mardi 6 décembre 2016

Le pis-aller de la circulation alternée....


Pour la quatrième fois en 20 ans, Paris met en place la circulation alternée, un dispositif ayant déjà démontré une efficacité limitée et qui sera pour cette raison remplacé en janvier par un système de vignettes permettant d'exclure specifiquement et graduellement les véhicules les plus polluants en cas de pic de pollution.

Stop ou encore

En attendant, et en raison de la persistance de la pollution aux particules fines et au dioxyde d'azote, dans la capitale et 22 communes de la petite couronne, seuls les véhicules dont le numéro sur la plaque d'immatriculation est pair peuvent circuler. Si la "situation constatée par le comité d'experts" le demande, le dispositif de circulation alternée "sera reconduit mercredi", a ajouté le préfet de police Michel Cadot au cours d'une conférence de presse. Pour faciliter la vie des habitants de la région parisienne, les transports en commun seront gratuits mardi et la mesure de circulation alternée ne s'appliquera pas aux voitures utilisées pour le covoiturage.

Première application en 1997

La mise en place de la circulation alternée était réclamée par la maire PS de Paris Anne Hidalgo, alors que les autorités avaient pris pour lundi des mesures contraignantes, notamment des limitations de vitesse. L'adjoint parisien EELV aux Transports, Christophe Najdovski , ainsi que le groupe MoDem de la région Ile-de-France se sont félicités de sa mise en place, tout en regrettant son caractère tardif. Cette mesure avait déjà été instaurée en région parisienne lors de pics de pollution en octobre 1997, en mars 2014 et en mars 2015.

Mesure mal ciblée

L'instauration de la circulation alternée lors des pics de pollution est cependant vivement critiquée. La gestion des pics de pollution est "inadaptée", soulignait ce printemps un rapport parlementaire. La circulation alternée "ne rime à rien car elle ne cible pas les véhicules les plus polluants", relevaient les deux rapporteurs, un écologiste et un LR. "Nous fermons définitivement la porte sur la circulation alternée", avait expliqué le député LR Martial Saddier.

Efficacité limitée

En 2014 déjà, après le pic de pollution de mars, Airparif, organisme chargé de la surveillance de la qualité de l'air, avait souligné que la circulation alternée avait eu un effet, mais limité. Selon Airparif cité par M. Najdovski, la circulation alternée réduit de 15 % les polluants sur la zone touchée. L'impact aurait été supérieur si, au lieu de cibler les véhicules en fonction de leur plaque d'immatriculation, ils l'avaient été en fonction de leur niveau de pollution, relevait-il.

Vignettes "Crit'Air"

C'est l'objectif du nouveau dispositif qui doit remplacer la circulation alternée début 2017. À partir du 16 janvier, des vignettes, obligatoires, permettront d'adapter le trafic en cas de pic. Ces vignettes "Crit'Air", à coller sur le pare-brise des véhicules ou la fourche des motos, permettront d'identifier les engins en fonction de leur niveau de pollution. Selon l'ampleur de la pollution, ne pourront circuler que certaines catégories de véhicules.

Pollution chronique

Reste qu'en matière de santé, le danger provient moins des pics de pollution que de la pollution chronique. "On se focalise sur les pics, mais aujourd'hui tout le monde s'accorde à dire qu'il faut surtout agir sur la pollution de fond", avait souligné le député Martial Saddier. Pour l'Ademe aussi, il faut avant tout mettre en place une action "pérenne". 
L'OMS a en effet classé le diesel comme cancérogène certain et les émissions des moteurs essence comme cancérogènes probables. Selon Airparif, 1,6 million de Franciliens et un Parisien sur deux sont exposés "à un air qui ne respecte pas la règlementation".

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