lundi 12 mars 2018

”Miroirs” Ou la loi du Talion sur scène...


C’est l’histoire de deux tableaux identiques. L’un d’eux est malencontreusement abimé, portant ainsi préjudice à l’artiste. Mais…. Cette mésaventure va se révéler être une aubaine pour ce dernier…
Dans ”Miroirs”, Bernard Bitan nous emmène de façon originale et humoristique à la découverte du sens véridique de la fameuse loi du Talion. Mise en scène par Elie Chouraqui, interprétée par Bernard Bitan, Marco Gaon et Judith Mergui, la pièce sera jouée pour la première fois au Cameri de Tel Aviv, le 8 mai.

Le P’tit Hebdo: Comment est née la pièce ”Miroirs”?
Bernard Bitan: J’ai écrit cette pièce parce que je voulais évoquer le sujet des préjudices et des réparations, évoqué dans notre tradition et qui m’intéressait particulièrement. La loi du Talion a été détournée de son sens premier, j’ai voulu écrire un texte qui le mettrait en avant. J’avais aussi envie de me faire plaisir en remontant sur scène avec mon ami Marco Gaon, avec qui j’avais joué la pièce ”Le Prénom”. Le tout sans prétention.

Lph: Sans prétention… Aujourd’hui cette pièce est produite par une galerie d’art internationale, Eden Gallery, et mise en scène par Elie Chouraqui. Vous ne vous attendiez pas à ce ”scénario”?
B.B.: Absolument pas! J’ai fait lire ma pièce par plusieurs de mes amis qui l’ont aimée. Puis je l’ai envoyée à Elie avec qui j’ai de bonnes relations. Mais pendant plusieurs semaines, je n’ai eu aucune réaction de sa part. Il se trouve que Marco travaille pour Eden Gallery. Un jour, le propriétaire lui a demandé de trouver une idée originale pour le vernissage de l’exposition d’un de ses artistes phares: Yoël Benharrouche. Marco lui alors proposé de jouer la pièce ”Miroirs” pour l’occasion. Ainsi, l’idée a été acceptée avec enthousiasme et la pièce est basée sur des œuvres de Yoël Benharrouche. Le jour même où la galerie nous annonce qu’elle veut travailler avec nous, je reçois un appel d’Elie. Il avait enfin trouvé le temps de lire ma pièce et voulait la mettre en scène!
Lph: La première aura lieu le 8 mai au Cameri de Tel Aviv. Cela ajoute à l’émotion?
B.B.: En effet, il s’agit d’un théâtre mythique et associer une première au théâtre avec un vernissage est inédit! Par ailleurs, Eden Gallery étant présente aux Etats-Unis, en Angleterre et dans d’autres pays, nous prévoyons de jouer la pièce en anglais par la suite à l’étranger. Je tiens à préciser aussi qu’une traduction en hébreu sera également réalisée.

Lph: Pourquoi ce titre: ”Miroirs”?
B.B.: Nous jouons sur scène une satire du monde de l’art contemporain. La pièce met en scène deux amis de trente ans: l’un regarde avec étonnement l’autre se passionner pour cet art. C’est un spectacle drôle, sous-tendu par une notion du judaïsme, sans pour autant parler de Juifs. Au départ, je pensais appeler la pièce ”Mesure pour mesure”. Derrière le mot ”Miroirs” se trouvent les notions d’égalité, d’équité, d’équilibre. Mais surtout, se pose la question de savoir si notre reflet dans le miroir est réellement ce que nous sommes, si nous ne tentons pas de le modifier.

Lph: Peut-on parler d’un bouillon culturel francophone en Israël?
B.B.: Lorsque nous avons joué ”Le Prénom”, il y a un an et demi, c’était l’une des premières fois que l’on jouait un théâtre francophone de qualité en Israël. Jusqu’alors, il s’agissait surtout de spectacles ”importés”. Nous avons lancé une production locale, en français, de pièces de théâtre. Nous sommes des auteurs et des comédiens israéliens de langue française. Israël va exporter sa culture maintenant grâce à son alya. De nombreux talents locaux francophones émergent, créant non pas un bouillon culturel francophone mais une production artistique israélienne francophone foisonnante.

Miroirs, Mar 8 mai, Théâtre Cameri, Tel Aviv
Réservations: www.livestage.show
 Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay

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