Les déserts médicaux progressent, mais ils ne se limitent plus aux généralistes. Faute d'urgentistes, le service des urgences de l'hôpital de Cherbourg -en-Cotentin fonctionne avec une quinzaine de médecins alors qu'il en faudrait vingt-quatre. Le recours aux intérimaires – 650 euros par jour – est régulier.
Pire, à Valognes,gros bourg de 7 000 habitants à 20 km au sud de Cherbourg, l'hôpital (158 lits ) a vu ses urgences fermer à l' été 2015 . « Ce service accueillait 14 000 patients par an », regrette l' association pour la défense de l'hôpital public du Cotentin.
« Mais seulement 80 % des patients constituaient de véritables urgences. Et, entre 20heures et 8 heures, on
Pire, à Valognes,
« Mais seulement 80 % des patients constituaient de véritables urgences. Et, entre 20
enregistrait parfois seulement sept entrées », nuance la direction .
Plusieurs mois après la fermeture des urgences de Valognes, qui s'est traduite par un pic de fréquentation à Cherbourg, l' agence régionale de santé (ARS ) de Normandie a lancé un nouveau concept médical . Visant à désengorger les véritables services d'urgence , le premier centre de soins non programmés a ouvert ses portes à Valognes.
Avec un généraliste, un infirmier et une secrétaire , ce centre est ouvert de 8 heures à 18 h 30 du lundi au vendredi en vue de consultations rapides pour une plaie externe ou un traumatisme. Seule condition : appeler le 15 au préalable.
« L'État français n'est plus en capacité de faire soigner nos concitoyens dans de bonnes conditions en raison des politiques menées depuis des années . Il faut se contenter de ce que l'on peut avoir », estime Jacques Coquelin, maire DVD de Valognes.
Simultanément, un autre centre similaire , dit de premiers soins , a été mis en place par l'ARS à l'hôpital d'Aunay-sur-Odon, une commune de 3 000 habitants dans leCalvados . Le service d'urgence, qui accueillait 7 000 patients par an, avait également fermé ses portes.
Premier bilan
Au terme de quatre mois d'expérimentation, l'ARS dresse un premier bilan : 1 600 patients reçus à Valognes, soit 20 à 30 par jour ; 1 300 patients à Aunay-sur-Odon. Entre accueil et sortie , la durée de prise en charge varie entre une heure et une heure et demie . Et seulement 1 % des entrants a été redirigé vers les véritables urgences. « L'expérimentation sur les deux sites est confirmée et une réflexion est envisagée pour l'élargir à l'ensemble du territoire normand », indique l'ARS.
Les hôpitaux situés à moins de 30 minutes d'un service d'urgence et confrontés à des problèmes de recrutement de praticiens ou de fréquentation (10 000 passages par an aux urgences) sont potentiellement concernés. Mais pas question , selon l'ARS, de contraindre qui que ce soit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire