mercredi 30 mai 2018

Derrière les attaques du Jihad islamique contre Israël, la main de l’Iran...Par AVI ISSACHAROFF !


Mardi matin, des tirs d’obus de mortier et de roquettes dans le sud d’Israël ont rapidement fait l’objet d’une rumeur à Gaza comme étant l’œuvre du groupe terroriste du Jihad islamique. Et quelques heures, après que plus de deux dizaines d’obus de mortier ont frappé Israël, Tsahal a mené des frappes de représailles qui visaient principalement la branche militaire du Jihad islamique palestinien.
Le comportement du Jihad islamique indique que nous assistons à une tentative de l’Iran de déclencher une guerre à la frontière sud. Et si la détérioration de la situation n’est pas stoppée dans un avenir très proche, cette tentative risque d’être couronnée de succès. Nous assistons déjà à une attaque contre des cibles israéliennes sans précédent depuis l’Opération Bordure protectrice de 2014, avec une réponse israélienne conséquente contre des cibles à Gaza.
Les attaques du Jihad islamique visaient manifestement à venger la mort de trois de ses agents, qui tentaient de perpétrer une attaque, plus tôt cette semaine dans la région de Rafah. Telle était la raison première. Mais la nature et l’ampleur des interventions du Jihad islamique – des tirs nourris contre des cibles civiles en Israël – indiquent que la vengeance n’était pas la seule motivation. Il est possible qu’il s’agisse en réalité de manœuvres iraniennes, cherchant à faire payer un prix à Israël dans le sud pour avoir pris pour cible l’Iran au nord – de l’autre côté de la frontière syrienne.
Après tout, il est difficile de croire que le Jihad islamique, un petit allié-rival du Hamas, financé et formé principalement par les Iraniens, aurait initié ce genre d’action, avec ses conséquences dramatiques pour Gaza, sans l’approbation de Téhéran.
Des soldats israéliens montent la garde à côté d’un système de défense israélien Dôme de fer, conçu pour intercepter et détruire les roquettes à courte portée et les obus d’artillerie, déployé le long de la frontière avec la bande de Gaza le 29 mai 2018. (AFP PHOTO / JACK GUEZ)
Israël a fait clairement savoir ces derniers temps qu’il opère librement en Syrie contre le Corps des Gardiens de la révolution islamique iraniens ; il se peut bien qu’il y ait à Téhéran des gens qui veulent contrer cela via la bande de Gaza, ou au moins pour embraser la frontière sud d’Israël et donc détourner l’attention d’Israël au nord.
Où se situe le Hamas, le groupe terroriste qui dirige Gaza ? Le Hamas s’est empressé de saluer les tirs sur Israël. Et Tsahal a également ciblé plusieurs installations du Hamas. Il n’en demeure pas moins que les activités du Hamas au cours des derniers mois indiquent qu’il n’est pas particulièrement intéressé par une escalade, et Israël le reconnaît.
Le Hamas a empêché la détérioration potentielle d’un conflit généralisé plus d’une fois ces derniers temps, même après que ses forces aient été touchées. L’exemple le plus évident en est le 14 mai, le jour de l’inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, le jour de la Nakba, où plus de 60 Gazaouis ont été tués lors d’affrontements violents avec Israël à la frontière de Gaza. Plus tard, le Hamas a reconnu que presque toutes les victimes étaient ses membres. Pourtant, il a ordonné la dispersion des manifestations à la frontière ce soir-là, afin d’éviter une éventuelle entrée en guerre.
Les dirigeants du Hamas Yahya Sinwar et Ismael Haniyeh ont eu des contacts secrets avec l’Égypte et, séparément, avec le Qatar, dans le but de parvenir à un accord de cessez-le-feu à long terme entre le Hamas et Israël. Évidemment, cependant, il y a d’autres acteurs – le Jihad islamique et l’Iran – qui veulent faire monter la température.
Les attaques du Jihad islamique contre Israël embarrassent également le Hamas aux yeux de l’opinion publique de Gaza. Le Hamas sait que si ses forces n’empêchent pas la poursuite des tirs du Jihad islamique – que ce soit par la force, la menace ou les deux – il y a de fortes chances que Gaza se retrouve à nouveau en guerre avec Israël. Mais si le Hamas intervient contre le Jihad islamique, son image de « résistance » contre Israël sera minée. Il risquerait d’être perçu comme une autre sorte d' »Autorité palestinienne », collaborant avec l’ennemi sioniste en échange du calme et/ou d’avantages économiques.

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