dimanche 29 juillet 2018

Au jardin botanique de Jérusalem, ce sont les plantes qui font grandir les gens....


Quelques instants avant que les bulldozers ne se mettent au travail sur l’autoroute Menachem Begin en 1994, les botanistes et l’équipe du Jardin Botanique de Jérusalem (JBG), ainsi que le professeur Avi Shmida, de l’Université hébraïque, ont sauvé des petits plants de Salvia brateacta de la destruction, un type de sauge utilisé en médecine au Moyen Orient pour tous types d’onctions. La Salvia brateacta a toujours été rare en Israël. Et à ce moment, cet endroit était le seul endroit du pays où il en poussait sauvagement.
Ces plants ont été rapportés au JBG, qui, comme tous les jardins botaniques, s’attellent à sauver des espèces de plantes de l’extinction en les soignant avant de les renvoyer dans la nature. Cultivées par le JBG pendant des décennies, il y en avait assez en 2016 pour en distribuer partout dans la ville et dans les collines de Judée.
Mais ce n’était pas suffisant pour les membres du JBG Hubitus (le centre du jardin botanique pour la durabilité urbaine), une entité créée en 2014, expressément pour promouvoir l’activisme socio-environnemental dans les villes. Donc, dans le cadre d’une campagne spéciale, et pour donner une dimension supplémentaire au projet, des lycéens de Jérusalem, du Green Team Program, qui ne manifestaient, au départ, aucun intérêt pour les fleurs, ont reçu l’instruction de planter des Salvia bracteata près des crèches, dans les parcs, dans la Vallée des Gazelles, et dans certains jardins communautaires. Le directeur de ce projet, Lior Gottesman, ajoute qu’en plus d’avoir été formé aux bonnes méthodes de plantation, les lycéens ont également appris comment les changements apportés par l’Homme dans l’écosystème peuvent perturber un équilibre écologique déjà fragile.
Nous avons récemment eu un aperçu des accomplissements du Hub dans une visite fascinante du jardin botanique. En plus des arrêts pour admirer des variétés de fleurs plus splendides les unes que les autres, et de la visite d’une terrasse pas comme les autres, nous avons découvert certains projets uniques qui intègrent les communautés dans les jardins, et inversement.
La Salvia bractaea a été sauvée de l’extinction et réintroduite dans la nature par les Jardins Botaniques de Jérusalem. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
La Salvia bractaea a été sauvée de l’extinction et réintroduite dans la nature par les Jardins Botaniques de Jérusalem. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
Jérusalem peut se targuer d’avoir deux grands jardins botaniques, tous deux affiliés à l’université hébraïque. Mais ils ne sont pas en compétition. En effet le JBG fait 4 fois la taille du jardin du Mont Scopus, fondé en 1931. Et bien qu’au mont Scopus, les plantes et les fleurs soient strictement originaires d’Israël, le JBG a établi, dans les années 50, des recherches et des expositions florales de la plupart des régions du monde. Par ailleurs, bien que gratuit, l’accès aux jardins du mont Scopus est limité aux périodes universitaires. Vous pouvez visitez les jardins de Givat Ram, 7 jours sur 7, moyennant les frais d’entrée.
L’entrée du JBG est en construction, et un Centre des Visiteurs devrait voir le jour l’an prochain. La majeure partie du site est accessible aux personnes à mobilité réduite, et nous avons vraiment aimé y promener notre père, sur son fauteuil roulant, pour une balade dans la nature.
L’une des plantes exposées les plus inhabituelles dans la section Afrique du Sud, est le roseau de chaume, de la Péninsule du Cap, dont les fleurs marrons ressemblent à des massettes.
Les roseaux de chaume, originaires de la Péninsule du Cap. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
Les roseaux de chaume, originaires de la Péninsule du Cap. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
Deux autres plantes illuminent également la section Afrique du Sud, dans des tons lilas, mais qui ne sont pas des lilas. La première un petit arbuste qui fleurit tout l’été, est un géranium vivace appelé « Crystal Rose ». Le second est le Nylandtia spinosa.
En nous dirigeant vers la section européenne, nous avons pu voir plusieurs grottes de l’ère romaine qui sont amusantes à visiter. Et de temps à autres, nous croisions la route du petit train du jardin qui transporte des dizaines d’écoliers excités. Gottesman nous a confiés qu’il accueille chaque semaine plus de 1 200 jeunes écoliers, qui visitent le jardin botanique et y plantent des fleurs et des légumes. En effet, a précisé Gottesman, avec 92 % de la population israélienne vivant dans des zones urbaines, il est vital de leur faire découvrir que les fruits et légumes ne poussent pas sur les étagères du supermarché.
Plus de 1 200 écoliers visitent chaque semaine les Jardins Botaniques de Jérusalem pour y planter des fleurs et des légumes. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
Plus de 1 200 écoliers visitent chaque semaine les Jardins Botaniques de Jérusalem pour y planter des fleurs et des légumes. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
Dans la section californienne, à la fin du printemps, on pouvait voir les coreopsis et leur tige épaisse en bois très caractéristique. Shira Carmeli, conservatrice au JBG, nous a montrés comme chacune de ces fleurs, qui ressemblent à des marguerites, sont composées de « rayons de fleurs », comme des pétales, qui entourent un minuscule « disque de fleurs ».
