samedi 16 juillet 2016

Ce que l’on sait de la tentative de coup d’Etat en Turquie...


La situation restait très confuse samedi 16 juillet au matin en Turquie, après une tentative de coup d’Etat d’une partie de l’armée. Des affrontements et des manifestations ont eu lieu pendant la nuit dans plusieurs grandes villes après que des militaires putschistes ont annoncé, dans la soirée, avoir pris le pouvoir dans le pays. Les affrontements ont fait 90 morts et plus de 1 150 blessés, selon un tout dernier bilan publié samedi matin par l’agence gouvernementale Anatolie. 

Lors d’un point presse samedi matin à Istanbul le chef des armées par intérim, le général Ümit Dündar, a également évoqué 90 victimes, dont « 41 policiers, deux soldats et 47 civils ». Il a également évoqué 104 putschistes abattus. Un responsable turc anonyme, cité par l’Agence France-Presse samedi matin, a avancé le nombre de 1 563 militaires arrêtés.

Le premier ministre Binali Yildirim a assuré, dans la nuit, que la tentative de coup d’Etat était « largement sous contrôle ».

 Quelques heures plus tard, une cinquantaine de soldats putschistes se sont rendus, samedi, aux forces de sécurité à Istanbul sous l’œil des caméras de télévision, alors que des F-16 bombardaient des chars de rebelles aux abords du palais présidentiel. En début de matinée, l’agence étatique Anatolie a rapporté que 200 putschistes retranchés dans l’Etat-major des armées s’étaient rendus. Même si le président turc semble avoir repris la main ce samedi matin, la situation est loin d’être stabilisée.
  • L’annonce du coup d’Etat

Dans la soirée de vendredi, un groupe au sein de l’armée a tenté de prendre le pouvoir dans le pays. Dans un communiqué publié sur le site internet de l’état-major, ils annonçaient vouloir « restaurer la liberté et la démocratie ». Dans leur texte, ils assuraient que les accords internationaux signés par le pays seraint respectés et affirmaient retenir en otage le chef de l’état-major, Hulusi Akar.
Binali Yildirim avait alors averti ceux impliqués dans cette action « illégale » qu’ils paieraient « le prix le plus élevé » :
« Un groupe de militaires agissant sans l’autorité de leurs supérieurs a commis une attaque illégale. Notre peuple doit savoir que nous n’autoriserons aucune action antidémocratique. »
Avant d’être reprise aux putschistes vers 2 heures (heure de Paris), la chaîne publique turque de télévision diffusait un communiqué signé du « Conseil de la paix dans le pays » faisant état de la proclamation de la loi martiale et d’un couvre-feu sur l’ensemble du territoire.

Mise en cause des partisans de Fethullah Gülen


Un premier temps silencieux, le président Recep Tayyp Erdogan s’est exprimé quelques heures plus tard par téléphone sur la chaîne d’information CNN-Türk. Il a appelé les Turcs à descendre dans les rues pour résister à cette tentative de coup d’Etat, fruit à ses yeux du « soulèvement d’une minorité au sein de l’armée ». Il a réitéré cet appel en milieu de matinée, samedi.

« C’est un soulèvement dans lequel l’Etat parallèle a également une part », a affirmé le président Erdogan, en référence au prédicateur Fethullah Gülen, son ancien allié devenu ennemi, aujourd’hui en exil aux Etats-Unis. Dans la nuit, le mouvement de M. Gülen a condamné « toute intervention armée dans les affaires intérieures de la Turquie ».

  • Des rassemblements et des heurts

Les principaux lieux des événements à Istanbul et Ankara.

De nombreuses personnes ont répondu à l’appel du président Erdogan à descendre dans la rue. Des heurts ont éclaté au cours de la nuit entre ses partisans et des militaires, notamment devant les locaux du Parti de la justice et dudéveloppement (AKP), au pouvoir. 

Des dizaines de milliers de personnes, brandissant souvent des drapeaux turcs, ont bravé les militaires rebelles, grimpant sur les chars déployés dans les rues ou se rendant à l’aéroport d’Istanbul pour accueillir M. Erdogan, rentré précipitamment de vacances.

A Istanbul, de grandes artères menant notamment à la place Taksim, dans lecentre de la première métropole de Turquie, étaient bloquées par les forces de l’ordre et la présence policière était importante dans les rues. Plusieurs chars de l’armée ont été déployés autour du Parlement à Ankara. De violentes explosions ont été entendues dans la capitale turque, accompagnées de coups de feu, alors que des avions de chasse survolaient la ville incessamment à basse altitude et à grand bruit.

Les vols à l’aéroport international d’Istanbul, un temps bloqué, ont repris au petit matin. Selon les chaînes de télévision locales, les ponts sur le Bosphore ont été partiellement fermés dans le sens Asie-Europe.

L’accès aux réseaux sociaux TwitterFacebook et YouTube a été suspendu pendant quelques heures, d’après le compte Twitter Turkey Blocks, spécialisé dans la censure en ligne. Twitter a indiqué suspecter les autorités d’avoir ralenti l’accès à internet, et pas seulement aux réseaux sociaux, dans tout le pays.

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