mardi 2 août 2016

Terroristes, nous n'entrerons jamais dans votre jeu ! PAR IDRISS J. ABERKANE......



La violence terroriste a été condamnée par l'islam. Et pour s'en prémunir, nous devons défendre nos valeurs : "liberté, égalité, fraternité"


« AISA ONG Internationale condamne l'horrible crime perpétré à l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray ôtant la vie à un prêtre et blessant plusieurs personnes. La multiplication de ces actes terroristes constitue une attaque à la cohésion de la société. Nous ne devons en aucun cas entrer dans le jeu de ces terroristes en laissant croire et entendre que l'islam serait la source de leur motivation et alimenter un appel à une guerre de religion. » 

C'est par ce préambule fort que la confrérie soufie Alâwiyya a rappelé un principe essentiel : le terrorisme est un piège, qui veut nous faire foncer tête baissée dans le suicide collectif de nos droits, de nos valeurs, de notre fraternité. 

Déjà le professeur Michael Laitman, kabbaliste, écrivait en 2015, pour le Huffington Post, que « la guerre au terrorisme ne sera pas gagnée par les armes mais par l'esprit d'unité ». Et de poursuivre avec clarté : « Ces islamistes n'ont pas peur de mourir parce qu'ils croient qu'[…] ils mériteront le bonheur éternel au ciel. Dans l'Europe post-moderne douloureusement dépourvue d'idéaux, et qui idolâtre l'euro à la place des Européens, une telle idée en apparence simpliste peut avoir un attrait puissant, car elle offre un sens à la vie, et la certitude d'un bonheur ultime. » 

C'est sur le grand vide de sens que se construit la violence prétendument islamique.
En effet, comme le tueur de Nice, les égorgeurs de Saint-Étienne-du-Rouvray sont des gens qui, n'ayant pu donner de sens à leur vie, ont donné un sens pitoyable à leur mort. D'où la mise en garde de Monseigneur Vingt-Trois : « Je pense qu'il faut que nous interrogions si, par exemple, la médiatisation, excessive, qui est faite autour de ça n'est pas un facteur aggravant parce que c'est Enfin on peut parler de moi, je suis quelqu'un. »

Le terrorisme « kafir »

Dans ces colonnes, le Cheikh Khaled Bentounès, guide spirituel de la confrérie Alâwiyya, avait témoigné des persécutions dont il était l'objet par les fondamentalistes. Son ouvrage Soufisme, héritage commun, paru en Algérie, avait été retiré de la vente et considéré comme blasphématoire : « Je m'étais contenté de publier […] des photos du début du XXe siècle montrant notamment le tombeau mecquois de Khadîja, première femme de Mahomet. Or ce tombeau, comme d'autres vestiges anciens, a été détruit par les wahhabites… 
On m'a aussi reproché d'avoir désobéi à la loi de la représentation en islam en publiant des miniatures dont l'une montrait notamment la crucifixion, en 922, du mystique soufi al-Hallâj. Mais ces miniatures sont extraites de manuscrits anciens, preuve que cette interdiction ne s'est pas toujours appliquée… Le dogmatisme est un frein à la religion. Celle-ci est un chemin, non un but : elle n'a de sens que si elle permet de s'approcher du divin, sinon elle enferme dans une idéologie qui amène à rejeter l'autre. Or cet autre est le miroir qui renvoie en permanence vers ce que l'on est.
La religion doit être ouverture et liberté ». Il faut rappeler qu'il existe une fatwa de 512 pages, en anglais, réfutant point par point la possibilité d'un terrorisme « halal ». Publiée par le maître soufi Muhammad Tahir-ul-Qadri en 2011, elle déclare le terrorisme « kafir » (infidèle), car « la violence c'est la violence, et elle n'a pas sa place dans l'enseignement islamique, et aucune justification ne peut lui être donnée, ni aucune excuse par des si ou des mais ».

Le fondamentalisme, tumeur de l'islam 

L'islam est une chair spirituelle du monde, mais cette chair est aujourd'hui atteinte du cancer, et sa tumeur est le fondamentalisme. Or pour se développer, cette tumeur a été exposée à des facteurs cancérogènes dont nous avons été complices. Le premier d'entre eux est la géopolitique du pétrole : autrefois les assassins, fanatiques et drogués, massacraient pour contrôler la route de la Soie. Aujourd'hui, elle est devenue la route des Hydrocarbures, et la bande d'égorgeurs de Daech, drogués au captagon, est aux hydrocarbures ce que les Hashishin furent à la soie et aux épices. 

Le cancer lui-même, c'est le wahhabisme, que nous soutenons diplomatiquement en remettant au prince Mohammed ben Nayef al Saoud la Légion d'honneur, « pour tous ses efforts dans la région et dans le monde dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme ». Il est vrai qu'interdire aux femmes de choisir leur religion, de conduire, de se baigner, ou même d'essayer des vêtements dans un magasin constitue un effort déterminant contre l'extrémisme. 

Nous soutenons l'Arabie saoudite, comme nous soutenons le Qatar, deuxième plus grande puissance salafiste au monde, dont nous recevons les représentants avec tous les honneurs, et à qui nous avons offert l'équipe de football la plus suivie par nos banlieues.

Les mots de Khizr Khan

« Si vous n'êtes pas avec nous, vous êtes contre nous », c'est précisément de cet ultimatum que rêve le salafisme, forcer tous les musulmans à se ranger de son côté, celui du cancer plutôt que du tissu sain. Ce combat est perdu d'avance : le pèreJacques Hamel assassiné appelait à l'espoir, et c'est ce que toute son Église fait aujourd'hui.
Certes, cédant à la tentation du sabordage philosophique de son propre pays, Donald Trump a appelé à interdire l'entrée du territoire américain à tous les musulmans, mais, vu de la Silicon Valley, par exemple, cela prête à sourire : appliquée, une telle interdiction aurait empêché Apple de voir le jour, tout comme eBay ou YouTube. 
Il y a peu le musulman américain Khizr Khan, père du capitaine Humayun Khan héroïquement tombé au champ d'honneur en se jetant lui-même sur une bombe pour sauver ses hommes, a fustigé Trump, et avec lui toute tentation de remettre aux terroristes le scalp de notre propre fraternité : « Avez-vous jamais lu la Constitution des États-Unis d'Amérique ? Je vous prêterai volontiers ma copie. 
Avez-vous jamais mis les pieds au cimetière d'Arlington ? Allez regarder les tombes des braves patriotes qui sont morts en défendant les États-Unis d'Amérique. Vous verrez toutes les fois, tous les genres, toutes les ethnies. » CQFD.

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