A l’approche de Rosh Hashana, des milliers de Hassidei Breslav se préparent comme chaque année à partir pour la ville ukrainienne d’Ouman, où repose le célèbre Rabbi Nahman de Breslav. Cette année, les agences de voyage ont enregistré une nette augmentation des ventes de billets, et on estime que le nombre de pèlerins atteindra 18.000, qui emprunteront une centaine de vols spéciaux à destination d’Ouman. Il s’agirait d’un bond de 30% par rapport à l’an passé. Le « pic » aura lieu le lundi 7 septembre, à trois jours de la fête, où la moitié des pèlerins (9.000) se pressera devant les comptoirs du check-in. L’Aéroport Ben-Gourion a déjà pris toutes ses dispositions en vue de ce « rush », en collaboration avec le Rav Elmaliah’, rabbin de l’aéroport, les représentants de la Hassidout Breslav, les agences de voyages, les compagnies aériennes, l’Ambassade d’Ukraine en Israël et divers services internes à l’aéroport. Un personnel spécial sera affecté à ces groupes, et de nombreuses commodités seront proposées aux voyageurs, afin de ne pas perturber le reste de l’activité dans le hall de l’aéroport. Pas moins de huit compagnies aériennes assureront les vols de ce véritable « pont aérien » : El-Al, Arkia, Israir, et cinq compagnies ukrainiennes.
Roch Hachana à Ouman Octobre 2009 (Témoignage)
Fabrice Hay nous a donné la permission de publier ses premières impressions de retour après avoir passé Roch Hachana sur la tombe de Rabbi Na’hman, à Ouman (Ukraine). Puissions-nous avoir le mérite d’avoir vécu un jour de fête comme il semble l’avoir vécu. Merci beaucoup à Dov !
Chana Tova (Bonne année), j'ai perdu mon portable. Tu voulais un témoignage à chaud. En Voilà un.
Mon avion est arrivé depuis hier, et j’ai pourtant du mal à atterrir. C’était mon 6ième Ouman et c’était indéniablement le plus beau.
Je me souviens de nos délires de rire et de joie autour de la table de seder. Je me souviens des mets succulents que nous avons mangés. Je me souviens des témoignages d’amour que nous avons eus ensemble. Je me souviens du confort plus que précaire, qui au lieu de nous déranger nous provoquait des éclats de rire.
Je nous revois tous habillé en blanc, avec nos tsitsits bleues, et nos kippas blanches. On aurait dit des anges. Je nous revois en train de bondir de notre lit à 4h du matin afin d’avoir une place assise à la synagogue, alors que nous nous étions couchés à 1h du matin. Je revois la tête des nouveaux regardant le ciel rose fuchsia au Nets et dire : “Que c’est beau, je ne savais pas que le ciel pouvoir avoir cette couleur…”
Lors des chants qui n’en finissaient pas, et du déferlement de joie, je me souviens de Léo les yeux remplis de larmes me regardant en me disant : “C’est trop fort, j’en peux plus.” Je me souviens de James qui pleurait (et oui mon pote, je t’ai vu !), puis riait, puis pleurait, puis riait…
Je me rappelle du visage de Jean Marc avec un immense sourire, rayonnant de joie. Je me rappelle le nombre incommensurable de fois où j’ai dansé. J’ai dansé et dansé et dansé encore pendant 3 jours. J’ai plus la pêche à 40 ans à Ouman qu’à 20 ans en boite de nuit ; comment est ce possible ? Je me rappelle de nos délires de gosses. On était mort de rire pour rien, on aurait dit des vrais gamins.
Et j’ai du mal à atterrir. Je suis pourtant un homme heureux. Baroukh Hachem. J’ai une femme extraordinaire et des enfants merveilleux. C’est vrai qu’ils ne sont pas sortis de ma tête à un seul instant et qu’ils m’ont énormément manqué, mais j’ai pourtant du mal à atterrir.
Pourquoi est ce si difficile de revenir ? On dormait à 15 dans un appart (qui à la fin ne ressemblait plus vraiment à un appart) ; on dormait 3 heures par nuit, on était au milieu de nulle part, loin de nos familles, dans un groupe hétérogènes avec des très jeunes, des moins jeunes, des vieux (des gens qui normalement ne s’entendent pas entre eux) …
Pourtant, nous étions les plus heureux du monde. Que de sim’ha, que de joie, que de Sainteté à Ouman, avec notre bien aimé Rabbénou Na’hman. Combien de fois ai-je demandé à Hachem : “Ne pourrais tu pas stopper le temps un instant ?” Mais il n’a malheureusement pas écouté ma prière et me voilà de retour à Paris.
Baroukh Hachem, j’ai retrouvé ma merveilleuse épouse et mes petits joyaux d’enfants. J’ai repris le boulot. J’ai troqué mes habits blancs contre mon costard cravate. Je me regarde dans un miroir et je comprends pourquoi j’ai tant de mal à atterrir.
Chez Rabbi Na’hman, je ne joue pas, je suis pendant 48h tous simplement moi-même. Un serviteur de D-ieu, c'est-à-dire le plus heureux des hommes.
C’est ça Ouman, on sort de la folie de ce monde un cours instant et Rabbi Na’hman nous montre la Vérité. On comprend que D-ieu nous aime, que la vie est belle, en résumé : que le monde est un pont très étroit et que l’essentiel est de ne pas avoir peur.
Alors en ce début d’année, je ne vous souhaiterai pas la santé, la joie, la sérénité, etc. Je vous souhaite simplement de passer le prochain Roch Hachana à Ouman, parce qu’après, vous repartirez avec le bonheur dans vos foyers et vous serez tous simplement HEUREUX.
Chana Tova
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