vendredi 23 décembre 2016

Une meute structurée autour d’Anis Amri ©



Le terroriste au camion de Berlin est tout sauf un Loup Solitaire, disent les services de renseignements allemands. 

Il y a des preuves que ce qui a pu apparaître, au début, comme le fruit d’une attaque en solitaire contre un marché de Noël pourrait être le fruit d’une cellule de Daesh au complet.

Le djihadiste le plus recherché d’Allemagne et d’Europe passera sont 24ème anniversaire en cavale.
Anis Amri, qui va fêter son 24ème anniversaire aujourd’hui, jeudi, a été désigné mercredi comme le principal suspect de l’attentat au camion-bélier contre un  Marché de Noël à Berlin. On dit qu’il a pu être identifié grâce à des papiers laissés sous le siège de la cabine du camion.
 Mais les autorités allemandes disent aussi que le Tunisien a des relations avec un groupe local de sympathisants notoires de Daesh, dirigé par un homme appelé Abu Walaa, arrêté en novembre en même temps que quatre autres individus accusés d’opérer au sein d’un réseau de recrutement de DAESH.
Der Spiegel, citant des responsables locaux, écrit qu’Amri et Abu Walaa ont été en « contacts réguliers« .
« Si c’est le cas, ce qui a d’abord été interprété comme une attaque de « loup solitaire » en Allemagne – la première opération terroriste réussie dans ce pays depuis les attentats du 11/9 – pourrait bien plutôt être le travail d’une cellule de Daesh.
Abu Walaa -dont le véritable nom est Ahmad Abdulaziz Abdullah— est un prédicateur né en Irak, qui officie à partir d’une mosquée de Hildesheim, à trois heures environ de Berlin. ägé de 32 ans, il se proclame comme Sheikh, donnant des conseils religieux et conjugaux, souvent par vidéos qui ne montrent jamais son vrai visage. Les boutiques en ligne d’iPhone et Android offrent même une application « Abu Walaa ». Une page Facebook consacrée au « Sheikh » et mettant en ligne des vidéos de lui sermonnant en allemand et en arabe, attiraient jusqu’à 25. 000 suiveurs. Seulement filmé toujours de dos et habillé d’une capuche d’un long manteau noir, il est connu et très populaire sous le nom « du prédicateur sans visage ».
Abu Walaa livre des prêches qui exhortent ses auditeurs à se joindre au djihad et sa mosquée a fait l’objet de descentes de la police au cours de l’été. Entre autres choses, il est soupçonné de lien à une attaque contre un Temple Sikh, en avril de cette année.
Mais, il se pourrait bien que ce ne soit là qu’un point de départ. La communauté allemande du renseignement suggère qu’Abu Walaa est en réalité « le pire de tous« , grâce aux informations provenant de conversations avec des combattants de Daesh revenus de Syrie (Il y a plus de 800 Allemands qui ont rejoint le djihad de Daesh en Syrie et en Irak). Un transfuge de 22 ans, qui a fait défection du groupe terroriste, a déclaré au journal allemand  Sueddeutsche Zeitung qu’Abu Walaa était bien un recruteur de Daesh et le dirigeant principal du groupe en Allemagne.
 Il a été arrêté lors d’un raid en Basse-Saxe, au début novembre grâce à des informations obtenu par les services lors de « débriefings » des djihadistes de retour en Allemagne.
Tous les cinq l’ont accusé de constituer un réseau salafiste-djihadiste pan-régional, où l’accusé Ahmad Abdulaziz Abdullah A. jouait le rôle de leader », déclare le bureau du Procureur dans un communiqué à la suite de son arrestation. )
L’un d’entre eux, un homme identifié comme Anil O., 22 ans, a été interviewé par le Sueddeutsche Zeitung en Turquie, après sa défection du groupe terroriste. Anil O. a affirmé avoir renoncé à l’idéologie de Daesh, puis a identifié Abu Walaa comme son recruteur à l’origine. L’Irakien, dit-il, est le « N°1 de Daesh en Allemagne ».
La police allemande a infiltré l’entourage du prédicateur et récolté de l’infirmation vitale sur ses activités et ses intentions. Selon des détails du rapport du bureau du Procureur, la cellule autour d’Abu Walaa avait planifié d’attaquer des postes de police en 2015. Elle prévoyait de poser des pièges pour les forces de l’ordre, par exemple en téléphonant pour émettre de fausses alertes et ensuite tuer les policiers répondant à l’appel à leur arrivée sur les lieux présumés.
Encore plus sinistre, l’usage de camions bourrés d’explosifs et prenant pour cibles des foules entieres faisait aussi partie des projets de la cellule. Des agents au sein du réseau sont allés aussi loin que de procéder à l’achat de silencieux, avec l’argent volé au cours de divers braquages.
Anis Amri, l’homme accusé de l’attaque au camion-bélier de Berlin, a fait l’objet d’une surveillance de la part des services locaux du Land durant plus de six mois, de mars à septembre 2016. Il était soupçonné de projeter commettre des vols (à main armée) pour obtenir de l’argent dans le but d’acheter des armes automatiques.
Selon le magazine allemand Focus, Amri a été radicalisé par deux disciples particuliers d’Abu Waala : Boban S.de Dortmund et un autre appelé Hasan S. de Duisburg, deux villes de la Rhénanie du Nord-Westphalie. Boban S. est un Serbo-Allemand, qui a dirigé un Centre Islamique ad hoc dans son propre appartement, aux côtés de sa petite amie allemande. Les sexes étaient séparés lors de ces « conférences » de propagande pour Daesh, avec les femmes voilées et les hommes portant de longues barbes et djellabas. Jusqu’à présent, on n’a pas de preuves formelles qu’Amrse soit effectivement rendu à l’appartement de Boban.
On dit d’Amri qu »‘on lui a offert deux options, pour mener le djihad : soit il pouvait partir en Syrie en Irak et combattre avec Daesh sur les champs de batailles du Moyen-Orient, soit il pouvait mener un attentat sur le sol allemand. Cette proposition aurait été signée personnellement par Abu Walaa.
Le rôle qu’on suppose être joué par Abu Walaa dans le recrutement des djihadistes basés en Allemagne offre des similitudes frappantes avec celui joué par un autre recruteur prédominant de Daesh en Europe, un homme corpulent de 42 ans appelé Khalid Zerkani.


