samedi 30 juillet 2016

Besoin de médecins arabophones en Israël – Par Bely....


Débat à la Knesset : Sans doute encore un peu plus dépressifs de ne pouvoir se comprendre, une minorité de «patients-arabo-israéliens-non-hébraïsants» exige de pouvoir consulter des psychologues arabophones, et avec lui toutes ses déclinaisons. La dépression est un malaise rencontré le plus souvent chez l’habitant d’un pays riche…
Fort est de constater que si Israël n’est pas un pays riche en soi, du moins est-il, incontestablement, un pays riche de médecins compétents pour soigner pareil symptôme.
Et si la qualité des soins dispensés à tous n’est pas remise en cause en ce qui concerne le traitement des maladies corporelles, (à de rares exceptions uniquement là pour confirmer la règle), une minorité d’israéliens arabisants se plaint amèrement de ne pas être prise en charge dans la « Langue du prophète » pour résoudre ses problèmes de psychiatrie…

Il suffit pour s’en convaincre de reprendre les propos tenus (à la Knesset puis par différents médias dont Times of Israël ) par la députée Hanin Zouabi de la ligue arabe unie qui s’en prend avec véhémence aux psychiatres et psychologues non arabisants : «Contrairement à la médecine physique, dit-elle, les soins psychologiques exigent souvent du soignant qu’il soit linguistiquement et culturellement adapté au patient. Le million et demi de citoyens arabes d’Israël représente 20 % de la population de l’État alors que seulement 2,7 % (175 au total) des psychologues cliniciens enregistrés du pays sont des arabophones de naissance.
Difficile pour la Knesset de prendre des mesures dans ce sens alors qu’elle se doit de tenir compte d’autres témoignages du genre de celui évoqué ci-après.
Besoin de médecins arabisants supplémentaire ? Encore faudrait-il réussir à abolir un tas de tabous les concernant !
« Le Dr. Katnany Auad, psychiatre principal à l’hôpital Soroka de Beer Sheva et directeur de la clinique de soins de santé psychiatrique de la ville majoritairement bédouine de Rahat, de déclarer que la stigmatisation des soins de santé mentale existe bel et bien dans la société arabe, tant chez le patient potentiel que chez le futur médecin.
« Leur culture leur enseigne qu’ils sont des médecins pour les fous », répète, dépité, le docteur Auad, ajoutant que même ses amis le traitent lui-même plus que de raison avec mépris.
Ce tabou est plus prononcé encore dans les communautés bédouines les plus pauvres du Néguev que dans les communautés arabes du Nord.
Alors… Est-ce vraiment si difficile de comprendre la manifestation indiscutablement réticente de la Knesset à soumettre au vote l’ouverture d’une nouvelle ligne de crédits pour ce faire ?
Comment ? Le système médical israélien ne ferait rien en ce qui concerne le nombre nettement insuffisant de bourses d’études attribué aux étudiants Arabes ?
Comment ? L’Etat Hébreu refuserait de prendre en compte et d’investir pour un groupe qui représente à peine 4% des étudiants en psychiatrie ?
Comment ? Le système médical israélien refuserait d’abaisser le niveau des connaissances requises pour empêcher que seuls 10% des étudiants arabes obtiennent le diplôme tant convoité… (Sic).
Comment ? Le système médical israélien s’entêterait à poursuivre une politique qui ne tiendrait pas compte de la nécessité d’accroître le nombre de psychologues arabes alors que la députée arabe préconise un système pour permettre aux candidats arabes non inclus dans les 10 % les meilleurs, d’obtenir des stages…
Comment ? Le système médical israélien refuserait de renverser la tendance et augmenter ainsi le nombre des cliniques capables de fournir les dits-stages en langue arabe ?
Et le Dr Auad de poursuivre : « Depuis que j’ai commencé à travailler en 2010 à l’hôpital, le nombre de patients arabes a considérablement augmenté, tout comme le tiers des patients qui poursuivait alors le processus jusqu’au bout est passé aujourd’hui à plus de 100 % ! » (Re-Sic) 
Ajouter à cela la déclaration d’Idit Saragusti, coordinatrice du département de la santé mentale à l’association israélienne pour les droits de l’Homme… Et le compte est bon !
« Le problème est apparu, selon elle, à la suite d’une importante réforme nationale votée en 2012, les soins de santé mentale étant alors entrés dans le domaine du service public. »
Conséquences : Certains étudiants sont devenus plus que réticents à entrer dans un marché de moins en moins lucratif, optant pour une spécialité médicale mieux adaptée au cadre d’une pratique privée.
Plus que la stigmatisation inhérente à cette spécialité médicale, le problème est qu’il n’est plus tellement excitant de commencer de telles études sachant que dans ce domaine « Le salaire équivaudra au mieux celui d’un chauffeur de bus » !
Et pourtant, et malgré tout, même dans de telles conditions… L’intérêt financier n’est pas seul à peser dans la balance du choix professionnel de tout homme de bonne volonté, l’inébranlable et légendaire vocation médicale !
Ainsi on peut saluer l’état d’esprit de l’étudiant qui termine son parcours scientifique coûte que coûte, (on ne trouvera jamais une si belle occasion de placer une telle métaphore), pour obtenir ses diplômes de médecin dans le seul & unique but de soulager le mal-être de son prochain.

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