Entre « hérésie » et « fermeté », ce que dit la presse internationale du conflit sur les retraites...
Depuis plusieurs mois, la grogne contre la réforme des retraites grandit dans l’hexagone. Alors que la tension monte avec la menace d’une radicalisation du mouvement, que dit la presse internationale de la réforme?
La contestation contre la réforme des retraites s’étend. Alors que le Sénat devrait normalement voter le projet de loi portant réforme des retraites cette semaine, la presse internationale évoque régulièrement le débat en France. Souvent critique, parfois compréhensive, elle n’est pas toujours tendre avec les manifestants.
« La retraite à 60 ans, cette douce hérésie »
La réforme des retraites en France est analysée avec un regard souvent moqueur outre-Atlantique. Dans le New York Times, Roger Cohen signait il y a quelques jours un papier ironique intitulé « La retraite à 62 ans ? Non ! ». S’il souligne que les Français vivent quinze ans de plus qu’en 1950, dans un « monde globalisé où les Chinois ne connaissent pas la notion de retraite », le journaliste conseille les manifestants. « Les grévistes français devraient interroger les Américains croulant sous la dette sur la sagesse de leur mouvement de contestation ou encore les Grecs sur leur déficit budgétaire ». Et de résumer : « La seule solution pour préserver le système de protection sociale est de le réformer », avant d’ajouter : « Allez la France, faites preuve de réalisme ! ».
De son côté, le magazine Foreign policy explique sous la plume de Robert Zaretsky que « la retraite à 60 ans est une douce hérésie » au motif que les Français aiment davantage profiter de la vie que travailler. Le magazine American thinker est plus sévère. Si elle évoque « le mensonge de la bonne retraite », la revue conservatrice pointe du doigt la « situation désespérée », où « l’impossible est demandé et le désordre social est menacé si l’impossible n’est pas délivré ».
Autre enjeu de taille, l’arrivée des jeunes dans la contestation. « Cela complique les choses pour le président Nicolas Sarkozy et pour son possible successeur » estime le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung qui critique le rapport de force instauré par le Président. « Toutes les tentatives du gouvernement visant à semer la discorde entre les syndicats modérés et radicaux, afin de diviser la contestation ont échoué jusque-là » explique le journal. Et de poursuivre : « La ligne dure adoptée par Nicolas Sarkozy sur le plan sécuritaire pour impressionner son électorat de base, a renforcé l’opposition de gauche au niveau idéologique ».
Le quotidien ne manque pas toutefois de rappeler que l’opposition politique la plus crédible doit pouvoir proposer une alternative : « Les socialistes doivent tenir compte de leur capacité de gouvernance » car « si un président socialiste était élu en 2012, il serait confronté aux mêmes problèmes auxquels se heurte Sarkozy aujourd’hui ».
Côté presse britannique, Agnès Poirier analyse la responsabilité du chef de l’Etat. Si elle estime dans The Guardian que le Président Sarkozy joue « un pari risqué » - car il a traité « avec mépris les doléances des travailleurs » - elle note le caractère paradoxal de la contestation. Selon un sondage récent assure-t-elle, 65% des Français acceptent l’augmentation de l’âge de départ à la retraite du fait d’une augmentation de la durée de vie. Mais ajoute-t-elle, les contestations sont surtout un mouvement de rejet contre le « Sarkozysme ».
Appel à la fermeté
Le Financial Times est lui circonspect mais appelle à la fermeté du chef de l’Etat. « Bien que sa popularité soit faible, (Nicolas Sarkozy) ne doit pas laisser la réforme dérailler par les contestations » explique le quotidien économique. Avant d’ajouter que « demeurer ferme est crucial, tant pour les retraités français que pour la réputation politique » de celui qui « est arrivé au pouvoir en promettant de moderniser la France ».
L’autorité de Nicolas Sarkozy étant reconnue à l’étranger, le quotidien suisse, Le Temps, appelle le chef de l’Etat « au courage de réformer ». Sous la plume de Ignace Jeannerat, le journal genevois l’explique : « Il y a un moment où le courage doit l’emporter sur l’opportunisme, où les choix assumés doivent primer sur le populisme ». La France, ajoute le journaliste, « doit en finir avec cette infirmité nationale où les privilégiés de la grogne étouffent les majorités (encore) silencieuses ». Le message a le mérite d’être clair.
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