Le capitaine James Cook, de la marine britannique, était un explorateur avide. Durant l’un des voyages, en 1770, il était accompagné par le botaniste Sir Joseph Banks. C’était Banks qui a récolté les plantes australiennes, les banksia, qui portent son nom.
Le banksia, originaire d'Australie avait été ramené par l'explorateur britannique qui accompagnait le capitaine James Cook lors d'une expédition en 1770. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
Le banksia, originaire d’Australie avait été ramené par l’explorateur britannique qui accompagnait le capitaine James Cook lors d’une expédition en 1770. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
De nombreux banksia, facilement reconnaissables à leurs « têtes » en forme de cône, fleurissent dans la section australienne du jardin. Carmeli a fait remarquer une différence entre deux d’entre elles, l’une avec des feuilles tranchantes et une inflorescence en forme de cône, est un arbuste haut. Le second pousse verticalement et ne passe pas inaperçu, avec son haut couleur saumon.
Depuis des décennies, les jardins manquent de signalisation correcte. Donc, lors de votre visite, n’hésitez pas à demander un plan et utilisez les guides audios. Cependant, tout au long du Chemin Biblique, il y a plus de 30 panneaux qui proposent, en 3 langues, des informations bibliques sur la vie des plantes, depuis le blé jusqu’aux acacias.
Il existe une autre attraction qui amuse beaucoup les enfants. Appelé le Parcours Découverte, on y trouve un ruisseau, de la terre pour creuser, une promenade sur un pont au-dessus de la cime des arbres, et un petit parcours à travers une sculpture faite de branches d’eucalyptus.
Le Parcours Découverte (Discovery Trail) est un endroit du Jardin Botanique destiné aux enfants. (Crédit :(Judith Magnes)
Le Parcours Découverte (Discovery Trail) est un endroit du Jardin Botanique destiné aux enfants. (Crédit :(Judith Magnes)
Les visiteurs sont également conviés à explorer la Terrasse Géophyte, un ensemble de fleurs éclatantes près de la garderie, dans la partie supérieure des jardins.
Mais ce que les visiteurs ne voient généralement pas, ce sont les programment coordonnés par le Hub, qui ont lieu dans les jardins. L’un d’entre eux consiste en une serre hydroponique, dans lequel des jeunes qui ont décroché du lycée, font pousser plusieurs sortes de légumes dans de l’eau enrichie. Le système en circuit fermé permet d’économiser des centaines de litres d’eau, et n’occupe qu’un quart de la surface nécessaire dans un champ.
L’organisation à but non-lucratif Reut fait partie des nombreuses organisations sociales qui se servent de la serre accessible du Hub pour faire de l’hortithérapie et de la formation professionnelle. Ce programme est destiné aux adultes présentant des maladies mentales, et qui ont passé de longues périodes dans les hôpitaux. Ce programme les prépare à des emplois normaux ou à des emplois protégés dans la société.
Le projet Reut propose un soutien aux adultes souffrant de maladies mentales. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
Le projet Reut propose un soutien aux adultes souffrant de maladies mentales. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
Un troisième projet, sous l’égide de l’organisation Alut, est assez unique. Dans un pavillon au milieu des jardins, est destinée aux jeunes hommes souffrant d’un autisme de bas niveau, qui ont pu bénéficier de toutes sortes d’aides à l’école, mais qui, une fois sortis, sont dépourvus de cadre. Ici, ils apprennent à vivre en maintenant les comportements essentiels (s’habiller, se raser, interagir par exemple).
Ils travaillent également à l’extérieur du pavillon, où ils rencontrent des bénévoles du JGB, généralement des retraités anglophones ou hébraïsants. Les bénévoles viennent une fois par semaine pour se former en horticulture et en protection de l’environnement, et passent une seconde journée à travailler dans les jardins, et pour les différents projets, sur place et ailleurs dans la ville. Il se développe souvent une relation étroite entre les bénévoles et les participants aux programmes, ce qui rend cette expérience profitable à tous.
Le projet Alut propose un cadre pour des jeunes hommes autistes. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
Le projet Alut propose un cadre pour des jeunes hommes autistes. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
Il est évident qu’avec ces programmes sociaux, sa recherche, son ouverture vers la communauté – notamment par des cours et des ateliers – le JBG n’est pas simplement un simple endroit où sont exposées de magnifiques fleurs. En réalité, Gottesman se plait à citer l’ancien directeur, Oren Ben-Yossef, qui disait que les Jardins Botaniques de Jérusalem sont un endroit où les plantes font grandir les gens, et pas simplement un endroit où des gens font grandir des plantes.

Pour consulter l’actualité des Jardins Botaniques de Jérusalem, les heures d’ouverture, les tarifs d’entrée, les fleurs exposées etc… rendez-vous sur https://www.botanic.co.il/en/.
Aviva Bar-Am est l’auteur de 7 guides en anglais.
Shmuel Bar-Am est un guide touristique diplômé qui propose des parcoursprivés, sur mesure, pour les familles, les petits groupes et les personnes seules.

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