jeudi 19 mai 2011

Les pires avocats de Dominique Strauss-Kahn

Les pires avocats de Dominique Strauss-Kahn

Avancent tout et n'importe quoi pour le défendre.

► Jean-François Kahn : un « troussage de domestique »

C'est sur France Culture que Jean-François Kahn, ami du couple Strauss-Kahn, a livré son analyse :

« Je suis certain, enfin pratiquement certain, qu'il n'y a pas eu une tentative violente de viol, je ne crois pas, ça, je connais le personnage, je ne le pense pas. Qu'il y ait eu une imprudence on peut pas le… (rire gourmand), j'sais pas comment dire, un troussage […] un troussage, euh, de domestique, enfin, j'veux dire, ce qui est pas bien. Mais, voilà, c'est une impression. » (Voir la vidéo)


Même si l'ancien directeur de Marianne use de précautions – après tout, le coup du troussage, il n'en est pas bien certain, ce n'est qu'une impression – il ne dit rien d'autre que : « C'est normal de se taper la bonne. » Mais pourquoi ?

Parce qu'il n'y a pas si longtemps, les femmes de chambre/de ménage, bref, les « domestiques » étaient à disposition des hommes de la famille. Adolescent, on s'exerçait sur elles. Plus tard, on pouvait continuer de la « trousser » entre deux portes. Attention : jamais, on ne « trousse » son épouse ou son amante régulière. On « trousse » forcément une domestique, une servante, une employée, une gardeuse d'oie.

Le verbe est réservé aux classes (filles) dominées et désigne une activité réalisée un peu promptement (on ne « trousse » pas des heures). L'accord de la « troussée » était-il indispensable ? Pas forcément car après tout la « troussée » doit s'estimer heureuse de cette marque d'attention.

Jean-François Kahn s'est excusé :

« L'expression était inacceptable. J'ai rarement vécu une telle déchirure intérieure. Il faut l'assumer. »

► Jack Lang : « Il n'y a pas mort d'homme »

Les Etats-Unis, quel drôle de pays, quelle curieuse civilisation, remarque Jack Langsur France 2. Voilà qu'un homme accusé d'avoir « troussé une domestique » mais qui a les moyens de payer une énorme caution est gardé en prison. L'ancien ministre s'indigne :

« Ne pas libérer, alors qu'il n'y a pas mort d'homme, ne pas libérer quelqu'un qui verse une caution importante, ça ne se fait pratiquement jamais. » (Voir la vidéo)


Pour aller plus loin

De quelques aspects juridiques de l'affaire DSK, par Maître Eolas, avocat-blogueur (Le Journal d'un avocat).

Si l'expression « pas mort d'homme » a choqué, c'est qu'elle est généralement utilisée comme litotte : « il n'y a pas mort d'homme » signifie « cela n'est pas grave du tout » ou « pas de quoi fouetter un chat ».

Sur le fond, les affirmations de Lang sont en outre contestables, à lire Maître Eolas. Même si l'on ne déplore la mort de personne – si l'on excepte celle, politique, de DSK – lorsque les faits sont très graves (une « felony »), il n'y a pas de remise en liberté avec convocation directe devant le juge (« desk appearence ticket », DAT) mais présentation à un juge.

► BHL : « DSK n'est pas un justiciable comme un autre »

Le philosophe révolté a pris la plume. Il accuse :

« J'en veux, ce matin, au juge américain qui, en le livrant à la foule des chasseurs d'images qui attendaient devant le commissariat de Harlem, a fait semblant de penser qu'il était un justiciable comme un autre. »

Pour aller plus loin

Violente la justice américaine ? Et en France, alors ? par notre avocate-blogueuse Laure Heinich-Luijer.

La violence des images et de la machine judiciaire américaine est incontestable, mais est-ce moins scandaleux lorsqu'il s'agit d'un justiciable moins extraordinaire ?

Pour BHL, la réponse est oui. Ce n'est pas le système tel qu'il existe qui pose problème mais que ses règles s'appliquent aussi à DSK. Ou pourquoi diable a-t-on imaginé l'égalité.

► Michèle Sabban : « Tout le monde sait sa fragilité »

Elle est le rayon de soleil qui perce les noirs nuages dans cette sombre affaire.Michèle Sabban, dont les déclarations pourraient faire rire si l'affaire n'était à ce point sordide et tragique. Passe pour le complot international et l'attentat politique ; après tout, nous ignorons toujours ce qui s'est passé dans cette fameuse chambre.

Mais lorsqu'elle prétend défendre DSK en considérant que « tout le monde sait que sa fragilité, c'est la séduction, les femmes » et que les manipulateurs l'ont « pris par cela », elle suppose donc qu'un homme qui croise « une mercenaire » déguisée en soubrette dans sa chambre d'hôtel ne peut que la sauter (ou lui sauter dessus).

Quelle tristesse qu'elle ne connaisse que ce type d'hommes. (Voir la vidéo)


Dans ce grand bruit, certains ont sagement choisi de ne pas s'exprimer. Parmi eux,Frédéric Mitterrand et Lionel Jospin.

Baudry sur les amis de DSK.

Illustration : dessin de Baudry.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La grandeur de Binyamin Netanyahou....

Binyamin Netanyahou était en visite aux Etats-Unis pour la conférence annuelle de l’AIPAC. Cette visite devait être triomphale. Elle a ...