dimanche 24 juillet 2016

Kalifat ne veut pas de Zemmour à la Synagogue © Vidéo...



Francis Kalifat (CRIF) fustige la Grande Synagogue pour avoir invité Eric Zemmour.

Ignorance du caractère de « Beit Haknesset », (maison de l’assemblée), de la mahloket, de la controverse, qui ne doit pas pour autant semer la désunion?

Qui est habilité à distribuer des labels de bons et de mauvais penseurs juifs, quelles idées sentent le « souffre » ou l’extrême-droite, voire autorisent des censeurs à exclure d’un débat synagogal? Le CRIF, courroie de transmission du politique, doit-il intervenir et censurer un débat qui intéresse directement l’histoire et la notion de « Juif de France »?

Est-ce un crime de penser que les Juifs étrangers ont majoritairement été sacrifiés, en premier lieu, même si d’autres mieux enracinés, ont bien connu le même sort? -Ceci ne redorant en rien le « blason » à jamais souillé de Vichy- contrairement à ce que semble dire Zemmour… 

Manquerait-il un Voltaire à la tête de la Communauté? Du point de vue de Zemmour, on peut même considérer comme courageux, lui qui tient tant à ne pas se communautariser, de s’exposer à ses critiques une kippa sur la tête dans un lieu aussi évocateur, connoté.

Etrange entrée en matière, potentiellement à côté de la plaque commémorative, de P. Kalifat, dont on ne comprend pas le désir de reprise en main a posteriori d’un événement passé il y a deux mois.


