mercredi 25 novembre 2015

Artificier, complice, chauffeur... Le rôle obscur de Mohamed Abrini...


Un mandat d'arrêt international a été émis mardi à l'encontre d'un second fugitif, un Belgo-Marocain aperçu avec Salah Abdeslam peu avant les attentats. Si son rôle précis reste encore flou, l'homme serait lui aussi passé par la Syrie.

Combien de suspects liés aux attentats de Paris sont-ils encore dans la nature? Près de deux semaines après les faits, la justice française continue de démêler l'écheveau des différents cercles de la cellule terroriste. Le procureur de Paris a annoncé mardi soir, sans le nommer, qu'un nouvel individu était recherché en plus de Salah Abdeslam, toujours en fuite après avoir convoyé le commando du Stade de France. Les autorités belges ont décliné son identité: Mohamed Abrini, 30 ans. Il est présenté comme un homme "dangereux et probablement armé", possède la double nationalité belge et marocaine et il est visé par un mandat d'arrêt international. 
Le suspect a été aperçu à deux reprises en compagnie de Salah Abdeslam, dont il est un proche: 
  • Une première fois le 11 novembre, soit deux jours avant les attaques, en France. Il est filmé par une caméra de vidéosurveillance à une station essence de Ressons-sur-Matz (Oise), située sur une autoroute qui mène vers Paris. Il conduit la Clio qui a été retrouvée plus tard dans le 18e arrondissement de la capitale et qui a été utilisée par les kamikazes du Stade de France.
  • Une seconde fois le 12 novembre, soit la veille des attaques, en Belgique. Là encore, il est vu en compagnie de Salah, "à 3 heures du matin à Bruxelles". Il s'agit vraisemblablement du moment où la cellule terroriste se dirige vers Paris, en convoi, à bord de trois véhicules dont la Clio.

Revenu à Molenbeek après un passage en Syrie?

Le reste du parcours de Mohamed Abrini est plus flou. A-t-il participé aux attentats, fourni une assistance logistique ou simplement fait office de chauffeur? Ni le parquet de Paris ni le parquet belge n'ont souhaité se prononcer sur ce point. Sa trace est perdue le 12 novembre, contrairement à Salah Abdeslam qui a été contrôlé en direction de la Belgique le lendemain des attaques. 
Mohamed Abrini "est manifestement suspecté de se trouver lui aussi là-bas", confie une source policière contactée par L'Express. Les opérations menées dans le plat pays se sont pourtant conclues jusqu'ici par des échecs. 
Selon Le Soir, Mohamed Abrini est lui aussi domicilié à Molenbeek, cette même commune belge où ont grandi plusieurs des terroristes présumés dont les frères Abdeslam et Abdelhamid Abaaoud. Mais il aurait été radié de la liste de la population après son départ pour le djihad en Syrie. Il serait ensuite revenu sans que les autorités belges ne s'en aperçoivent. "Nous ne sommes pas à 100% sûrs qu'il soit vraiment allé là-bas. C'est une information en cours de vérification", tempère Eric Van Der Sypt, porte-parole du parquet fédéral belge, joint par L'Express. 
Sa trace sur Internet est quasi-inexistante. Le Parisien rapporte que sa page "sur un célèbre réseau social" a "été soigneusement nettoyée" peu avant les attentats. N'y apparaîtrait guère qu'un soutien à la cause palestinienne mais rien sur le djihad armé. Les conditions de son éventuelle radicalisation demeurent mystérieuses. 

Condamné pour des "délits de droit commun"

Mohamed Abrini est en tout cas connu des services de police. "Il a été condamné à plusieurs reprises pour des délits de droit commun, principalement pour des vols avec violence, depuis sa majorité jusqu'à récemment", confirme le magistrat belge. L'homme a effectué un court séjour en prison. 
La chaîne Itélé le présente par ailleurs comme un "féru d'explosifs", information non confirmée, ce qui laisse entrevoir l'hypothèse selon laquelle il a confectionné les ceintures explosives des kamikazes du 13 novembre. Plusieurs experts ont affirmé ces derniers jours que l'artificier joue un rôle trop précieux pour qu'il prenne part aux attaques, supposant ainsi qu'il serait toujours en vie.  
"Tout le monde est obsédé par l'artificier mais il n'y a aucun élément pour dire qu'il y en avait un et s'il y en avait un, pour dire qui il était", évacue notre source policière. Laquelle ajoute: "Ce n'est pas parce qu'on a relevé son ADN dans la Clio qu'il était forcément là le soir des attaques. Il a peut-être juste accompagné Salah pour tout autre chose. Ce qu'ils ont fait ensemble, on n'en sait rien." Dans cette perspective, Mohamed Abrini pourrait juste avoir aidé son compère à repérer les lieux. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La grandeur de Binyamin Netanyahou....

Binyamin Netanyahou était en visite aux Etats-Unis pour la conférence annuelle de l’AIPAC. Cette visite devait être triomphale. Elle a ...