samedi 29 août 2015

Rue de la Femme........


Ce qui est rigolo, avec les féministes, c’est leur inépuisable capacité d’outrance pour promouvoir leurs idées.

Alors, elles débusquent des inégalités scandaleuses, dénoncent des ostracismes révoltants, inventent des combats formidables et des croisades altières. Les deux dernières en date sont particulièrement croustillantes.
D’abord, elles réclament que les rues de Paris comportent autant de noms de femmes que de noms d’hommes. Merveilleuse idée d’égalitarisme farouche et forcené ! 
La rue du Chat-qui-Pêche (5e arr.) deviendrait rue de la Chatte-qui-Miaule, et de la place de l’Opéra partirait le boulevard des Italiennes (par homothétie, Nice s’enorgueillirait d’une promenade des Anglaises !). 
On ne touche pas aux Filles-du-Calvaire (3e et 11e arr.), évidemment, mais la rue des Mauvais-Garçons (4e arr.) changerait de sexe pour s’appeler rue des Méchantes-Filles, ce qui ne va pas arranger les affaires de nos promoteuses d’idées zinzin, qui risquent de se sentir visées.
 Acceptons, pourtant, de suivre ces dames dans leur projet ravageur : une fois l’ouvrage terminé, ce sont alors les mâles qui, regroupés en un mouvement hoministe, entreront dans la danse avec LA question : pourquoi le nom de notre pays est-il féminin ? 
C’est pô juste, dirait Titeuf. Masculinisons-le, comme le Portugal, le Tibet ou le Swaziland. Alors, vive le France ! Heu… Non ! Finalement, ce n’est pas une bonne idée : un paquebot portant ce nom a fini sa vie, dépecé en Asie, sous le nom de Blue Lady, la Dame Bleue. Comme quoi la féminisation n’est pas un gage de vie éternelle.
L’autre idée géniale, on la doit aux hurluberlues de l’Éducation nationale, tractées par l’ébouriffant Libé 1 : à l’école, dans les cours de français – mais si, ça existe encore ! -, il faut que, dans les auteurs étudiés, il y ait parité hommes/femmes ! 
On calibre maintenant la littérature au poids des sexes : une pincée de Hugo contre une pichenette de Yourcenar, un soupçon de Balzac contre un zeste de George Sand, une larme de Giono contre une miette de Madame de Sévigné. 
Sinon, tintin ! Et les auteurs transgenres, on en fait quoi ? Et en maths, quelles femmes pour contrebalancer Thalès, Pythagore ou Chasles ? Pareil pour la musique : dans les conservatoires, on pianotera à égalité sur des partitions de compositeurs et de compositeuses (ou -trices, on a le choix) ?
Le règne de la parité hystérique – hystérie et utérus ont la même racine – n’a pourtant pas encore atteint les jeux, jadis interdits, du sexe. On apprend que les clients du site de promotion de l’adultère Ashley Madison sont des hommes pour 11 millions alors que les femmes ne sont que 1.492, autrement dit zéro, inexistantes. 
Intolérable discrimination ! Les braves dames de l‘association Osez le féminisme, celles qui ont monté le coup des rues de Paris, ne se sont pas encore emparées de cette inégalité criante. On attend avec gourmandise leur prochaine campagne de pub sur le sujet.
  1. Un article de Libération du 24 avril 2015 s’intitulait « Les femmes de lettres, ces grandes oubliées des programmes ». ↩

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