samedi 30 juillet 2016

Amérique latine : méfiez-vous des appels téléphoniques !


Très répandu en Amérique latine, le kidnapping virtuel fait de plus en plus de victimes. Les méthodes sont variées, la stratégie reste la même.


Un soir, vous décrochez votre téléphone. Au bout du fil, vous entendez des cris et des pleurs. Votre interlocuteur vous annonce que l'un de vos proches vient d'être enlevé. Pour le revoir très rapidement, une solution : verser une somme comprise entre 2 000 et 10 000 euros via Western Union, un service de transfert monétaire international. Profondément désespéré, vous vous exécutez. Mais vous venez d'être victime d'un kidnapping virtuel. Ce phénomène est monnaie courante en Amérique latine.

Pour le criminologue Alain Bauer, « cela fait au moins une quinzaine d'années que ces phénomènes prolifèrent un peu partout dans l'espace sur et centre américain ». Au Chili, le phénomène vient tout droit des prisons. Les détenus se procurent des téléphones facilement, contactent les victimes, tentent de leur soutirer de l'argent. Ainsi, ils peuvent payer plus rapidement leur caution et sortir de prison. Ils agissent souvent la nuit, pour désarçonner les victimes. Et si le scénario ne prend pas, les escrocs diffusent de fausses informations sur les réseaux sociaux.

Des méthodes différentes

Au Mexique, les cybercriminels utilisent une tout autre méthode.  En 2013, le personnel d'une crèche a dû envoyer les enfants dans un hôtel, à la demande d'un policier « pour éviter un rapt imminent ». Or le policier n'en était pas un. Mais les forces de l'ordre sont intervenues avant même que l'argent ait été versé. EnArgentine, ce sont des gitans qui sévissent le plus souvent. Ils opèrent en général en début de matinée, contactent les victimes au hasard en s'aidant de l'annuaire, font croire à un enlèvement, puis leur demandent de déposer de l'argent dans un sac plastique qu'ils récupèrent sur le trottoir.

Quelques conseils

Pour lutter contre le kidnapping virtuel, le journal argentin Clarin donne quelques conseils. Avant tout, si, au bout du fil, un interlocuteur dit qu'il a été enlevé, il ne faut pas donner d'informations personnelles, et raccrocher. Ensuite, il faut contacter tous les membres de sa famille et les informer au sujet des enlèvements virtuels. Toute victime d'une telle arnaque doit signaler le numéro de téléphone puis déposer une plainte. 
Enfin, le criminologue Alain Bauer conseille « de toujours conserver son moyen de communication favori et de choisir une phrase de sécurité à donner à ses proches pour les assurer de votre situation ». Mais les conseils ne sont pas toujours suffisants pour éviter ce genre d'arnaque. Il faudrait également améliorer la législation en vigueur dans les pays concernés. « Le Code pénal pourrait globalement y répondre, confirme Alain Bauer. Mais un processus de création d'un délit spécifique criminalisé pourrait aider à mieux mobiliser la police et la justice. »

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