jeudi 26 janvier 2017

La cause palestinienne ; une affaire pliée ? ©



En 2016, les partisans de la cause palestinienne se sont gargarisés de leur victoire symbolique à la fin de l’année: une résolution de l’ONU (adoptée avec une abstention cruciale des États-Unis) condamnant les colonies israéliennes (soit disant illégales) dans les territoires disputés. Mais le fait que cette déclaration fallacieuse ait pu passer grâce à l’aide d’une administration présidentielle américaine sur le déclin, soit la principale réalisation des Palestiniens en 2016, démontre seulement combien la cause palestinienne va mal.
Le problème pour les Palestiniens est le suivant: sur le plan administratif et économique, ils sont en position de faiblesse par rapport à leurs adversaires et rivaux israéliens. Et l’écart entre les capacités de réalisations du mouvement palestinien et et l’État israélien se creuse chaque année. Le mouvement palestinien a tenté de contrer cette disparité croissante en établissant des alliances avec des acteurs extérieurs qui, pour diverses raisons, détestent ou craignent les Israéliens ou qui, pour des raisons religieuses, éthiques ou culturelles, sont disposés à soutenir la cause palestinienne .
Au fil des ans, les Palestiniens ont progressivement réussi à établir des alliances significatives avec les riches États arabes du Golfe, l’Union européenne et les démocrates libéraux aux États-Unis. Ces alliances ont donné lieu à un appui diplomatique et économique important, compensant en quelque sorte la faiblesse sous-jacente du mouvement palestinien en soi.
Ces alliances extérieures réalisent des choses pour les Palestiniens que les Palestiniens ne peuvent pas accomplir pour eux-mêmes. L’Autorité palestinienne, par exemple, ne pourrait pas payer ses factures, administrer des systèmes éducatifs ou de santé, surveiller son territoire ou disposer de fonctionnaires sans les subventions annuelles récurrentes des gouvernements donateurs. L’Autorité palestinienne n’a aucunement la capacité de répondre aux besoins des réfugiés palestiniens en dehors de la Cisjordanie; Les aides qu’ils reçoivent proviennent de donateurs internationaux.
Plus fondamentalement, ce qui retient les Israéliens d’étendre encore davantage les implantations au-delà de la ligne verte, n’a peu ou rien à voir avec un quelconque pouvoir de résistance des Palestiniens eux-mêmes. Ce qui inquiète Jérusalem, c’est la réaction des acteurs extérieurs: en particulier aux États-Unis ou en Europe, et dans une moindre mesure dans le reste du monde arabe. Les Palestiniens restent dépendants du bon vouloir des étrangers; Leur mouvement est financièrement et politiquement soumis à des forces extérieures, qu’ils peuvent influencer, mais pas contrôler.
Ce qui est arrivé aux Palestiniens, ce n’est pas que leurs liens avec leurs partisans et bailleurs de fond, se soient distendus. Les libéraux américains, les Européens et les Etats arabes du Golfe, surtout au niveau de leurs opinions publiques, leurs sont toujours favorable, peut-être même plus que jamais. Mais les amis des Palestiniens sont faibles et ont de moins en moins de poids; Les amis et les partisans des palestiniens ont de moins en moins la capacité de peser sur les événements au Moyen-Orient, et comme leur pouvoir diminue, parce qu’ils doivent faire face à d’autres menaces et ont de fait d’autres priorités, ils sont de moins en moins disposés et capables de fournir leur aide aux Palestiniens.
Aux États-Unis, les démocrates libéraux, y compris de nombreux juifs libéraux, sont plus que jamais défavorables au gouvernement de Netanyahou. Mais les démocrates libéraux n’ont plus guère de pouvoir aux États-Unis depuis la vague républicaine qui les a submergés en novembre. Et vu que les démocrates sont occupés à se reconstruire une bonne santé financière, et devront en même temps se concentrer sur les dossiers les plus susceptibles de les aider à revenir au pouvoir, tabler sur la sympathie aux Palestiniens, n’est pas la meilleure façon de gagner des électeurs lambda dans la politique américaine.
Les Européens ont des problèmes qui leur sont propres. La capacité de l’UE à impacter les événements au Moyen-Orient continue de diminuer, alors même que les difficultés croissantes de l’Europe incitent les décideurs politiques européens à se concentrer sur les questions internes.
En ce qui concerne les Arabes, la chute des prix bas du pétrole et par conséquent le manque à gagner, conjugué à la menace croissante que représente l’Iran, réduisent la capacité des pays du Golfe à aider les Palestiniens et réduit leur envie d’une confrontation avec Israël sur la questions palestinienne. Les Arabes du Golfe considèrent les Israéliens comme un partenaire stratégique régional essentiel pour contrer les visions hégémoniques (et belliqueuses ) de l’Iran. Quand à l‘Égypte, elle profite de l’aide israélienne en matière de sécurité, pour lutter contre les radicaux islamiques et les mouvements comme le Hamas. La Jordanie a besoin de bonnes relations avec Israël pour survivre, d’autant plus que le chaos continue d’emporter ses voisins dans une spirale de violence qui semble sans fin, ce qui précipite des masses de réfugiés en Jordanie, et des djihadistes à ses frontières, susceptibles de déstabiliser la monarchie.
Les Palestiniens sont plus faibles que jamais par rapport aux Israéliens et, au moins pour le moment, leurs alliés les plus proches ont perdu le pouvoir et la volonté de les aider. 2016 a été à certains égards la pire année pour les Palestiniens depuis 1948; Leur situation à l’aube de cette nouvelle année 2017 semble des plus sombres.

http://jforum.fr/la-cause-palestinienne-une-affaire-pliee.html

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