lundi 4 juillet 2016

"L’ÉCOLE JUIVE EST CONFRONTÉE À DE NOUVEAUX DÉFIS"


Sécurité des établissements, Alyah des élèves, évolution des écoles juives...

« 1.600 élèves ont quitté les écoles juives et 1.000 environ sont arrivés de l’école publique »
Par Laëtitia Enriquez, publié dans Actualité Juive  le 3 juillet 2016

Le point avec le directeur de l’Action scolaire du FSJU.

Actualité Juive : Sur quel bilan les écoles juives terminent-elles l’année scolaire ? 
Patrick Petit-Ohayon : Si le bilan est globalement positif, l’école juive a néanmoins été confrontée à différents défis nouveaux qui sont en train de complexifier sa mission. L’accueil d’un certain nombre d’enfants venant de l’école publique a nécessité la mise en place dans bien des cas de paliers d’intégration, non seulement dans l’enseignement des études juives, ce que nous avons l’habitude de faire, mais aussi dans l’enseignement général. 

En ce qui concerne la sécurité, le bilan est là aussi globalement positif. L’État s’est montré solidaire en renforçant la sécurisation de nos établissements. Le SPCJ a également renforcé tout un ensemble de mesures de protection, via la formation et la sensibilisation des directeurs, enseignants, élèves et parents car c’est notre propre vigilance qu’il va falloir adopter comme une seconde nature. 

Quant à la présence militaire dont nous avons bénéficié tout au long de l’année, nous avons quelques préoccupations quant à savoir comment les choses vont se dérouler à la rentrée. Ainsi, globalement, l’école juive va bien. Elle s’inquiète et se préoccupe de son avenir mais de manière non-angoissée.
L’augmentation de l’Alyah a-t-elle entraîné une baisse des effectifs des écoles juives ?
Il n’y a pas eu "d’hémorragie" comme on a pu l’entendre à un certain moment. 1.600 élèves ont quitté les écoles juives et 1.000 environ sont arrivés de l’école publique. À la rentrée 2015, le solde était donc de -600, avec une répartition géographique étalée sur toute la France. L’Alyah n’a pas non plus entraîné de fermeture d’établissements. Celles qui ont eu lieu étaient déjà prévisibles depuis plusieurs années et concernaient des établissements déjà fragiles. Les migrations de la communauté juive à l’intérieur du territoire national ont aussi joué un rôle important. 
C’est-à-dire ? 
Il y a eu des renforcements d’établissements situés dans des secteurs à partir desquels la population juive s’est déplacée. À Marseille, par exemple, l’école de la Rose et le Gan Barry, situés dans le XIIIe arrondissement ont été intégrés à l’école Yavné. En région parisienne où les élèves du collège d’Ozar Hatorah d’Antony ont été invités à se répartir dans les autres écoles du groupe scolaire. 

Quant aux écoles maternelles primaires, elles sont en train de déménager vers Thiais où se trouve une population juive qui est en attente d’école. Ainsi nous essayons de faire en sorte que les écoles juives soient là où se trouve la population. Les réorganisations de classes qui ont eu lieu se font, elles aussi, en fonction des mouvements et des situations.
La ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem vient d’annoncer davantage de contrôle des écoles hors contrat. Cette mesure peut-elle concerner les écoles juives ? 
Ces écoles rassemblent environ 3.000 élèves sur les 31.000 qui fréquentent nos structures. Majoritairement orthodoxes, elles souhaitent garder plus de liberté sur l’enseignement juif et avoir une répartition d’horaires qui ne correspond pas au contrat. Ces écoles font déjà l’objet de contrôles. Celui-ci est désormais accru car comme toutes les autres écoles, il faut respecter le socle commun de connaissances et de compétences.
Comment, dans le contexte actuel, penser l’enseignement juif ?
En renforçant la formation des maîtres sur les problématiques que l’on rencontre désormais, en travaillant sur la qualité de notre enseignement et en développant un enseignement moral basé sur le respect de l’autre... Lire l'intégralité.

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