jeudi 13 octobre 2016

Un ministre sur Hollande : "Il va falloir s'en débarrasser"


François Hollande a entamé la dernière oeuvre de sa vie politique : son autodestruction méthodique. Un suicide politique en règle !


C'était il y a trois ans. Malek Boutih avait fini un déjeuner sur cette phrase : « François Hollande, c'est un homme de droite. À la fin de son quinquennat, il finira haï par tous. Comme au PS. » Longtemps, je me suis demandé quelles étaient la part de rancoeur personnelle et la part de lucidité dans ce jugement brutal sur l'homme que les Français ont choisi en 2012 pour conduire nos destinées. Trois ans plus tard, l'histoire donne raison à Malek Boutih. François Hollande, par ses confidences hasardeuses aux journalistes, indignes du monarque républicain qu'il est censé être, a en effet trahi tous ceux qui ont cru en lui dans un exercice de destruction tous azimuts dont il achève l'ouvrage par lui-même.
À la lecture des premières « petites phrases » issues du pavé Un président ne devrait pas dire ça... (Stock), un ministre du gouvernement Valls lâche cette sentence : « Il va falloir s'en débarrasser. » Au sein du gouvernement, l'émoi est vif,la consternation générale, la sidération à son picJean-Christophe Cambadélis a passé la journée de mercredi à écoper la barque trouée d'un PS que le président appelle à détruire et à dépasser dans le livre de Davet et Lhomme. Hollande voudrait le renommer en « Parti du progrès » (« On peut y mettre des écolos. C'est facile à comprendre : vous êtes pour le progrès ? Oui. Le progrès social, humain. »). « Au moment où la droite implose ! » peste l'un des caciques socialistes. Au moment surtout où, dans une interview à L'Obs, François Hollande livre cette phrase en une : « Je suis prêt. »

Égotique dissimulé qui ravage tout sur son passage

Oui, il est prêt : il a mis son dernier masque, celui d'Hannibal Lecter, un serial killer dont la dernière victime n'est autre que lui-même. François Hollande tient des personnages de David Lynch : triple fond, mystérieux derrière sa bonhomie, tueur politique à sang froid, égotique dissimulé qui ravage tout sur son passage dans une certaine bonne humeur. « Mul-Hollande drive », quand à la fin du film les personnages sont tout petits, petits...
Il aura détruit sa famille avec Ségolène Royal, envoyé à l'hôpital Valérie Trierweiler, trahi la gauche et ses électeurs, systématiquement éliminé tous ceux qui pouvaient lui faire de l'ombre. Que sont devenus les principaux chefs de courants du PS avant son entrée à l'Élysée ? Laurent Fabius expédié au Conseil constitutionnel ; Pierre Moscovici évacué vers Bruxelles ; Martine Aubry emmurée dans son beffroi lillois ; Ségolène Royal chloroformée en dame patronnesse de l'Écologie ; Vincent Peillon exfiltré vers Strasbourg ; Benoît Hamon licencié dans le même plan social que Montebourg... Manuel Valls ? C'est pire, il l'a ligoté et l'entraîne dans sa chute vers les abîmes. Il n'y a qu'Emmanuel Macron qui a trouvé la porte de sortie de l'asile de fous. Et encore...
On voudrait comprendre. Pourquoi cette folie finale ? Pourquoi cette haine de soi derrière l'autosatisfaction ? En fait, on n'a pas le temps, car un autre patient réclame des soins plus urgents en 2017 : la France, rhumatisante, endettée, prise d'un paludisme identitaire... Elle a besoin d'un médecin, pas d'un malade.

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