dimanche 2 septembre 2018

Et quand le Rav répond. Rosh Hashana Question :....


Question :
Cher Rav, quelles doivent être nos intentions lorsque nous écoutons les sonneries du Chofar ?
Réponse :
Je voudrais tout d’abord attirer votre attention sur le fait que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’intention essentielle et basique qui doit être la nôtre à ce moment est de penser s’acquitter de la Mitsva que l’on est en train d’accomplir en écoutant les sonneries du Chofar.
En effet le Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm (chap. 60 § 4) stipule de la manière la plus claire que l’accomplissement de toute Mitsva doit s’accompagner de l’intention de s’en acquitter. Ainsi, une personne qui aurait écouté les sonneries du Chofar avec l’intention de profiter de la mélodie qu’elles composent, ne serait pas quitte de la Mitsva. Il est vrai que selon le ‘Hayé Adam rapporté par le Michna Béroura, tout juif qui se rend au Beth Haknesset un jour de Roch Hachana et y écoute les sonneries du Chofar, le fait dans l’intention tacite de s’acquitter de cette Mitsva. Il sera donc quitte de cette dernière a posteriori même s’il n’a pas formulé l’intention s’y rattachant de manière explicite. Cependant, il est évident qu’a priori, il est nécessaire d’avoir cette intention à laquelle, pour sa part, le Yéssod Véchorech Haavoda accorde la plus grande importance.
Cette première intention de base posée, il est possible de lui en adjoindre d’autres, centrées autour d’enseignements de nos Maîtres à propos du Chofar.
Le Rambam, par exemple, affirme que la sonnerie du Chofar, à l’instar de celui de la trompette, invite l’homme au réveil. En ce jour de Roch Hachana où l’homme est jugé, le Chofar lui « trompette » dans l’oreille qu’il est grand temps pour lui de s’éveiller au Repentir et à son devoir de faire Téchouva. De quelle manière ? En prenant sur soi, selon le Rachach, au moment des sonneries, une bonne résolution autour de laquelle sa Téchouva sera censée s’organiser.
Le Séder Hayom, quant à lui, s’applique à tenter de rendre compte des trois types de sons composant la sonnerie du Chofar de la manière suivante : la Tékia, son long on ne peut plus simple, qui encadre chaque série de sonneries, symbolise la Miséricorde inconditionnelle de D. qui, en toute simplicité et en toutes circonstances, s’étend sur l’homme. Qu’il soit en situation de Chévarim (trois sons entrecoupés), par lesquels il gémit de dévier parfois du droit chemin. Ou qu’il soit en situation de Téroua (dix sons entrecoupés), par lesquels il éclate en sanglots au vu de la chute vertigineuse dans laquelle il se sent emporté. L’un comme l’autre doit être convaincu que jamais la Miséricorde divine ne leur fera défaut.
Deux Halakhot relatives à la Mitsva du Chofar peuvent être pour nous source d’inspiration quant à sa signification. D’une part, les sons du Chofar, émanant du souffle intérieur du plus profond de l’homme se doivent être d’une simplicité sans pareille. Pas question de mélodies sophistiquées et hautement élaborées au plan musical. D’autre part, il est stipulé que « tous les sons du Chofar sont cacher », c’est-à-dire qu’un Chofar d’une sonorité très aigüe est tout aussi cacher qu’un Chofar d’une sonorité grave. Il me semble que ces deux règles viennent mettre l’accent sur un point important : le jour du Jugement, à Roch Hachana, l’homme se présente devant D. dans une situation où il ne sait plus quoi dire pour tenter de se justifier, ni même trouver les mots pour exprimer son désespoir de s’être éloigné à ce point de son Créateur et son vif désir de s’en rapprocher. Privé de mots, que lui reste-t-il sinon ce cri intérieur, sans fioritures, pour traduire l’indicible ? De plus, dire que « tous les sons du Chofar sont cacher », c’est dire que ce cri intérieur poussé par un juif, quel qu’il soit, a son importance aux yeux de D.

Rav Azriel Cohen Arazi
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