(JTA) — Le nouveau patron du CRIF met les pieds dans le plat en critiquant vertement la Grande Synagogue de la Victoire à Paris, pour avoir organisé un débat avec, à la tribune, un animateur juif populaire dans les cercles d’une certaine droite qui, prenant la plume de l’historien, a prétendu que le gouvernement de Vichy -pantin des Nazis- avait sauvé des Juifs de France (au détriment des familles de Juifs étrangers, premiers raflés -voir épisode du Vel d’Hiv et sur la fin de la guerre, les réticences à exécuter certains ordres concernant les Juifs « de France », la milice se substituant alors à la police de Vichy) au cours de la Shoah.
Francis Kalifat, le Président de l’organisation-paravent de la Communauté Juive de France (le CRIF), censée la coordonner et la représenter, a déclaré, vendredi au JTA (Jewish Telegraph Agency) qu’Eric Zemmour « n’aurait pas dû être invité à la Grande Synagogue de Paris, le mois dernier, à un débat sur le bilan historique du régime de Vichy.
Lors du débat du 1er Juin avec l’ancien Grand Rabbin de France Gillers Berheim, Zemmour a réitéré l’essentiel de sa thèse, qu’il y avait, effectivement, un pacte avec le Diable passé par Bousquet et Laval, par lequel Vichy donnait, en priorité, les Juifs étrangers, ou permettait, à tout prix, que ce soient eux qui soient pris, dans le but de conserver vivants les Français Juifs » [Aussi sans doute, par crainte des réseaux établis depuis plus longtemps par ceux-ci en France, qui auraient pu se rebeller]. Il a cité les critiques de l’époque du noyau dur des groupements pro-fascistes contre le Gouvernement de Vichy contre la moindre présence des Juifs restants en France.
Avant que l’Allemagne n’envahisse la France en 1940, des dizaines de milliers de Juifs Allemands, Autrichiens et d’Europe de l’Est se sont réfugiés en France. Zemmour affirme qu’ils ont été sacrifiés par le gouvernement collaborationniste de Philippe Pétain, pour préserver les Juifs nés Français.
Mais Yad Vashem, le musée de la Shoah à Jérusalem, n’établit pas de telles distinctions. Il déclare que Pierre Laval, le Premier Ministre du Régime de Vichy, a été l’initiateur de l’envoi des enfants juifs de moins de 16 ans avec leurs parents, dans le cadre de la déportation de la rafle du Vel d’Hiv vers les camps de la Mort de plus de 13.000 Juifs, dont beaucoup avaient été déchus de leur nationalité française.
Quand les Juifs ont cherché à se cacher en France, « les autorités allemandes et françaises ont répliqué en organisant des descentes dans les zones rurales », écrit Yad Vashem. Approximativement 22% des 350.000 Juifs en France ont péri au cours de la Shoah – bien moins, en pourcentage qu’aux Pays-Bas et en Belgique, mais bien plus qu’en Italie et en Bulgarie.
Zemmour cite aussi des données montrant que « 90% » des Juifs de France auraient survécu à la Shoah en se cachant – une proportion qu’il dit indiquer la « protection qui leur aurait été accordée par le régime de Vichy ». Cependant, les historiens sérieux expliquent que ce taux de survie relativement important des Juifs nés en France dans le pays contrôlé par les Nazis résulte surtout de leurs compétences langagières [à se faire passer pour des gens « ordinaires »] et des relations établies avec la population (et non avec le gouvernement), qui leur ont permis de se cacher plus facilement que ne le pouvaient les Juifs étrangers vivant sur le même territoire. Bernheim a souligné cet argument en tentant de déconstruire les arguments du polémiste. Il a aussi affirmé que les Lois anti-Juives votées par Vichy, ne faisaient guère de distinction entre les Juifs locaux et étrangers, et que la haine de ces deux sous-groupes découlaient directement de l’antisémitisme plus que de la simple xénophobie.
« Zemmour est libre d’exprimer son opinion, mais une Synagogue n’est pas la place qui convient, parce que la perception de sa défense du régime de Vichy est une insulte aux victimes assassinées », a déclaré Kalifat. « Je pense que les administrateurs de la Synagogue ont commis une erreur, une faute que je ne peux pas comprendre ni admettre ».
Jacques Canet, the president of the synagogue, wrote in a statement it was an appropriate venue, because it is a symbol of “French Jewry” and that Zemmour’s claims were confronted “strongly and clearly” by Bernheim.
Jacques Canet, le Président de la Synagogue, a écrit dans un communiqué, que c’était un événement approprié, parce que c’est un symbole de la « Communauté Juive » et que l’argumentaire de Zemmour a reçu le contre-argumentaire « fort et clair »  de Berheim.
Zemmour a dit en 2010, que la plupart des dealers de drogue en France étaient d’origine arabe ou africaine et que les employeurs avaient par conséquent droit d’être réticents voire de rejeter des demandeurs d’emploi issus de ces ethnies. Il a été condamné pour discours d’incitation à la haine du fait de ces assertions, ce qui avec sa prétendue défense de penseurs français fascistes, l’a rendu populaire dans certains cercles populistes, jusqu’au FN.
Sammy Ghozlan, le fondateur de l’Observatoire nommé le Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme, s’est joint aux critiques de Khalifat, désignant le débat invitant Zemmour, le mois dernier, à la synagogue, devant une foule de plus de 1300 personnes « inacceptable »…
Pour Ghozlan, « fondamentalement, Zemmour justifie l’antisémitisme du régime de Vichy ».
Au cours de ce débat, Zemmour a déclaré qu’on « croyait en France à l’époque que les Juifs avaient trop d’influence, qu’ils dominaient excessivement l’économie, les médias, la culture française » et que c’était « partiellement vrai » [? NDLR : pour l’affaire Stavisky peut-être, pas pour les petits tailleurs de Belleville].
Certains Français, a t-il ajouté : « trouvaient que les Juifs se comportaient avec l’arrogance de colonialistes »…
[NDLR : on retrouve là le profil bas du personnage, qui préfère longer les murs et mettre, généralement sa Kippa dans la poche : raison suffisante pour que le débat n’ait pas lieu? Deux personnages, rejetés un temps, par la grande presse ou fustigés et que l’assemblée juive s’abstient de juger par des termes stigmatisants et définitifs]
22 juillet 2016 
http://jforum.fr/kalifat-ne-veut-pas-de-zemmour-a-la-synagogue-de-la-victoire.html

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