mardi 25 octobre 2016

Raoult - L'homme est naturellement méchant...


Rousseau avait tort : les hommes sont naturellement violents. Mais contrairement aux apparences, ils sont aussi de plus en plus civilisés !


Rousseau avait tort, l'homme est naturellement méchant. C'est ainsi que s'ouvre un article récent de Nature (1) portant sur l'étude des comportements violents chez l'homme. Les études paléontologiques sur les humains anciens ont fait l'objet d'une analyse précise pour savoir qu'elle était la mortalité observable par blessure : elle est exactement du même ordre que celle des autres primates, c'est-à-dire de 2 %. 

En effet, les primates, dont nous faisons partie, sont aussi extrêmement violents, y compris les légendaires bonobos, mais aussi les gorilles et les chimpanzés, ces derniers faisant même la guerre. Ce sont même les mammifères les plus dangereux avec les scandentiens (mammifères proches des primates).
En revanche, ces dernières années, la violence interhumaine n'a cessé de diminuer. La mortalité par crime, par infanticide ou par guerre, proportionnellement à la population, n'a fait que baisser. Le fantasme d'une civilisation de plus en plus perverse en accord avec les idées de Rousseau n'est pas vérifié. Par exemple, la mortalité liée aux guerres de Tamerlan aurait éliminé 5 % de la population mondiale, soit plus proportionnellement que la Seconde Guerre mondiale (2 %).

Le fantasme du "bon sauvage"

La mortalité criminelle, qui est de 1 % actuellement, montre une diminution permanente. Et de manière très significative, ces dixdernières années : - 16,4 % entre 2005 et 2015 dans le monde. En France, la mortalité interhumaine ne cesse elle aussi de diminuer. Même en incluant les morts dûes au terrorisme, la mortalité par homicide sera cette année moitié moindre que celle de 1995.
Le fantasme du "bon sauvage" de Rousseau était déjà une fantaisie. On sait qu'en Polynésie se pratiquaient des sacrifices humains et le cannibalisme. Les premiers explorateurs des îles du Pacifique ont été massacrés par les populations locales et l'ensemble des populations humaines ont toutes été agressives et bagarreuses. Seule la civilisation, et la nôtre plus que n'importe quelle autre, a permis de faire diminuer la mortalité par guerre ou par crime à un niveau jamais atteint auparavant. 
C'est la défaite de la pensée Rousseauiste sur la Nature : les hommes – comme les autres primates et mammifères vivants en société – sont dangereux naturellement et ne sont " domestiqués " que sous la force de l'éducation et de l'organisation des sociétés.   

(1) "The phylogenetic roots of human lethal violence", Gomez J. M., Verdu M., Gonzalez-Megias A., Mendez M., "Nature", septembre 2016.

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