dimanche 24 juin 2018

Israël ne croit plus Moscou sur le retrait iranien du sud-syrien ©


Les mouvements militaires dans le sud-ouest de la Syrie cette semaine ont suivi l’échec de la tentative de la Russie de persuader Israël de rester à l’écart et de permettre à l’armée d’Assad de prendre en charge les régions de Quneitra et Daraa, aux frontières israélienne et jordanienne. Moscou espérait que les forces rebelles syriennes qui défendaient les deux régions déposeraient leurs armes et se rendraient à l’armée de Bashar Assad. Les sources militaires de DEBKAfile rapportent que le gouvernement Netanyahu a repoussé le plan de la Russie – notamment par manque de confiance, soupçonnant que les Syriens tricheraient et laisseraient le Hezbollah atteindre sa frontière. Le mois dernier, on a tenté de tromper Israël, après avoir consenti à un plan russe visant à remettre l’enclave de Beit Jinn sur le mont Hermon à la Syrie, en fournissant aux troupes du Hezbollah des uniformes de la 4 e division de l’ armée syrienne.
La même tromperie est actuellement pratiquée dans les régions du sud-ouest de Daraa et de Quneitra. Les machines de propagande russes et syriennes affirment que le Hezbollah et les miliciens chiites pro-iraniens se retirent des régions frontalières israéliennes et jordaniennes, alors qu’en fait, ils ne bougent pas après avoir été déguisés en uniformes de l’armée syrienne. Les Russes ne mentionnent pas de retrait iranien parce que Moscou prétend que ces troupes iraniennes n’existent pas, alors qu’en fait un centre de commandement iranien est pleinement opérationnel dans cette partie de la Syrie.
Les déclarations de l’ambassadeur russe à Beyrouth, Alexander Zasypkin, aux médias courants du Hezbollah, ajoutent à la perplexité de Jérusalem sur les intentions de Moscou en Syrie. Il a déclaré il y a quelques jours : «Nous disons que l’armée syrienne, maintenant avec le soutien des forces russes, récupère ses terres dans le sud et rétablit l’autorité de l’État syrien.»
Jérusalem a essayé de savoir ce qui se passait réellement, selon nos sources de renseignement. L’ambassadeur de Russie inclut-il dans son commentaire des troupes du Hezbollah déguisées en soldats et officiers syriens? Aucune réponse claire n’est venue de Moscou.
Le gouvernement Netanyahu et l’administration Trump surveillent de près les événements dans le sud de la Syrie, car les Russes essaient de vendre aux États-Unis le même genre d’accord qu’avec Israël. Tandis qu’Israël faisait l’objet de pressions pour abandonner son soutien aux groupes rebelles syriens détenant Quneitra, les Russes demandent le consentement des États-Unis pour qu’ils abandonnent l’armée syrienne rebelle qui détient Daraa à la frontière jordanienne. Cette concession provoquerait une réaction en chaîne, forçant les États-Unis à abandonner leur avant-poste clé à Al Tanf, à la jonction frontalière entre la Syrie, la Jordanie et l’Irak.
Le 21 juin, l’administration Trump a averti Moscou et Damas que les mouvements militaires syriens dans le sud-ouest auraient de “sérieuses répercussions”, car ils violent l’accord Trump-Poutine conclu à Hambourg en juillet 2017, qui consistait à mettre en place des zones de désertification dans les régions de Daraa et de Quneitra.
Les sources militaires de DEBKAfile rapportent que l’avertissement américain et la répudiation par Israël de l’accord russe ont eu pour effet initial de freiner l’avance de l’armée syrienne sur les deux régions frontalières sensibles. Les forces syriennes bombardent les zones tenues par les rebelles et ont envoyé vendredi deux ou trois hélicoptères larguer des bombes, mais sont par ailleurs stationnaires. Cependant, plus de la moitié de la force de combat d’Assad est prête dans le sud-ouest, pour une offensive générale, qu’il a promis, pour prendre la région et qu’il peut lancer à tout moment. Il est difficile de dire comment Israël et les États-Unis vont réagir.

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