Camba contre-attaque. Emmanuel Macron ? Une bulle gonflée d'orgueil. Alain Juppé ? Un faux recours qui fait le lit du Front national. Morceaux choisis.
Jean-Christophe Cambadélis se paie la tête d'Emmanuel Macron, pourvoyeur d'illusions dans un moment « flottant » de la campagne pour 2017. Son forfait ? Le « ni droite ni gauche » qu'il prône, une posture à l'ambition démesurée, selon le premier secrétaire du Parti socialiste : « Au fond, il veut faire échouer la gauche, empêcher le président de la République, se substituer à Alain Juppé et François Bayrou, battre Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, tout en renouvelant de fond en comble l'espace public.
On doit appeler cela l'ambition, en tout cas le manque d'inhibition », tacle le numéro un socialiste..
Pour ce député de Paris, l'ex-ministre de l'Économie « profite d'un moment particulier où la gauche ne sait pas si François Hollande sera candidat, où la droite ne sait pas qui sera son candidat », et « dans ce moment incertain, ambigu et flottant, il crée l'illusion d'être le substitut aux deux solutions ».
Des propos très critiques qui n'empêchent pas « Camba » de se retrouver ce samedi à Lyon avec Gérard Collomb, partisan d'Emmanuel Macron, dans une des « Universités de l'engagement » du PS. Jean-Christophe Cambadélis n'y voit pas contradiction. Il invoque un long cheminement « ensemble » permettant de se « retrouver dans un meeting contre la droite, particulièrement contre Laurent Wauquiez ».
Pour 2017, glisse aussi le premier secrétaire, « le maire de Lyon estime que les sondages vont faire le travail : selon lui, si Emmanuel Macron s'impose, les socialistes suivront ; mais il ne dit pas que si François Hollande s'imposait, il ne le suivrait pas ». Un non-dit qui dit tout, selon lui.
Juppé est « nulle part »
Quant à la primaire organisée par le PS, où les diverses candidatures « doivent permettre d'animer le débat », déclare M. Cambadélis, « honnêtement, je n'ai pas l'impression que le président de la République, s'il est candidat, soit menacé par qui que ce soit ». Avec la primaire, l'objectif n'est « pas de choisir le meilleur défenseur de la gauche, mais le meilleur à gauche pour défendre la France », considère le numéro un socialiste, pour lequel « les Français choisiront un président de temps de guerre ».
« Pour le reste, je souhaite que le prochain quinquennat soit un quinquennat rose », reposant « sur un socle de cinq idées simples : la reconstruction européenne, une France pour tous, une croissance verte, une sécurité collective et, surtout, la lutte contre le précariat », ajoute-t-il.
Appelant à « s'attaquer à cette plaie » d'« une France à plusieurs vitesses », à « la source de la colère », le patron du PS récuse la solution du FN selon lequel « s'il y a fracture sociale, elle serait due à l'immigration voire aux Français de culture musulmane », mais aussi de Jean-Luc Mélenchon, qui en voulant « opposer la France d'en bas à celle d'en haut » ouvre « une nouvelle fracture dans notre cohésion nationale, qui n'est pas de même nature que celle du FN ».
Enfin, Jean-Christophe Cambadélis n'oublie pas de s'adreser aux électeurs de gauche tentés par une participation à la primaire de la droite, pour s'épargner d'avoir à choisir en 2017 entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen. Selon lui, cette stratégie est vouée à l'échec : « Alain Juppé aux primaires, c'est Marine Le Pen aux législatives, tranche le socialiste...
Car si Nicolas Sarkozy est trop à droite pour la France, Alain Juppé est nulle part. Trop centriste sur l'identité pour la droite, trop ultra-libéral sur le social pour la gauche. Et je comprends que Marine Le Pen, dans ces conditions, l'épargne. »
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