VIDÉO. Le présentateur du "Daily Show" John Stewart a interpellé le président américain sur les contradictions de sa politique au Moyen-Orient. Jubilatoire.
Pour sa troisième apparition au Daily Show depuis son arrivée à la Maison-Blanche, mardi soir sur Comedy Central, Barack Obama s'est livré à un vibrant plaidoyer pour que le célèbre humoriste américain John Stewart ne quitte pas son émission phare en août prochain.
"Je ne peux croire que vous partiez avant moi", a lancé d'emblée le président américain, qui quittera la Maison-Blanche en janvier 2017, avant d'annoncer qu'il allait publier un décret présidentiel pour empêcher le populaire comédien américain de quitter ses fonctions. "Mais cela a été contesté devant les tribunaux", a-t-il ajouté tout sourire.
"C'est une question de droit des États" américain, lui a rétorqué du tac au tac John Stewart, qui a conjugué avec brio humour et sujets politiques pendant dix ans et demi. Profitant une fois de plus du ton libre et décontracté de l'émission, le présentateur s'est alors permis d'interpeller le président américain sur les énormes contradictions de sa politique au Moyen-Orient. Un moment d'anthologie.
"Dans quelle équipe sommes-nous au Moyen-Orient ?" a ainsi demandé l'humoriste sur un ton faussement naïf, pour évoquer l'entrelacs d'alliances et d'inimitiés entretenues par les États-Unis dans la région.
Le sourire gêné d'Obama
"On combat l'EI (l'organisation djihadiste État islamique, NDLR) avec les Irakiens aux côtés de l'Iran ; mais au Yémen, c'est l'Iran que l'on combat avec les Irakiens et les Saoudiens." "Cela n'est pas vraiment exact", coupe alors Obama, dont le sourire peine à cacher sa gêne. "Mais c'est bon.
" En effet, si les États-Unis demeurent dans le même camp que la République islamique en Irak contre les djihadistes de l'EI, au Yémen, les Américains soutiennent l'intervention de l'Arabie saoudite (et non de l'Irak, NDLR) contre les rebelles houthis... soutenus par l'Iran. Une incohérence suffisamment flagrante pour que John Stewart interrompe Barack Obama, et insiste : "Qui bombardons-nous ?"
Se perdant tout d'abord dans une description alambiquée de la vaste coalition internationale mise sur pied par Washington contre l'EI, le président américain entre alors dans le vif du sujet : le rapprochement qu'il a entamé avec l'Iran, incarné par lasignature d'un accord historique sur le nucléaire iranien. Mais en dépit du dégel des relations entre les deux "meilleurs ennemis" de la planète, Barack Obama rappelle les fondamentaux de la position américaine sur la République islamique.
"Avec tout mon respect pour l'Iran, il s'agit d'un adversaire. Ils sont anti-américains, anti-israéliens, antisémites, ils sponsorisent des organisations terroristes comme le Hezbollah", insiste le pensionnaire de la Maison-Blanche ; pour mieux justifier les craintes d'Israël et de l'Arabie saoudite sur l'expansionnisme iranien dans la région. "Cela semble être le parfait partenaire pour la paix", raille l'humoriste. "Probablement, répond le président, mais comme je l'ai fréquemment rappelé, on ne fait pas la paix avec ses amis."
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