vendredi 20 octobre 2017

Etre »Vegan »: Une tendance qui monte.......


C’est après le Déluge que les êtres humains ont commencé à consommer de la viande. Si cette habitude alimentaire peut paraître tout à fait naturelle pour une majorité de personnes, elle fait l’objet de nombreuses études et réflexions sur les plans éthique, philosophique ou en encore médical.
Si certains décident de s’abstenir de manger de la viande d’autres vont encore plus loin et ne consomment aucun produit issu du monde vivant: ni viande, ni poisson, ni œufs, ni lait. C’est le véganisme.
Israël  fait, là aussi, figure de leader pour cette tendance mondiale. LPH a pu interroger Omri Paz, fondateur de Vegan Friendly, afin de mieux comprendre ce qui motive ces personnes qui adoptent la Vegan attitude.

Le P’tit Hebdo: Quelle définition donnez-vous au terme Vegan?
Omri Paz: Il s’agit d’un comportement alimentaire qui se base sur le principe que nous n’avons pas le droit de porter atteinte au monde animal pour des besoins qui ne sont pas vitaux. Pour nous, ce n’est pas éthique.

Lph: Quel a été le déclic chez vous?
O.P.: En 2010, un militant de la cause animale, Gary Yourofsky, a commencé à diffuser à travers les réseaux sociaux des conférences sur ce mode de vie. Il a touché énormément de personnes et commencé à créer une prise de conscience. C’est, on peut dire, ce qui a donné le départ de la vague vegan en Israël.
Pour ma part, j’ai pu écouter ses interventions. Je me suis intéressé à ce qui arrivait aux animaux que l’on exploitait pour nos besoins alimentaires. J’ai visionné des films sur YouTube et je peux dire que le déclic s’est produit à ce moment-là. La souffrance que l’on inflige aux bêtes est insoutenable. J’avais alors 29 ans et je mangeais de tout. J’ai décidé de ne plus consommer de viande, de poisson, d’œuf et de lait, parce que cela correspondait à ce que je pensais être le plus moral.

Lph: Pour ceux qui vous observent de l’extérieur, on peut, peut-être comprendre que l’abattage des animaux vous dissuade de manger de la viande. Mais les œufs et le lait, n’est-ce pas aller un peu loin?
O.P.: Les industries qui produisent les œufs et le lait destinés à l’alimentation des hommes sont aussi très cruelles pour les animaux, je dirais même plus encore que les abattoirs. Ces poules et ces vaches vivent dans des conditions atroces et sont condamnées après avoir subi des cadences infernales.

Lph: Ce qui signifie que vous prendriez ces produits s’ils étaient issus d’une agriculture plus respectueuse des animaux? Après tout, une vache donne du lait et une poule des œufs, pourquoi ne pas les consommer?
O.P.: Une vache donne du lait quand elle met bas. Son lait est pour son veau. A vrai dire, je ne trouve pas appétissant de consommer le lait d’une vache, comme de toute autre femelle, et pas davantage de manger des œufs.

Lph: Comment votre entourage a-t-il perçu ce changement pour le moins radical?
O.P.: Une de mes sœurs avait fait la démarche avant moi. Lorsque j’ai décidé de devenir vegan, ma famille a suivi aussi, mes amis proches non. Mais dans l’ensemble, aussi bien dans mon cercle de connaissances que dans la population en général, on comprend et on respecte ceux qui optent pour ce régime alimentaire.
Je me suis, par ailleurs, rapproché de personnes qui avaient fait le même choix que moi.

Lph: Vegan, c’est donc aussi un groupe social?
O.P.: Il faut savoir qu’Israël compte la plus forte proportion de personnes vegan dans le monde. A la suite des interventions de Gary Yourofsky, près de 100 000 personnes en Israël sont devenues vegan. Des associations existent et elles sont très actives. Les réseaux sociaux très dynamiques et très suivis en Israël expliquent aussi l’engouement viral que l’on constate dans notre pays. Nous avons, par ailleurs, des contacts avec d’autres associations vegan dans le monde, que nous faisons venir en Israël.

Lph: Vous êtes personnellement, à l’origine de l’association Vegan Friendly. Quel est son but?
O.P.: En créant cette association, j’ai voulu donner un cadre à ceux qui souhaitent passer au véganisme, pour rendre les choses plus évidentes et plus faciles.
Par ailleurs, j’espère, à travers l’association, faire augmenter la prise de conscience dans les populations de l’importance de prendre soin du monde animal qui nous entoure.
Enfin, Vegan Friendly est en contact avec les industries alimentaires pour notamment faire marquer les produits consommables par les vegan. Aujourd’hui, vous pouvez le constater quand vous faites vos courses, 3000 produits vendus dans les supermarchés sont frappés de notre logo. 500 industries ont d’ailleurs des chaines de productions végétariennes, ce qui témoigne de l’augmentation des consommateurs que nous représentons.

Lph: N’est-ce pas compliqué et coûteux comme mode d’alimentation?
O.P.: Compliqué, non. Nous mangeons environ 70% des aliments que tout le monde mange: céréales, féculents, légumes, fruits,… Nous pouvons créer des recettes à l’infini! Par ailleurs, de plus en plus de restaurants proposent des cartes vegan. A Tel Aviv, il y en a 30 et on en trouve aussi dans d’autres endroits du pays.
Pour ce qui est du prix, pour être juste, il faut rappeler le prix de la viande, du poisson et des produits laitiers! Si vous enlevez ceux-ci de votre caddie, les substituts végétaux ne couteront pas plus cher, au contraire!

Lph: Vous parlez de Tel Aviv. Etre Vegan, est-ce caractéristique d’un certain groupe de population?
O.P.: Statistiquement, il est vrai que la majorité des vegan sont laïcs et sont des femmes. Par ailleurs, ils appartiennent à une tranche socio-économique plutôt élevée. C’est vrai lorsque l’on observe qui sont les près de 400 000 vegan en Israël. Ceci étant, on observe un intérêt accru pour ce mode d’alimentation qui tend aussi à bousculer un peu ces cases.

Lph: Nous avons parlé éthique, est-ce que le mode de vie vegan est également motivé par des considérations médicales? Vous sentez-vous mieux dans votre corps ou affaibli par des carences liées à l’absence de certains nutriments dans votre alimentation?
O.P.: Avant de devenir vegan, j’étais un grand sportif, je courais des marathons. Lors de la réflexion que j’ai menée pour adopter ce mode de vie, j’ai donc étudié les conséquences qu’il aurait sur ma forme physique. J’ai pu constater que cette alimentation était bien meilleure pour la santé. D’ailleurs, les vegan sont moins malades que les autres et vivent plus longtemps. Notre alimentation est plus équilibrée et n’entraine pas de carences. Personnellement, je me sens beaucoup mieux, j’ai bien plus d’énergie.
Lph: Le véganisme est-il le mode de vie de notre futur?
O.P.: Je le crois, et pour plusieurs raisons. Le nombre croissant de personnes qui adoptent cette alimentation est la preuve que la prise de conscience de ce que doit être nos rapports avec le monde animal, implique un changement qui est en marche.
Et surtout, nous savons que les ressources alimentaires issues du vivant se tarissent. Avec l’augmentation de la population sur la surface de la terre, on se retrouvera, encore plus rapidement que prévu, avec une pénurie. Cela obligera les hommes à se rendre à l’évidence: l’alimentation du futur est bien celle prônée par le véganisme.
 Pour aller plus loin:
Sur FB: veganfriendly.co.il

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