vendredi 24 septembre 2010

L'histoire des juifs en Corse...Hommage a nos amis(e) CORSES

L'histoire des juifs en Corse




Corse-Israel

L'histoire des Juifs en Corse remonte à plusieurs centaines d'années. Les premières traces d'une présence juive dans l'ile se situent aux alentours de l'an 800.


A cette époque, une importante immigration venue d'Egypte s'est installée dans le Sud de la Corse ; une grande partie de ces femmes et hommes juifs parlaient et écrivaient l'hébreu. La majorité d'entre eux s'est implantée à proximité d'un village dénommé Levie (la bien nommée), situe à l'intérieur des terres à 20 km environ de Porto-Vecchio. Par la suite, les membres de la communauté se sont dispersés un peu partout dans l'ile en devenant partie intégrante de la population autochtone et dans certains villages de montagne, des églises gardent encore la trace de documents rédigés en hébreu à côté de ceux rédigés en latin. Bien des siècles plus tard, dans les années 1500-1530, environ 1000 Juifs de la région de Naples trouvèrent refuge en Corse, fuyant très certainement une persécution locale, et ils s'installèrent dans les régions montagneuses du centre de l'ile. En l'an 1684, la ville de Padoue, située en Italie, qui était peuplée en grande partie par des Juifs qui habitaient un ghetto édifié en 1516, fut le théâtre de violences dirigées contre ses citoyens juifs, dont une partie faillit se faire lyncher. Une rumeur malveillante selon laquelle leurs coreligionnaires de Buda, avaient commis des actes de cruauté contre les Chrétiens de la ville hongroise, déclencha cette flambée de brutalité dirigée contre la communauté juive de la ville. C'est grâce à l'intervention d'un père Franciscain nomme Père Marco qui écrivit une lettre afin de dénoncer cette mystification, que la communauté juive échappa au massacre annoncé. Une grande partie de la communauté juive de Padoue décida à la suite de ces événements d'émigrer sous d'autres cieux plus cléments. Certains arrivèrent en Corse, et les habitants les nommèrent Padovani, ce qui signifie : venu de Padoue. Le nom de famille Padovani est un nom très répandu de nos jours en Corse.


Les Rois de France expulsent les Juifs, les Corses les invitent pour régénérer l'ile


Mais la plus importante vague d'immigration juive qu'ait connue la Corse se situe entre les années 1750 et 1769. La première république constitutionnelle et démocratique d'Europe venant de naitre, le leader de l'époque Pascal Paoli fit venir en Corse entre 5000 et 10000 Juifs du nord de l'Italie, (les chiffres varient selon les sources) de Milan, de Turin ainsi que de Gènes pour revitaliser l'ile suite à 400 ans d'occupation génoise. Afin de les rassurer sur leur intégration et sur la volonté du peuple corse de les considérer comme leurs égaux, ce même Paoli fit une déclaration destinée aux nouveaux venus : "Les Juifs ont les mêmes droits que les Corses puisqu'ils partagent le même sort". Cela fit comprendre aux Juifs qu'ils étaient des citoyens à part entière et qu'ils bénéficiaient d'une totale liberté de culte, ce qui n'était pas le cas dans bon nombre de pays.


En réalité, c'est plus de 25% de la population corse qui aurait des origines juives.


Ces immigrants portaient pour la plupart des noms à consonance ashkénaze, qui étaient très difficilement prononçables par la population locale. Une partie d'entre eux étant roux, ils se virent affubles du surnom de Rossu qui signifie rouge et désigne les rouquins ce qui donne au pluriel Rossi, nom extrêmement répandu en Corse. En réalité, c'est plus de 25% de la population corse qui aurait des origines juives. En lisant les états civils, on peut facilement s'en rendre compte : les noms tels que Giacobbi, Zuccarelli, Costantini, Simeoni... très communs dans l'ile de Beauté, ne laissent planer aucun doute quant à leur origine.


Le nombre peu important des membres de la communauté juive, ajoute au fait que les Corses n'ont fait aucune différence entre les originaires de l'ile et ces nouveaux venus, est très certainement à l’ origine d'un grand nombre de mariages mixtes qui déclenchèrent une assimilation quasi-totale. Malgré cela, les signes sur l'ile de beauté d'une ancienne présence juive y sont très nombreux ; un exemple probant en est le nom d'un village Cazalabriva qui selon plusieurs sources concordantes viendrait de: casa di l'ebreo, littéralement la maison de l'hébreu (le mot juif n'existant pas en Corse). Ou bien encore, de nos jours dans certaines régions, il subsiste une tradition très ancienne de donner aux nouveau-nés des prénoms d'origine hébraïque tel que Mouse (Moise) etc. ...


