lundi 27 juin 2016

Volvo S & V90 : design scandinave....


Développés sur la même plateforme que le SUV XC90 présenté en 2015, les berline et break S & V90 rivalisent avec les Audi A6 et Mercedes Classe E.


VERDICT CHRONO

Baptisée V90, la version break est plus pratique et à notre avis plus élégante que la berline S90. © VOLVO
Fidèle à la tradition de la grande berline suédoise, la S90 mise sur la sobriété, sur le plan du style - élancé à l'extérieur, boisé et lumineux à l'intérieur - mais aussi sur celui de la consommation grâce à un moteur D5 techniquement innovant. Une alternative séduisante aux « premiums » allemands qui s'apprécie plus encore en version break, plus pratique mais aussi plutôt plus élégant à nos yeux.

LE PROJET

VOLVO S90 V90 © VOLVO
Racheté en 2010 par le constructeur chinois Geely, Volvo a entrepris, depuis, une refonte complète de sa gamme, commencée par le haut : après le SUV XC90 présenté en 2015, voici les grands berline S90 (4,96 m) et break V90 (4,94 m) développés sur la même plateforme, et destinés à remplacer respectivement les S80 (4,86 m) et V70 (4,82 m). Il s'agit pour le constructeur suédois de monter en gamme tout en proposant des concurrentes crédibles mais nettement différentes des modèles premiums allemands qui dominent la catégorie tels que l'Audi A6, la BMW Série 5 ou la Mercedes Classe E.

LA TECHNIQUE

VOLVO S90 V90 © VOLVO
On pourrait présenter le break V90 comme une version abaissée de 33 cm du XC90. Basés sur la même plateforme SPA (pour Scalable Product Architecture), le break et la berline V & S90 en reprennent en effet la plupart de ses éléments techniques. Comme pour le XC90, Volvo esquive donc la course à l'armement mécanique : oubliés, les 5 ou 6 cylindres des S80 et V70 (ou même le V8 du précédent XC90), les S & V90 se contentent de 4 cylindres, une limite dont les ingénieurs suédois ont fait un atout au moment de concevoir la plateforme SPA.
La gamme est constituée de moteurs 2 litres 4 cylindres : trois diesel, D3, D4 et D5 développant respectivement 150, 190 et 235 ch, et trois essence T5, T6 et T8 de 254, 320 et 407 ch. Aussi baptisé Twin Engine, ce dernier est, comme son nom l'indique, un hybride rechargeable essence-électrique : essence de 320 ch sur l'essieu avant et électrique de 88 ch sur l'arrière. Tous ces moteurs 4 cylindres suralimentés sont associés à une boîte Aisin 8 rapports dont le mouvement est transmis soit aux seules roues avant (D3, D4, T5, T8), soit aux 4 roues via un embrayage multidisque permettant de moduler la proportion de couple distribuée aux roues arrière.
VOLVO S90 V90 © VOLVO
La principale innovation mécanique par rapport au XC90 concerne le moteur turbo diesel D5 et son système « Power Pulse ». Constitué d'un simple réservoir d'air de deux litres maintenu à 12 bars de pression par une pompe électrique alimentée en 12V - comme le compresseur de la suspension à ressorts pneumatiques –, ce dispositif permet d'injecter de l'air sous pression dans la ligne d'échappement juste en amont de la turbine du turbocompresseur pour en accélérer la mise en rotation et ainsi en réduire le temps de réponse. 
Selon Volvo, qui a déposé de nombreux brevets sur le système, celui-ci permettrait d'obtenir, pour une fraction du coût, les mêmes bénéfices que le compresseur électrique alimenté en 48 V utilisé par Audi sur le récent SQ7. Pas de changement, en revanche, par rapport au XC90 pour le T6 essence, dont le temps de réponse a été réduit en utilisant les grands moyens : le 4 cylindres 2 litres combine les services d'un compresseur volumétrique à bas régime, et d'un turbocompresseur au-dessus, à la manière de ce que VW utilisait encore récemment sur son 4 cylindres 1.4 Twincharger.
Du côté du châssis, le principe des essieux à triangles superposés à l'avant et multibras à l'arrière vus sur le XC90 est conservé, comme celui des ressorts hélicoïdaux en acier à l'avant et à lame transversale en composite à l'arrière en entrée de gamme remplacés par des ressorts pneumatiques complétés par des amortisseurs pilotés en option (à 1 980 euros).

