vendredi 3 juin 2016

La majorité des jeunes Arabes trouvent que la religion prend trop de place....


Le huitième rapport sur l’état d’esprit des jeunes du monde arabe a été publié cette semaine. Il prend le pouls d'une jeunesse qui dit aspirer à plus de stabilité et à moins de religion dans sa vie.
Fait peu surprenant, la montée en puissance du groupe État islamique (EI) est perçue comme la principale menace sur le monde arabe par ces jeunes, qui jugent aussi que la stabilité de leurs pays est plus importante que la démocratie.
Le sondage a été réalisé du 11 janvier au 22 février par Penn Schoen Berland, un institut d'études d'opinions basé aux États-Unis, auprès de 3500 Arabes de 18 à 24 ans (entretien face à face) dans les six monarchies du Golfe et dix autres pays arabes, dont l’Égypte, l'Irak, le Yémen, la Libye et la Tunisie.
La première menace sur le monde arabe? "Daech"
Alors que près de quatre jeunes Arabes sur quatre (77%) se disent "préoccupés par la montée de Daech" (acronyme arabe de l’État Islamique), ils sont cependant une écrasante majorité (76%) à penser que celui-ci est incapable de mener son projet à bien. Seuls 15% des sondés pensent que le groupe terroriste finira par réussir" à installer un "califat" viable, apprend-on de cette étude.
Selon les jeunes Arabes, "la principale" raison conduisant les jeunes à rejoindre l'EI est le chômage et le manque d'opportunités. Ils sont quelque 24% à le penser. A noter, près de un sur six (13%) pense que c'est avant tout le sort réservé aux Palestiniens qui pousse les jeunes dans les bras du groupe djihadiste.
Les jeunes Arabes trouvent que la religion joue un rôle trop important
Plus de la moitié des jeunes sondés (52%) se disent d'accord avec l'affirmation suivante: "La religion joue un rôle trop important dans le Moyen-Orient". Moins de trois sur dix (29%) seulement n'est pas d'accord avec ce point de vue.
Les lendemains désenchantés du Printemps arabe: plutôt la stabilité que la démocratie
Cinq ans après le début du Printemps arabe, la plupart des jeunes sondés jugent que la stabilité de leurs pays doit prévaloir sur la quête de réformes démocratiques, au centre des revendications lors des soulèvements dans plusieurs pays arabes. "La majorité des jeunes arabes (53%) conviennent que la promotion de la stabilité dans la région est plus importante que la promotion de la démocratie (28%)", indique l'étude, ajoutant que les deux tiers des sondés exhortent cependant leurs dirigeants à améliorer les libertés individuelles et les droits de l'Homme.
Des chiffres à mettre en perspective avec la déception qu'ont suscitées les conséquences du Printemps arabe à la suite desquels seule la Tunisie est devenue démocratique. L’Égypte replongeant dans l'autoritarisme et la dictature, les mouvements de protestation en Syrie et à Bahreïn étant réprimés dans le sang par les régimes, avec une dérive vers une atroce et longue guerre civile en ce qui concerne la première.
"Cinq ans après les révolutions du Printemps arabe, les jeunes Arabes (...) apparaissent peu convaincu que cela en valait la peine", explique l'étude. Seul un sondé sur trois (36%) pense que le monde arabe se porte mieux suite au Printemps arabe.

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