vendredi 9 décembre 2016

Vous vous demandiez pourquoi l’AFP ment sur le conflit israélo-palestinien ? Son journaliste est un agent du Fatah !


Quelle est cette personne qui déclare : «J’ai décidé de me présenter à l’élection du Conseil révolutionnaire afin de réveiller le Fatah et ses médias, qu’il se mette au service de l’intérêt national, et qu’il recentre ses activités autour de la cause de Jérusalem et du droit au retour» ?

C’est un journaliste de l’AFP, Abu Baker (ou Abu Bakr), qui s’exprimait devant le 7e Congrès du Fatah, et annonçait sa candidature pour le Conseil révolutionnaire du Fatah.

Nasser Abu Baker est depuis 10 ans le reporter de l’AFP qui couvre le conflit israélo-palestinien, tout en étant simultanément— mais l’AFP ne vous l’a pas avoué— membre du Fatah, et il est derrière une puissante campagne de boycott* contre les journalistes israéliens.
Quelqu’un doit nous expliquer comment l’Agence France Presse, qui est la troisième plus importante agence au monde, qui couvre 150 pays, dans 6 langues, et sert 4 600 médias, arrive à concilier sa promesse de «rigoureuse neutralité, d’indépendance du gouvernement français, et de tout autre intérêt politique ou économique», tout en employant, sur le sujet extrêmement sensible et controversé du conflit israélo-palestinien, un journaliste qui appartient clairement à l’un des deux camps.
Le Comité pour la justesse des informations rapportée par les médias en Amérique (CAMERA,) qui révèle la non-neutralité du journaliste de l’AFP, a dénoncé plusieurs dépêches de l’AFP publiées cette année, qui sont biaisées par de fausses informations, l’emploi d’un langage tendancieux, et un évident parti-pris anti-israélien. CAMERA a également dénoncé le fait que l’AFP a dissimulé le conflit d’intérêts créé par le double rôle de son reporter Abu Baker, également membre du Fatah, et du syndicat des journalistes palestiniens.
CAMERA comprend mieux pourquoi les récentes dépêches de l’AFP continuent à innocenter le terrorisme palestinien.
L’AFP affirme que sa «règle d’or» est «la vérité, l’impartialité, et la pluralité». Comment sa relation avec Abu Baker, un des instigateurs de la campagne de Boycott contre les journalistes israéliens et affilié au Fatah, est-elle compatible avec la règle d’or de l’AFP ?
Pourquoi l’AFP a-t-elle continué à employer Abu Baker, dès lors qu’elle savait sa proximité avec une des parties ? C’est donc ça, la façon de «rigoureusement vérifier les faits» de l’AFP ?
  • Le 24 mars 2016, par exemple, Abu Baker a affirmé lors d’une conférence en Jordanie que les hôpitaux israéliens soignent environ 5 000 combattants de l’Etat islamique. L’information remplit toutes les conditions de la fausse info : l’auteur sait parfaitement qu’elle est fausse, il la diffuse dans le but de nuire, et de faire avancer une idéologie ou un point de vue politique.
  • Le 29 mars dans Al Watan, un média de Gaza, Abu Baker accusait Israël de crimes nazis et de pratiques identiques à celles de l’Etat islamique. Là encore, deux fausses informations.

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* Selon Palestinians48.Net, un site internet israélo-arabe, le syndicat des journalistes palestiniens a «demandé aux officiels Palestiniens de ne pas faire de déclarations aux journalistes israéliens, et qu’il dénoncera ceux qui violent cet ordre.»
Quand il était président adjoint du syndicat, Abu Baker a ainsi menacé les Palestiniens :
«Je demande à mes collègues journalistes, hommes et femmes, de boycotter tout officiel Palestinien, quel que soit son rang et qui qu’il soit, s’il donne une interview à un journaliste israélien et à un média israélien… A partir de maintenant, nous publierons le nom de tous les officiels qui donneront une interview à leurs médias.»
La campagne de boycott mis en danger la sécurité des journalistes israéliens, au point qu’ils durent l’un après l’autre renoncer à se rendre dans les zones palestiniennes pour faire leur travail. Dreuz a d’ailleurs dénoncé il y a deux ans un scandale où CNN Jérusalem a licencié ses journalistes israéliens pour les remplacer par des Arabes et des Européens.
Et pour une raison que mon imagination peine à cerner, ni Reporters sans frontières, ni son ancien président Rony Brauman que personne n’oserait soupçonner de partialité, et qui sont si prompt à dénoncer toute atteinte à la liberté de la presse, n’ont émis la moindre remarque quant aux appels au Boycott des journalistes israéliens par un journaliste de l’AFP.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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