dimanche 19 février 2017

Tsahal change de stratégie contre la terreur à l’ère Daesh ©



Soldats de Tsahal à l’entraînement- Page Facebook Officielle    
 NAPLOUSE —La ville historique et biblique de Naplouse (Sechem), en Judée-Samarie s’étend face au Mont Gerizim, connu également comme le Jebel et-Tur en Arabe. A travers ses jumelles, le Major de Tsahal Elitsur Trabelsi contemple, depuis le pic de la montagne, la zone urbaine tentaculaire au-dessous – qui abrite près d’un demi-million de personnes. « Est-que vous avez remarqué quelque chose? Il n’y a plus du tout de checks-points dans le secteur! », souligne t-il avec fierté.
La Seconde Intifada, le soulèvement palestinien qui a provoqué la mort de milliers de personnes des deux côtés du conflit palestino-israélien, entre 2000 et 2005, a commencé ici. 
C’est aussi à partir d’ici que s’est déclenchée « lIntifada des couteaux », par le meurtre d’Eitam et Na’ama Henin, près de l’implantation israélienne d’Itamar, en octobre 2015. Depuis ces journées sanglantes, Israël a décidé  de modifier  sa stratégie de longue date du combat contre le terrorisme.
Le Major Trabelsi et sa Brigade Shomon opèrent au cœur d’une des zones les plus difficiles et sujettes aux départs d’affrontements. « Lorsque je vois Berlin, Paris, pleines de barrières de béton, je suis ramené en arrière, parce que cela veut dire que les terroristes sont en train de gagner », dit-il. « L’expérience nous a enseignée en Israël que moins vous construisez de barrières et plus vous donnez de liberté de mouvement à la population locale, plus vous renforcez ceux qui veulent vivre en paix au détriment des extrémistes que vous isolez ».
Les forces anti-terroristes veulent mettre fin à la stratégie de siège des villes de Judée-Samarie/Cisjordanie pour mettre un terme au terrorisme. La route menant de l’implantation israélienne d’Har Brakha débouche sur un rond point qui relie la ville aux faubourgs du sud de Naplouse. Les vastes signaux routiers rouges indiquent aux automobilistes qu’ils sont sur le point d’entrer en « Zone A », la portion de Judée-Samarie sous contrôle palestinien. C’est un des points chauds de l’activité djihadiste, où de multiples attaques terroristes ont lieu.



En dépit de son histoire notoire, on ne constate aucun check-point à cet endroit – seulement des piquets jaunes solides d’une barrière modulaire, pour protéger la gare routière. Trabelsi nous montre une vidéo sur son téléphone portable qui montre un minibus fonçant sur les piquets à grande vitesse de ce type de barrière, provoquant le fait qu’il rebondisse à l’intérieur. « Attaque déjouée », dit-il.


L’autre changement majeur de la stratégie locale anti-terroriste concerne l’entrainement des agents de sécurité. « Nous devons comprendre que la vaste majorité des Palestiniens veut travailler et s’occuper de leurs familles », affirme Trabelsi. « A présent, tous nos soldats suivent une formation sur les façons d’identifier les signaux qui dénotent le terroriste potentiel, depuis leur irritabilité jusqu’à leur façon de se vêtir ».
Les autorités israéliennes ont aussi investi dans de nouvelles tactiques de recueil des renseignements. « Nous sommes à présent confrontés à des cellules terroristes qui  sont bien plus petites à la surface, mais qui sont appuyées par des réseaux criminels installés bien plus en profondeur », dit-il. « Nous pensons que l’attaque contre la famille Henkin a été menée par seulement trois personnes,mais qu’ils avaient quarante complices ».
Laboratoires faits Maison
Contrôler et surveiller ces territoires contribue au combat contre le terrorisme sur le terrain, mais l’obtention de meilleurs renseignements est aussi la clé de cette lutte; La vague terroriste la plus récente a essentiellement été inspirée par les réseaux sociaux et les sources internet et les services de renseignements se sont focalisés sur les façons de contrer la radicalisation sur Internet, où les groupes locaux extrémistes et le fameux Etat Islamique (Daesh) rivalisent pour attirer des disciples palestiniens.
On atteint la base des renseignements militaires la plus importante dans la région – qui héberge la Division Ayosh de l’armée israélienne (Tsahal) – par l’infâme Route 60, lieu de beaucoup d’attentats par le passé. « Nous avons neutralisé « beaucoup de cellules terroristes de Daesh, » déclare un autre responsable militaire de la base, située près de la capitale de Cisjordanie, Ramallah. L’unité de cyber-renseignements de la base fouille les sites et réseaux sociaux et filtre les comptes e-mail dans une cours contre la montre afin d’empêcher les attentats terroristes.
« Les aspirants-djihadistes de Daesh cherchent des contacts extérieurs vers les cercles dirigeants du groupe esh et c’est ce qui nous aide à les identifier », souligne ce responsable. « Mais le phénomène nous montre avec quelle force Daesh tente supplanter le Hamas et les autres groupes terroristes dans les territoires palestiniens ».
Nous devons être plus rapides, plus vifs et plus intelligents que les terroristes.
Les services de renseignements israéliens attribuent deux attaques sur le sol insraélien à Daesh : la fusillade dans la rue Dizengoff, en janvier 2016 et celle sur le Marché Sarona de la ville, cinq mois plus tard, qui ont fait un total de sept victimes.  Une autre tendance qui a pris les services par surprise, c’est la prolifération d’armes fabriqués-maison non-sophistiquées. « A un certain moment, le prix d’une arme de poing a chuté à 300-400 shekels (80-100$), et tout au long de 2015, nous n’avons pas été en mesure de découvrir un seul atelier clandestin de fabrication d’armes. L’an dernier, nous en avons trouvé 43 et le prix des armes a commencé à augmenter à nouveau », déclare un responsable des renseignements.
Ces ateliers artisanaux de fabrication d’armes sont souvent cachés à l’arrière des boutiques de réparation ou d’autres petites affaires de ce type, mais certaines – en particulier ceux qui produisent des explosifs – fonctionnent aussi dans des résidences privées. La Base militaire de Tel Hashomer abrite un laboratoire qui étudie les bombes fabriquées localement et leurs composants.
Le Colonel Tuval Eron établit la liste de ce genre d’ingrédients  : »dissolvant de vernis à ongle, chlore, soude caustique, rine de Semoule, eau oxygénée, antigel… », Ces produits sont tous disponibles à domicile et dans les supermarchés, mais peuvent être combinés ensemble pour produire des explosifs puissants, comme le TATP ou l’EDGN- toutes deux sont trois fois plus puissantes que la TNT, et ils ont été utilisés au cours des attentats en 2016 à Bruxelles.
Le Colonel Eron fait exploser un gramme d’EDGN dans une cuillère à thé, produisant une large flamme. « Il y avait 40 kilos de ce produit dans les valises qui ont explosé à Bruxelles », dit-il. Le Laboratoire teste aussi la préparation des unités canines et des machines utilisées par l’armée et la police afin d’identifier les explosifs dans les aéroports.
« Nous devons être plus rapides, plus vifs et plus intelligents que les terroristes » déclare Eron. « C’est une lutte contre le temps qui n’en finit jamais. »


Adaptation  : Marc Brzustowski

http://jforum.fr/tsahal-change-de-strategie-contre-la-terreur-a-lere-daesh.html

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