Juillet et août étaient sa dernière chance de sauver la face, mais les choses vont de mal en pis. Et la rentrée promet d'être encore plus agitée...
Les bouleversements climatiques ont des conséquences inattendues... PourFrançois Hollande, l'été aura duré 4 jours, du 7 au 10 juillet ! Ce jeudi-là à 22 h 50, Nicola Rizzoli sifflait la fin de la demi-finale de l'Euro et la France battait enfin l'Allemagne dans une compétition officielle.
Le chef de l'État en était certain : ce symbole allait en appeler d'autres, le rebond était à portée de mains. Ajoutée à l'économie qui frémissait, cette victoire sonnait le signal de la révolte pour un pays qui broyait du noir depuis trop longtemps ; et le signal du rebond pour un président au fond du gouffre sondagier.
Las, dimanche 10 juillet à 23 h 10, le Portugais Éder éteignait les feux de la reprise :le Portugal s'imposait au Stade de France en finale de l'Euro. Le président ne pouvait plus revêtir le maillot du vingt-quatrième homme qui avait porté les Bleus à la victoire. Quelques nuages apparaissaient déjà. Le président tenta de les chasser le 14 juillet à la mi-journée.
L'état d'urgence allait être levé, les impôts seraient baissés si la reprise économique le permettait, et l'hôte de l'Élysée se présentait en père de la nation. Dix heures plus tard, patatras, les violons des jours heureux étaient couverts par les notes de la sonnerie aux morts ; l'état d'urgence était prolongé, une garde nationale était mise en place, et une interminable polémique naissait sur les insuffisances des moyens mis par l'État pour protéger les citoyens.
Deux couacs supplémentaires – le salaire du coiffeur de Hollande et sa volte-face sur les délais de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne – achevaient de transformer l'été 2016 en hiver polaire. Le président est pris dans les glaces, et rien ni personne ne peut l'en extirper.
Le disque est rayé
Son allocution au sortir du quatrième conseil de défense au cours de laquelle il porta secours à son ministre de l'Intérieur semble marquer une étape, comme si lui-même n'y croyait plus et comprenait que tout espoir était perdu pour 2017.
L'assassinat du père Jacques Hamel dans une petite église de Saint-Étienne-du-Rouvray ouvrait toutes grandes les portes d'un infernal purgatoire pour l'exécutif. Le disque était rayé, du refrain on entendait les mots « unité », « protection », « état de droit », « valeurs de la République »... Mais rares sont ceux qui ont compris de quoi ces mots-valises étaient chargés. De regrets ? De promesses ? D'excuses ? De changements constitutionnels ? D'impuissance ? De lassitude ?
L'été s'écoulera ainsi, en pente douce, gâché par le massacre niçois et l'abomination normande, obscurci par les craintes d'un nouvel attentat, rythmé par les chiffres du chômage qui est reparti à la hausse en juin et affecte particulièrement les jeunes, priorité des priorités du quinquennat. S'ajoutent les premiers signes d'une Europequi se délite et une croissance à l'arrêt au deuxième trimestre alors que le gouvernement, la veille encore, attendait un modeste mais salutaire + 0,3 %.
Pire, dans le détail, ces chiffres reflètent le recul de l'investissement des entreprises et celui du secteur de la construction – deux indicateurs qui, lorsqu'ils basculent dans le rouge, annoncent une contraction de l'économie.
Reconnaître des erreurs, congédier un ministre ?
Devant tant d'échecs, un aggiornamento serait salutaire. Reconnaître des erreurs, congédier un ministre, oser un vrai choc social ou économique, ne plus endosser la défroque de celui qui protège pour enfiler enfin celle de celui qui comprend et agi, lancer un débat national sur la réponse à apporter à la menace djihadiste..., les voies de sortie ne manquent pas, mais les glaces cernent François Hollande et celui-ci semble ne pas voir qu'elles l'emprisonnent.
La rentrée promet elle aussi d'être polaire. On attend les prochains coups de boutoir d'une majorité bruyante et inconséquente, la poursuite de la litanie des morts, de notre affaiblissement économique. Et face à cela, nous aurons droit à l'éternel « Ça va mieux », avatar du « Tout va très bien, madame la marquise » chanté par Ray Ventura. Sauf que, cette fois-ci, ce n'est pas le château qui brûle, mais le pays...
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