mardi 12 juillet 2016

Hollande, derniers recasages avant inventaire..


Dans une ambiance de fin de règne, François Hollande et Manuel Valls recasent leurs fidèles à tout va. Dernier en date : le député PS du Nord Bernard Roman.


L'homme est connu à l'Assemblée nationale pour être un champion des mots croisés, capable de remplir ceux du Monde en dix minutes, tout en sifflotant. Mais ce n'est pas pour cette raison que Bernard Roman, 63 ans, député PS du Nord, va être recasé par François Hollande à la tête de l'Arafer (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) en remplacement de Pierre Cardo, dont le mandat expire.
Avocat de formation, Bernard Roman a pris sa carte au PS en 1974. Il fut le dauphin de Pierre Mauroy à la mairie de Lille durant vingt ans, mais a dû s'incliner devant Martine Aubry au moment de la passation des pouvoirs en 1995. Proche de DSK, de cette gauche réformiste, il fait partie des députés qui n'ont jamais posé de problème à François Hollande au cours de ce quinquennat.

Une pierre trois coups

On murmure que ce recasage à l'Arafer permettrait à Hollande de faire trois heureux. Roman, qui toucherait-là son bâton de maréchal, et François Lamy, l'ancien ministre délégué à la Ville, à qui il laisserait la 1re circonscription du Nord, l'une des plus sûres pour la gauche. Roman avait été élu avec 64,85 % en 2012 au second tour. 
De l'avis général, les circonscriptions PS deviennent difficiles en dessous de 59 % en vue de 2017. Troisième sujet de la câlinothérapie hollandaise : Martine Aubry, dont François Lamy est le fidèle allié. Hollande fait donc d'une pierre trois coups. Bernard Roman voit aussi récompenser un travail sans relâche au sein de la fédération du PS du Nord, dont la gestion n'a pas toujours été simple.
Dans le domaine du recasage, François Hollande ne se différencie guère de ses prédécesseurs. Il y a quelques mois, il avait, dans les mêmes conditions, proposé la promotion de François Brottes, député PS de l'Isère, à la présidence de RTE (réseau de transport d'électricité). Pour éviter la tenue d'une élection législative partielle, le dénommé Brottes avait été nommé « parlementaire en mission » quelques mois auparavant. Un subterfuge qui n'était pas non plus passé inaperçu.

Valls protège ses fidèles 

À Matignon, Manuel Valls, de son côté, fait ce qu'il peut pour protéger les siens. C'est ainsi qu'il a obtenu pour Sébastien Gros et Christian Gravel, deux membres de sa garde rapprochée,  le statut de « préfet hors cadre », un haut grade de la fonction publique qui les met à l'abri du besoin pour le restant de leurs jours. Une manière pour un homme qui vise les sommets de récompenser la fidélité de ceux qui lui ont fait confiance.
L'Élysée, Matignon et l'ensemble des ministères sont engagés depuis plusieurs mois dans une vaste opération de « placement » des conseillers techniques. Dans ce « sauve-qui-peut » traditionnel des fins de mandat, chacun espère un peu mieux, une carrière plus dorée qu'elle ne l'était, la reconnaissance de leurs expertises acquises, des sacrifices familiaux consentis durant la vie de cabinet (les conseillers sont corvéables à merci)... 
Le placement le plus enviable est encore d'obtenir du chef de l'État une nomination dans un grand corps « au tour extérieur ». Ce Graal n'est pas donné à tout le monde et il faut vraiment être dans les petits papiers du président pour l'espérer.

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