaleh. J’apprécie aussi la causticité de l’humoriste Stéphane Guillon.
La dernière fois que vous avez pleuré ? 
Après les événements tragiques du 13 novembre (attentats à Paris et région parisienne, en 2016, NDLR), qui m’ont bouleversé.
Ce qui vous met en colère ?
La muflerie, le manque de courtoisie, notamment au volant.
Ce qui vous fait peur ?
À peu près rien. J’accepte même la mort comme continuité de la vie.
Votre remède contre la déprime ?
Devenir un autre, le temps d’une représentation. C’est le miracle de l’acteur.
Un geste d’amour ?
Se tenir main dans la main, tout simplement.
Quelle faute pardonnez-vous facilement ?
À peu près toutes. Je suis indulgent de nature, je n’aime pas juger les autres.
La musique qui vous fait vibrer ?
Celle du compositeur Maurice Ravel.
Votre devise ?
J’aime bien celle de la Comédie-Française : Simul et singulis (Ensemble et chacun en particulier).
Votre mot préféré ?
Pardon. J’aime l’idée de pardonner.
Le mot que vous détestez ?
Vengeance. Ce n’est pas dans ma mentalité !
Votre héros du quotidien ?
L’honnête homme.
« Prier » rime avec…
Soir. À ce moment-là, je récite des « Je vous salue Marie » et des « Notre Père », comme dans ma jeunesse.
Pour vous, Jésus c’est…
Un absolu. Celui qui a donné sa vie pour nous.
Vous rencontrez Dieu en vrai. Qu’aimeriez-vous qu’il vous dise ?
« Tu as été honnête. »

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