LA VIE À BORD

VOLVO S90 V90 © VOLVO
Avec son style extérieur moins agressif que celui d'une allemande, l'ambiance intérieure très « salon suédois » fait indéniablement partie des arguments d'achat des Volvo S et V90. Très bien finis et assemblés, les inserts de bois satinés et d'aluminium brossé constituent une atmosphère lumineuse dans la meilleure tradition du design scandinave. La position de conduite est excellente grâce aux nombreux réglages de grande amplitude. On peut noter au passage que, quel que soit le niveau de finition, le réglage de la colonne de direction est manuel, les concepteurs du modèle ayant jugé, très raisonnablement à notre avis, qu'un mécanisme assisté électriquement ajouterait un poids inutile. 
L'habitabilité est globalement généreuse, même si le tunnel central dimensionné pour accueillir la batterie de la version hybride rechargeable réduit à la portion congrue la place centrale arrière. À Noter que sur ce tunnel est installée une prise 230 V (d'une puissance de 150 W), bien utile pour brancher un ordinateur portable sans avoir à transporter un adaptateur supplémentaire.
Le volume du coffre de la berline (500 litres) est légèrement moins généreux que celui de ses concurrentes. Un argument de plus pour choisir le break (560 litres), plus compact (- 2,5 cm en longueur) et élégant à notre goût et disposant d'une capacité de chargement modulable de jusqu'à 1 526 litres…

L'AVIS DU POINT AUTO

VOLVO S90 V90 © VOLVO
Les Volvo S et V 90 dont nous avons pu prendre le volant disposaient toutes de la suspension optionnelle à ressorts pneumatiques et amortisseurs pilotés. Celle-ci garantit un excellent niveau de confort – même si les jantes de 20 pouces peuvent générer des trépidations sur mauvaises routes –, mais, selon nous, freine insuffisamment les mouvements de caisse, même en position “Sport". 
Heureusement, l'assistance de direction est suffisamment réduite à haute vitesse (imposant donc un effort important dans ce registre), ce qui évite au conducteur d'imposer à ses passagers des mouvements de roulis désagréables par des écarts de trajectoire intempestifs. Le comportement de cette imposante suédoise constitue aussi plutôt une bonne surprise, grâce à une belle agilité sur parcours sinueux.
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Quant à la mécanique, c'est le diesel D5 qui nous a semblé le plus convaincant, car mieux accordé à la boîte automatique 8 rapports. Grâce à son couple plus généreux à bas régime – et développé sans délai grâce au système Power Pulse –, il dispense le plus souvent la transmission de rétrograder en reprise, ce qui s'avère très agréable en conduite coulée. 
Un rythme qui permet de ne pas dépasser une consommation de 7,5 l pour 100 km de gazole, très raisonnable pour une auto de ce gabarit. Plus laborieux en reprise, et pas très agréable à l'oreille, le 4 cylindres essence à double suralimentation de la T6 nous a paru moins à son aise pour tracter les 1 800 kilos d'acier suédois de la 90.
VOLVO S90 V90 © VOLVO
Nous avons aussi pu constater que le système Autopilot Volvo permet effectivement de laisser la S (ou la V) 90 se débrouiller seule jusqu'à 130 km/h à condition de laisser traîner sa main sur le volant. Si vous le lâchez complètement, une alerte apparaît au bout de 14 s, le système finissant par se désactiver au bout d'une dizaine de secondes supplémentaires. 
Le maintien dans la voie n'étant alors plus assuré, le système conçu pour réduire la gravité d'une éventuelle sortie de route déclenchera un freinage automatique si la trajectoire de la voiture se rapproche du bord de la chaussée.
VOLVO S90 V90 © VOLVO
Conscients du caractère potentiellement déresponsabilisant de ce type d'aide à la conduite, les ingénieurs de Volvo indiquent qu'ils ne souhaitent pas continuer à se rapprocher progressivement de la voiture autonome. Pour eux, la prochaine étape sera donc, dès 2020, une fonction garantissant une conduite vraiment 100 % autonome qui, une fois enclenchée, prendra en charge toute la conduite et affranchira vraiment le conducteur passif de tout souci, la responsabilité étant même alors endossée par Volvo en cas d'accident !

VOLVO S90 V90 © VOLVO
LES PLUS
Confort de la suspension pneumatique
Finition originale et de très bonne facture
Insonorisation
Disponibilité du D5 Power Pulse

LES MOINS

Bruit moteur quelconque (T6)
Trépidations avec les jantes de 20 pouces
Volume de coffre légèrement inférieur à la concurrence
Pas de versions hautes performances

VOLVO S90 V90 © VOLVO
Sous le capot des S90 T6 AWD & D5 AWD
Moteur : 4 cylindres à suralimentation étagée injection directe essence-diesel
Cylindrée : 1 969 cm3 / 1 969 cm3
Puissance : 320 ch à 5 700 tr/min / 235 ch à 4 250 tr/min
Couple : 400 Nm à 2 200 tr/min / 480 Nm de 1 750 à 2 500 tr/min
Transmission : aux 4 roues
Boîte : automatique 8 rapports
Dimensions : 4 963 x 1879 x 1 443 mm
Coffre : de 500 l (berline) / 560 (break)
Poids : 1 798 kg, 5,6 kg/ch (break 1817 kg, 5,7 kg/ch) / 1 799 kg, 7,7 kg/ch (1 817 kg 7,7 kg/ch)
0 à 100 km/h : 5,9 s / 7,8 s
Vitesse : 250 km/h / 220 km/h
Consommation : 4,8 l (break 4,9 l) / 7,2 l (break 7,4 l)
CO2 : 127 g/km (129 break) pas de malus / 165 g/km (169 break) 2200 euros de malus dans les 2 cas
Prix : 58 800 euros (break 61 450) / 53 800 euros (56 450)
Site internet : http://www.volvocars.com/fr

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