Les yeux-dans-le-ciel de Tsahal au-dessus de Gaza
Alors que la zone frontalière de Gaza connaît un calme relatif depuis la fin de l’Opération Bordure Protectrice, il y a deux ans, le Commandement Sud, le Shin Bet et les Renseignements Militaires travaillent encore et toujours 24h sur 24 afin de préparer la prochaine guerre contre le Hamas. Ces efforts se focalisent essentiellement sur le recueil de renseignements et la liste croissante de cibles de Tsahal, tout en travaillant à déjouer la construction des tunnels de la terreur traversant sous la frontière.
Une équipe combattantes féminines, probablement le premier du genre opérant sur le front de Gaza, prend part à ces opérations à la frontière. Alors que l’équipe de soldates aguerries est responsable du recueil des renseignements, essentiellement dans la zone Nord de la Bande de Gaza, un autre équipage de soldats (masculins) font la même chose dans la partie Sud de la Bande de Gaza.
« La semaine dernière, nous avons procédé à une série d’identifications et avons recueilli de nouvelles coordonnées », déclare le Capitaine Toval Tzadok, Commandante de la compagnie de recueil de renseignements au sein de la Division Gaza.
Le Capitaine Tzadok est celle qui définit les missions des équipes de Skylark aux côtés du commandant de la Brigade territoriale.
« Nous suivons les véhicules suspects arrivant aux domiciles des agents opérationnels du Hamas et surveillons les points d’observation et les centres de commandement de l’ennemi – ce que nous trouvons prend le chemin du commandant de la division – le Brigadier Général Yehuda Fox », explique t-elle.
« Nous fournissons énormément d’informations visuelles qui s’intègrent ensuite dans le puzzle des renseignements » affirme une combattante féminine de l’unité.
« De nombreuses fois, nos drones sont lancés quand un guetteur de Tsahal identifie le véhicule d’un responsable important du Hamas qui le suit jusqu’au bout jusqu’à la barrière frontalière. Nous faisons ensuite appel de façon à disposer dans drone dans le ciel. Nous le suivons pendant des heures, parfois tout au long de la route vers le rivage ou vers le nord » ( de la Bande).
« Il y a aussi des missions prévues, comme quand nous disposons de renseignements suggérant qu’il va se passer quelque chose de l’autre côté de la frontière ».
Le plus petit drone de Tsahal, le Skylark, opère sur tous les fronts – de la frontière syrienne dans les Hauteurs du Golan jusqu’à la frontière du Sinaï dans le Sud. Alors qu’il est considéré comme un drone crédible, efficace et très recherché par chaque commandant de bataillon et de brigade, il arrive que l’un d’entre eux s’écrase en territoire ennemi une ou deux fois par an.
Cependant, un officier supérieur de l’unité affirme que l’ennemi n’attribuera aucune valeur à un drone écrasé, excepté comme une « victoire » psychologique, pour l’avoir attrapé, capturé. Les combattants du Hamas ont, plus d’une fois, diffusé des photos d’un drone qui s’est écrasé dans la Bande de Gaza.
L’officier remarque aussi que tous ces crashes ont eu lieu à cause de problèmes techniques et qu’aucun n’a jamais été abattu.
Les femmes soldats de l’unité de Skylark ne se trouveront pas sur le champ de bataille en temps de guerre, à cause du poids lourd du drone, qui se transporte sur le dos des soldats masculins de l’unité. Mais les soldats sont parvenus à tirer partie d’un petit lanceur développé à l’usage des combattantes féminines – une catapulte avec une corde qui s’étire sur la rampe de lancement, envoyant le drone en l’air sans besoin de tirer un le manuellement, comme c’est le cas dans le lancement de la plupart des drones Skylark.
Le petit lanceur, d’une longueur de 2m 50 à environ 3, 40 m, peut être manœuvré depuis le toit de n’importe quelle structure, de tout endroit sur le champ de bataille et même depuis l’arrière d’un véhicule blindé transport de troupes (APC).
Mais le principal avantage du drone est sa faible altitude de vol – environ 500 à 600 m. Le drone peut aussi voler sous les nuages, au besoin, quelque chose que les autres drones ne font pas en général.
« Avec ce drone, nous parvenons à suivre plusieurs dijihadistes du Hamas et nous pouvons, en nous basant sur l’analyse des matériaux que nous avons, repérer où ils se rassemblent, en augmentant par là le nombre de cibles vue d’une attaque – si et quand on a besoin de cette information », signale le Second lieutenant Ofir Eyal, commandante d’une équipe de l’unité Skylark, tout en observant l’écran plat qui lui affiche des images de haute qualité de la Bande de Gaza, provenant du drone qu’elle contrôle.
« Nous surveillons les entraînements du Hamas par le drone. Les soldates sont suffisamment professionnelles pour décider qui suivre et comment, en temps réel au cours de la mission », dit Eyal sans quitter l'(écran des yeux au cours de l’interview. Quelques minutes plus tard, son équipe était à nouveau appelée à passer à l’action à la suite de l’identification d’un suspect.
La Sgte. Ariella Lock est un membre féminin de son équipe, une soldate solitaire qui a fait l’Aliyah en quittant Cleveland, dans l’Ohio de façon à pouvoir s’enrôler dans Tsahal et servir au combat. Selon elle, « il n’y a aucune différence entre nous et les combattants hommes ».
La commandante de l’unité, le Lieutenant-Colonel Ran Ashkenazi, a déclaré que « Juste le week-end dernier, nos équipes ont été appelées à cause d’une alerte sur un soldat kidnappé à Nplouse – ce qui s’est avéré être une fausse alerte. Il n’y a pas de zone où nous n’opérons pas, y compris au-dessus du Liban. Les commandants de bataillon et de compagnie, dans les différentes divisions « combattent »au-dessus des équipages de Skylark ».
La prochaine phase d’évolution du Skylark est actuellement développée, selon Ashkenazi. Alors que le drone actuel est utilisé par les commandants de compagnie ou de bataillon et pèse 7kgs, le nouveau drone pèsera environ 50 kgs et sera destiné aux commandants de brigade. Il sera capable de rester en l’air plus longtemps et il fournira des images de bien meilleure résolution.
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