Plus proche de nous, durant la seconde guerre mondiale, alors que la Corse était occupée par les fascistes italiens, les habitants de l'ile se mobilisèrent pour aider les Juifs à se cacher. Avec les moyens du bord, ils aidèrent hommes, femmes et enfants à se refugier dans les villages de montagne. Un haut fonctionnaire français accomplit un travail admirable et, au mépris de sa vie, sauva à lui seul, plusieurs dizaines de Juifs. Il s'agit du sous préfet de Sartène Pierre-Joseph Jean Jacques Ravail. Il travaillait avec le réseau mis en place par les partisans de Paul Giacobbi, grand père de l'actuel préfet de Haute-Corse qui refusait d'opter pour la voie de la collaboration.

La Corse apporta sa contribution à la création de l'Etat d'Israël.


La Corse eut donc une attitude plus qu'honorable envers les Juifs persécutés, et pas seulement pendant la Seconde guerre mondiale. En effet, c'est le seul endroit en Europe ou l'on n'eut jamais à déplorer des actes antisémites, et cela mérite d'être dit. En 1947, la Corse apporta sa contribution à la création de l'Etat d'Israël. Des Corses d'alors décidèrent de secourir les combattants juifs luttant pour leur indépendance et pour former leur Etat. Leur mission: accueillir des avions qui vont être bourrés d'armes pour s'envoler vers des lieux gardés par la Haganah. Ajaccio est alors choisie comme piste d'atterrissage. Des hommes, parmi eux des policiers mais aussi des voyous, rendent visite au préfet de l'époque; il a pour nom ... Maurice Papon.


L'homme a un passé confus, trois Corses lui expliquent que l'aéroport d'Ajaccio sera réservé à ces transports d'armes. Les Corses bénéficient de l'accord du gouvernement socialiste qui ne peut agir ouvertement. Maurice Papon ferme donc les yeux et il laissera filer parait-il le bébé. Les armes transiteront par la Corse pour s'évaporer vers le futur Etat juif. Il ne faut pas oublier de souligner qu'hormis toutes les vagues d'immigration juive qu'ait pu connaitre la Corse, des individus isolés sont venus s'y installer, provenant notamment des communautés juives d'Afrique du nord. De nos jours, la communauté juive de l'ile, très peu nombreuse, se concentre essentiellement à Bastia. Son président Mr Ninio, natif de Tibériade, ouvre deux fois dans l'année la synagogue qui possède deux Rouleaux de la Torah en parfait état: pour Roch Hachana, le jour de l'an Juif et Yom Kipour. Les jeunes, pour la plupart, quittent l'ile pour aller étudier sur le continent et bien souvent ils y rencontrent leur moitié et s'y installent définitivement. Il existe en Corse de très nombreuses personnes soutenant l'Etat d'Israël dans la période difficile qu'il traverse actuellement. Parmi ces amis d'Israël, certains sont allés jusqu'a écrire des missives au président français Jaques Chirac, à la Haute Cour internationale de La Haye ainsi qu'aux medias français, afin de dénoncer la politique européenne et française, en particulier, toujours pro palestinienne. Ce soutien inconditionnel s'explique en partie par le fait que beaucoup de corses ont le sentiment qu’il y a un gouffre entre ce qui se passe réellement et ce qui se dit dans les medias Français au sujet de ces deux communautés.


Du reste, une association Corse - Israël s'est créée afin de rapprocher les deux communautés et de développer le dialogue entre elles.

Corse-Israel
www.corse-israel.com


Corse-Israel : Bonjour Dany, tu es Juif et tu habites en Corse à Bastia. Depuis combien de temps?


Daniel Bueno: Mon ex-épouse est corse, née à Bastia. Elle est originaire d'un petit village très typique près d'Orezza en Castagniccia nommé Rappaggiu. Nous avons vécu en Afrique et, comme tout corse qui se
respecte, nous revenions au village à chaque vacances. Ces villages qui sont presque déserts l'hiver et qui se repeuplent l'été . Tous les ans mes enfants s'y retrouvaient pour le traditionnel gâteau d’anniversaire et maintenant ce sont aussi les petits enfants. C'est un vrai bonheur ! C'est ce qui m'a fait aimer la Corse et son esprit. Je vis à Bastia depuis 1999 quand j'ai pris ma retraite.


C.I: Comment perçois-tu les Corses?