Marocain né dans le quartier de Molenbeek à Bruxelles et surnommé « Papa Noël » – du fait de son penchant à distribuer des émoluments aux jeunes radicaux avides d’émigrer en Syrie, Zerkani a été arrêté par la police belge en 2014 et condamné l’an dernier à 12 ans de prison. Le New York Times a révélé, après les attentats à la bombe de Bruxelles, que quand a eu lieu la descente dans l’appartement de Zerkani, on a trouvé des textes intitulés 38 façons de participer au djihad » et « 16 objets indispensables à posséder avant de rejoindre la Syrie », découverts dans son ordinateur.
Son talent personnel était de savoir transformer des adolescents capricieux d’origine nord-africaine, de petits gangsters-délinquants en terroristes pleinement entraînés. Il a été le mentor d’Abdelhamid Abaaoud, le cerveau opérationnel du réseau de 10 terroristes de Paris et on pense qu’il a été en lien avec Najim Laachraoui, le fabriquant des bombes utilisées dans les deux attentats atroces de Daesh ainsi que celui de Bruxelles, qui a suivi quelques mois plus tard. Entre 2012 et 2014, on a estimé à environ 18 hommes le nombre d’individus en contact avec Zerkani, qui ont voyagé vers la Syrie, y compris Souleymane Abrini, le frère de l’un des terroristes de Bruxelles. Des enregistrements téléphoniques récupérés par les services de sécurité belges montrent aussi qu’il a envoyé des dizaines d’appel à des persoNnages réputés de Daesh dans le pays.
Amri, l’assaillant présumé de Berlin, était, de manière identique, voué à une vie de criminel. Il faisait l’objet d’une enquête à cause de soupçons qu’il projetait des vols pour financer ses achats d’armes automatiques, dès le début 2016, mais cette enquête a tourné court, pour manque de preuves. Au lieu de quoiles services ont découvert qu’il s’adonnait au trafic de drogue à la petite semaine et ils n’ont pas été en mesure de le menir sous surveillance à plein temps. En définitive, Amri a réussi a se glisser sous les radars, peut-être ne utilisant un de ces pseudonymes.
La dernière fois qu’on l’a aperçu avant l’attentat,c’était fin novembre ou en début décembre.
Le journal italien La Stampa affirme qu’Amri est arrivé sur l’île de Lampedusa en 2011, en se présentant comme un « réfugié ». Il y a commis plusieurs crimes et a été arrêté par la police italienne. Il a été condamné à quatre de prison et ensuite, après sa libération, il a pris directement le chemin de l’Allemagne.
Le Père d’Amri a déclaré à une station de radio locale qu’Amri a fait 4 ans de prison en Italie pour avoir déclenché un incendie criminel dns une école. Il a aussi été condamné par contumace en Tunisie pour d’autres crimes violents.

« Lorsque je vois la photo de mon frère dans les médias, je n’arrive pas à en croire mes yeux. Je suis en état de choc, et je ne parviens pas à croire que c’est lui qui a commis ce crime », a déclaré sans vergogne Abdelkader, le frère d’Anis, à l’Agence France-Presse. « S’il est coupable,il mérite toute condamnation. Nous rejetons le terrorisme et les terroristes – nous n’avons rien à faire avec les terroristes ».
Mais Amri a été capable de demeurer en Allemagne même après que le pays a rejet » sa candidature comme demandeur d’asile. Il a prétendu ne pas avoir de papiers pour faire le voyage de retour et la Tunisie a préféré démentir qu’il était citoyen tunisien.
Au bout du compte, selon l’AFP, la Tunisie a bien fini par reconnaître sa nationalité, mais seulement deux jours après ses meurtres lors de l’attentat de Berlin.

KATIE ZAVADSKI, MICHAEL WEISS


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