mercredi 14 juillet 2010

Fraises espagnoles/ scandale écologique

Fraises espagnoles/ scandale écologique



Enfin, si on peut appeler «fraises» ces gros trucs rouges, encore verts près de la queue car cueillis avant d'être mûrs, et ressemblant à des tomates. Avec d'ailleurs à peu près le goût des tomates...



Si le seul problème posé par ces fruits était leur fadeur, après tout, seuls les consommateurs piégés pourraient se plaindre d'avoir acheté un produit qui se brade actuellement entre deux et trois euros le kilo sur les marchés et dans les grandes surfaces
après avoir parcouru 1 500 km en camion. À dix tonnes en moyenne par véhicule, ils sont 16000 par an à faire un parcours valant son pesant de fraises en CO2 et autres gaz d'échappement.
Car la quasi viennent d'Espagne plus de 83 000 tonnes de fraises.



La totalité de ces fruits poussent dans le sud de l'Andalousie, sur
les limites du parc national de Doñana, près du delta du Guadalquivir, l'une des plus
fabuleuses réserves d'oiseaux migrateurs et nicheurs d'Europe.
Il aura fallu qu'une équipe d'enquêteurs du WWF
‐France s'intéresse à la marée montante
de cette fraise hors saison pour que soit révélée l'aberration écologique de cette
production qui étouffe la fraise française (dont une partie, d'ailleurs, ne pousse pas dans
de meilleures conditions écologiques). Ce qu'ont découvert les envoyés spéciaux du WWF,
et que confirment les écologistes espagnols, illustre la mondialisation bon marché.


Cette agriculture couvre près de six mille hectares, dont une bonne centaine empiète déjà
en toute illégalité (tolérée) sur le parc national. Officiellement, 60% de ces cultures
seulement sont autorisées; les autres sont des extensions «sauvages» sur lesquelles le
pouvoir régional ferme les yeux en dépit des protestations des écologistes.
Les fraisiers destinés à cette production, bien qu'il s'agisse d'une plante vivace
productive plusieurs années, sont détruits chaque année. Pour donner des fraises hors

saison, les plants produits in vitro sont placés en plein été dans des frigos qui simulent
l'hiver, pour avancer leur production. À l'automne, la terre sableuse est nettoyée et
stérilisée, et la microfaune détruite avec du bromure de méthyl et de la chloropicrine. Le
premier est un poison violent interdit par le protocole de Montréal sur les gaz attaquant la
couche d'ozone, signé en 1987 (dernier délai en 2005); le second, composé de chlore et
d'ammoniaque, est aussi un poison dangereux: il bloque les alvéoles pulmonaires.

Qui s'en soucie? La plupart des producteurs de fraises andalouses emploient une maind'oeuvre
marocaine, des saisonniers ou des sans
papiers sous‐payés et logés dans des conditions précaires, qui se réchauffent le soir en brûlant les résidus des serres en plastique recouvrant les fraisiers au coeur de l'hiver.


 Un écologiste de la région raconte l'explosion de maladies pulmonaires et d'affections de la peau.


 Les plants poussent sur un plastique noir et reçoivent une
irrigation qui transporte des engrais, des pesticides et des
fongicides. Les cultures sont alimentées en eau par des forages
dont la moitié ont été installés de façon illégale. Ce qui transforme
en savane sèche une partie de cette région d'Andalousie, entraîne
l'exode des oiseaux migrateurs et la disparition des derniers lynx
pardel, petits carnivores dont il ne reste plus qu'une trentaine dans
la région, leur seule nourriture, les lapins, étant en voie de
disparition. Comme la forêt, dont 2 000 hectares ont été rasés pour faire place aux fraisiers.


La saison est terminée au début du mois de juin. Les cinq mille tonnes de plastique sont
soit emportées par le vent, soit enfouies n'importe où, soit brûlées sur place.


 Et les ouvriers agricoles sont priés de retourner chez eux ou de s'exiler ailleurs en
Espagne. Remarquez: ils ont le droit de se faire soigner à leurs frais au cas ou les produits
nocifs qu'ils ont respiré ...
La production et l'exportation de la fraise espagnole,
l'essentiel étant vendu dès avant la fin de l'hiver et jusqu'en
avril, représente ce qu'il y a de moins durable comme
agriculture, et bouleverse ce qui demeure dans l'esprit du
public comme notion de saison. Quand la région sera ravagée et
la production trop onéreuse, elle sera transférée au Maroc, où les industriels espagnols de
la fraise commencent à s'installer. Avant de venir de Chine, d'où sont déjà importées des
pommes encore plus traitées que les pommes françaises...
PAR Claude Marie Vadrot


Voilà ou va le productivisme à outrance ou l'argent roi va détruire les terres arables, détruire la couche d'ozone, génere de nouvelles maladies jusqu'à là inconnu et par consequent augmente le trou de la securité sociale, et détruit l'homme...Tout cela au nom du Profit...
"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme"... Rabelais.


Personne n'a réagi, alors qu'on ne parle que de l'Affaire Domenech (700 000 € de revenus annuel) et des Petits Caïds Millionnaires du FootBall (10 millions de revenus annuel), Qui est le plus à plaindre ? où est l'Echelle des Valeurs, c'est trop triste...
PS : Allez voir le film "Solutions locales pour un désordre global" de Coline SERREAU à Paris, c'est assez édifiant !
On croit savoir des choses, mais on est loin du compte...pour l'avenir de la planète.




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