D.B: Je dirais qu'ils sont d'un contact facile et d'un abord difficile. Je m'explique: un abord difficile si on a vis à vis de lui des a priori ou des craintes. Par contre si on sait aller vers lui il est ouvert. C'est quelqu'un de droit et franc. Ce que j’aime beaucoup ici à Bastia c’est qu’on te connaît ,on t’interpelle ,un clin d’œil ,un sourire, c’est franc ,c’est direct !Une petite anecdote: j'étais en Mauritanie dans le cadre de mon travail juste pendant la guerre de Kippour. C'est un pays islamiste et à cette époque c'était particulièrement difficile pour les juifs; j'étais seul dans un environnement hostile et inquiet pour Israël. Et là j'ai rencontré un corse qui m' a accueilli très chaleureusement la Corse nous a rapproché. Ce partage d'amitié à un moment difficile m'a été particulièrement précieux.


CI: Quels points communs vois-tu entre les Juifs et les Corses?


D.B: Tout Juif a au fond du cœur Israël, et c'est très important pour un Juif même s'il n'y vit pas. Depuis 1948 nous avons une terre, un sol où se réfugier en cas de problème. Les Corses aussi sont très attachés à leur terre. La terre, c'est l'identité de la personne. Autre chose, les Corses n'ont jamais été expansionnistes. Ce sont des gens qui savent ce qu'ils ont et qui l'exploitent pour mieux vivre.






C.I: Ils se sont très bien adaptés partout, c'est encore un point commun avec les Juifs.






D.B: C'est vrai, c'est quelque chose qu'on apprend à l'école de la vie. Ils se sont adaptés, fondus dans le paysage tout en gardant leur éducation et les traits fondamentaux de leur culture: le respect de la famille, le maintien des traditions, la volonté de savoir transmettre...


C.I: Dans les media aujourd'hui on parle beaucoup de racisme en Corse. Culturellement un Corse peut-il être raciste? Les Juifs sont-ils concernés par ce problème?


D.B: Difficile question. Il faut savoir ce qu'on entend par raciste. Ce n'est pas parce que je n'aime pas me faire cracher à la figure que je suis raciste ! On a persécuté les juifs pour ce qu'ils étaient; or aujourd'hui en Corse, on ne juge pas les maghrébins pour ce qu'ils sont mais pour ce qu'ils font ou ce qu'ils font subir à la société. C'est un problème d'immigration, ce n'est pas un problème de racisme. Pour moi il est impensable qu'un corse soit raciste! Pendant la deuxième guerre mondiale ils l'ont d'ailleurs prouvé. Non seulement ils ont fait en sorte qu'aucun juif de Corse ne soit déporté mais ils ont aidé activement les familles dont les hommes avaient été regroupés à Asco. Il y a eu des Justes en France, mais en Corse ils ont aidé activement et de façon toujours discrète. C'est une qualité que j'apprécie beaucoup, cette discrétion; on fait sans le dire parce qu'on sait très bien qu'il y a quelqu'un là haut qui le voit et ça suffit.


C.I: Autre chose?


D.B: Oui, je voudrais revenir sur la genèse de notre rencontre avec Dominique Martinetti. Je suis tombé un jour sur un article dans le journal Corse Matin écrit par Dominique et qui parlait de soutien à Israël. Quand j'y repense j'ai envie de pleurer. Elle a vu l'exemple d'Israël et elle s'est dit: pourquoi la Corse ne prendrait pas exemple sur Israël? Nous nous sommes rencontrés par la suite et nous avons évoqué la Diaspora. Je lui ai dit que la Diaspora était un levier de développement pour Israël, la Diaspora est complémentaire. A mon avis, la Diaspora corse devrait penser un peu plus à sa Corse, pas juste venir pour les vacances, vanter le Corse dans un salon parisien ou simplement avoir la nostalgie de la Corse d'avant. Il faut agir ! A ce propos, l'exemple de Jean-François Bernardini (chanteur du groupe I Muvrini) qui met en place une "Fondation pour la Corse" me paraît très positif. Il a très bien perçu que c'est par l'ouverture que la Corse va arriver à quelque chose. Il faut aussi que ceux qui sont à l'extérieur viennent vers ceux qui sont à l'intérieur.






C.I: Que penses-tu du site Corse-Israël?


D.B: En lisant les remarques faites par les Iisraéliens c'est formidable de voir que sans connaître encore la Corse ils voudraient la visiter, ça prouve que la Corse a, aux yeux des israéliens une belle image du point de vue du comportement humain, de la richesse géographique et de l'accueil touristique.


C.I: Quelle belle conclusion!


D.B: N'est-ce pas !

http://univers-des-news.over-blog.com/


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