mercredi 6 juillet 2016

Euro 2016 : le fol espoir de François Hollande.....


Le président compte sur une victoire des Bleus pour mettre le pays de bonne humeur et glaner quelques points de popularité. Un pari bien hasardeux !


François Hollande, au plus bas dans les sondages, peut-il exploiter le parcours des Bleus à l'Euro de football ? Rien n'est moins sûr, même si une victoire jeudi en demi-finale contre l'Allemagne contribuera sans doute à améliorer le climat en France. 1982, 1986 et 2014 : trois matches, trois défaites de l'équipe de France face à l'Allemagne au Mondial. 

Et si 2016 était l'heure de la revanche pour les Bleus à l'Euro... mais aussi pour le chef de l'État ? En privé, depuis plusieurs mois, François Hollande ne cache pas qu'il compte sur l'Euro pour mettre « le pays de bonne humeur » à moins d'un an de la présidentielle et gagner quelques points de popularité au passage.
Car si François Hollande ne cesse d'affirmer que la reprise économique se profile, que « ça va mieux », les Français, eux, ne sont pas du même avis. Minés par les problèmes de chômage et de sécurité, ils jugent très sévèrement l'action de leur dirigeant qui, selon différents sondages, est le président le plus impopulaire de la Ve République. 
Alors, François Hollande, qui a pratiqué le foot dans sa jeunesse à Rouen, a décidé de changer de tactique. Exit les indicateurs macro-économiques, place au football. « Une victoire de la France face à l'Allemagne pourrait être vue comme un élément déclencheur qui ferait percevoir le mieux », explique à l'Agence France-Presse le politologue et sondeur Bruno Jeanbart.

Le précédent de 1998

L'exemple de 1998 est dans toutes les têtes : Jacques Chirac avait bénéficié de l'euphorie de la victoire en Coupe du monde à domicile et gagné près de 15 points de popularité. François Hollande peut-il rééditer ce glorieux précédent ? « Non », répond sans détour Bruno Jeanbart, pour qui « la Coupe du monde de 1998 est un contre-exemple absolu ». 
Pour cet observateur, les conditions actuelles ne permettent pas une hausse similaire dans les sondages : « En 1998, Jacques Chirac demeurait populaire et puis surtout, économiquement, nous étions dans une période faste avec un taux de croissance proche des 3%. Autant dire que ça n'a rien à voir avec aujourd'hui », détaille-t-il.
« L'Euro arrive beaucoup trop tard dans le quinquennat pour que François Hollande puisse en bénéficier », abonde Paul Dietschy, historien du sport. Féru de football comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy, François Hollande porte une attention toute particulière à ce « sport roi ». 
Une attention pas tout à fait innocente, selon Paul Dietschy : « Les stades sont presque devenus un passage obligé pour un élu ou pour un ministre qui veut soigner son image, face à une foule de spectateurs qui représente des milliers d'électeurs potentiels », relève l'universitaire. Le football charrie aussi des enjeux éthiques et moraux, qui peuvent inciter les dirigeants politiques à interférer.

Buffet tacle Valls

Manuel Valls n'a ainsi pas hésité à intervenir dans les affaires du sport le plus pratiqué et le plus regardé en France. Deux jours avant l'annonce de la liste pour les matches amicaux de mars, le Premier ministre s'était dit défavorable à la sélection de Karim Benzema, mis en examen dans l'affaire du chantage à la sex-tape contre un autre international, Mathieu Valbuena. 
Quelques jours auparavant, plusieurs sondages montraient qu'une grande majorité de Français était hostile à la présence de l'attaquant madrilène dans l'équipe nationale. Il en a finalement été écarté pour l'Euro, auquel Valbuena ne participe pas non plus.
Une instrumentalisation du football ? Pour l'ancienne ministre des Sports Marie-George Buffet, « le boulot du ministre, c'est de veiller à la mission fédérale de service public, et non d'être le sélectionneur », avait-elle taclé peu après la sortie du Premier ministre. « Les Français font très bien la différence entre ce qui est éphémère et ce qu'ils attendent d'un chef de l'État, à savoir qu'il règle les problèmes de chômage et d'insécurité », résume Paul Dietschy.

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