vendredi 10 février 2017

Ces notes secret-défense qui décrivent dès 2009 une attaque du Bataclan...


INFO LE FIGARO – Datées de 2009, soit juste après son arrestation en Égypte, les notes classées secret-défense éclairent le parcours de Farouk Ben Abbes, l’un des suspects de l’attentat du Caire en 2009. Elles font le pont avec les attaques du 13 novembre 2015 : Ben Abbes avoue vouloir s’en prendre lui-même au Bataclan.

Farouk Ben Abbes est l’un des fils rouges entre l’attentat du Caire de 2009, l’attaque déjouée contre le Bataclan la même année et enfin, le carnage dans cette même salle, le soir du 13 novembre 2015. La tuerie avait causé la mort de 90 personnes et en avait blessé plusieurs centaines d’autres.

Le 22 février 2009, une bombe artisanale explosait dans un quartier touristique du Caire. L’attentat visait un groupe de lycéens de Levallois-Perret. Cécile Vannier, 17 ans trouvait la mort dans cette attaque. Farouk Ben Abbes, un Belge aujourd’hui âgé de 31 ans était alors soupçonné d’avoir été en première ligne dans cet attentat. Détenu un an en Égypte, il a reconnu (sous la torture, selon lui), le projet contre le Bataclan mais il n’a jamais été mis en examen en France pour l’affaire du Caire. 

Dans l’enquête sur le projet d’attentat contre le Bataclan en revanche, il avait été mis en examen avant de bénéficier d’un non-lieu. Persuadées de son implication dans ces événements, les parties civiles du Caire ont toujours demandé que soient déclassifiés des documents classés secret Défense en France.

Le Figaro a consulté ces notes jusqu’à présent confidentielles. Elles mettent à mal la défense de Ben Abbes, celle d’un homme présent au mauvais endroit, au mauvais moment. Elles permettent notamment d’en savoir plus sur la proximité entre Farouk Ben Abbes et l’aîné des frères Clain, celui qui a revendiqué les attaques parisiennes du 13 novembre pour le compte de Daech, l’acronyme arabe de l’État islamique en Irak et au Levant. 

On les savait proches, ils étaient en réalité plus que cela. «Farouq le Belge et Fabien Clain alias Omar étaient comme deux frères (sic) lorsqu’ils se sont cotoyés au Caire», peut-on ainsi lire dans une note datée du 17 mai 2009. Dans ces documents, on apprend également qu’en plus d’avoir travaillé pour le Global Islamic Media Front, un mouvement affilié à al-Qaida, Ben Abbes était membre d’Aqmi, organisation terroriste qui règne en maitre sur la région du Sahel et dont l’un des chefs est Mokhtar Belmokhtar...

«Punir la France»
Un autre document du 28 avril 2009, explique que Ben Abbes, «ce membre d’Aqmi est impliqué dans plusieurs menaces visant à organiser un attentat suicide en France». Une note du 24 avril 2009 indique même qu’il «aurait lui-même proposé de frapper le Bataclan» mais il situe la salle de concert… à Sant-Denis, près de Paris. 

Il «a avoué vouloir commettre un attentat en France» (note du 10 avril 2009). Et de décrire la salle comme «le lieu de collectes des offrandes au profit de l’entité sioniste». Aqmi lui aurait répondu «que cette cible serait étudiée». Ses motivations pour attaquer la France sont les suivantes: «à cette époque, la France présidait l’Union européenne (en réalité jusqu’en décembre 2008), la France apporte son soutien à l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme, la France cible des membres de l’Aqmi, et l’absence de précédentes opérations de ce type en France». 
Les services écrivent ne pas comprendre ce dernier argument «sachant que la France a largement été touchée par les attentats terroristes dans les années 80 et 90». Pour Ben Abbes, il s’agissait «de punir la France de son engagement anti-terroriste contre ses frères algériens». Enfin concernant l’attentat du Caire, les notes du ministère de la Défense d’avril 2009 indiquent que Ben Abbes «serait suspecté d’être l’un des deux individus qui auraient organisé l’attentat du Caire». Pourquoi alors n’a-t-il jamais été mis en examen dans cette affaire?
Ben Abbes est bien connu des services de renseignement. Son nom apparaît déjà en 2006-2007 dans le «dossier Artigat», petit village ariégeois qui a donné son nom à une filière franco-belge d’acheminement de candidats au djihad en Irak. Les jeunes radicalisés venaient se former chez le prédicateur syrien Olivier Corel. À l’issue du procès de la filière, en 2009, un converti, Fabien Clain, fut condamné à cinq ans de prison. 

En 2007, les interceptions téléphoniques établissent que Farouk Ben Abbes est en conflit avec son père Tahar, un modéré, professeur de religion musulmane. Ce dernier menace d’ailleurs de dénoncer son fils et «ses amis barbus». Il rentre dans la bande de Gaza en février 2008. C’est là qu’il fera des stages intensifs de formation aux explosifs avant de se faire arrêter le 3 avril 2009 alors qu’il venait d’entrer en Egypte par un tunnel depuis la bande de Gaza.

Ben Abbes, Dahmani et Abdeslam

Dans l’enquête sur les attentats du 13 novembre, son nom était réapparu en raison notamment des connections de personnes de son entourage avec les frères Dahmani. Ben Abbes a le don de toujours se trouver à la croisée des chemins. L’aîné, Mohamed Dahmani, avait été entendu dans l’enquête sur l’attentat du Caire et c’est son petit frère, Ahmed, qui a été contrôlé le 4 août 2015 en compagnie de Salah Abdeslam dans un bateau entre la Grèce et l’Italie. Ahmed Dahmani avait ensuite été interpellé en Turquie, quatre jours après les attaques du 13 novembre. En mars dernier, Farouk Ben Abbes a écopé de trois mois de prison ferme pour violation de son assignation à résidence prise dans le cadre de l’état d’urgence. 
Les familles du Caire s’étaient interrogées sur la concomitance de son arrestation quelques jours avant celle de Salah Abdeslam à Bruxelles le 18 mars dernier. En juillet dernier, dernier cafouillage des autorités. L’expulsion de Farouk Ben Abbes vers la Tunisie avait été annulée au tout dernier moment, alors que l’avion était sur le tarmac. Aujourd’hui il vit à Toulouse et touche le RSA.
SOURCE :
happywheels

http://www.liguedefensejuive.com/ces-notes-secret-defense-qui-decrivent-des-2009-une-attaque-du-bataclan-2017-02-09.html

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