L’élection présidentielle américaine se fera exclusivement autour de la question iranienne. De la question, c’est-à-dire de la guerre.
Je repensais à Eschyle, et à sa plus belle tragédie, Les Perses, où le grand auteur tragique grec fait état de la parenté ethnique entre les Perses… et les Grecs. Ce n’est certes pas un hasard si la même semaine on est arrivé à des accords bidon entre Occidentaux et Grecs et entre Occidentaux et Perses. Mais les deux peuples ont eu beau se coucher pour se soumettre aux exigences toujours plus froides de leurs tortionnaires, ils n’en ont pas fini pour autant.
Car ces Occidentaux sont des atlantes.
On a beaucoup parlé des Grecs, je me contenterai des Iraniens. Comme l’a vu Kevin McDonald, l’élection présidentielle américaine se fera exclusivement autour de la question iranienne. De la question, c’est-à-dire de la guerre. Hillary Clinton dit qu’elle ne veut pas de l’accord fantôme décroché par le désormais trop faible Barack Obama (le prix Nobel aux sept guerres) et Jeb Bush se fera un plaisir d’attaquer le « pays des ayatollahs » devant qui « aucun Munich n’est possible ».
Pas de Munich non plus avec les Chinois ou avec les Russes !
Ici un avion abattu par on ne sait qui, là des remblais de sable peuvent déclencher la vraie guerre nucléaire que veut désormais le Pentagone. Clark Murdock établit qu’une guerre limitée est possible en Europe, guerre nucléaire cela va sans dire, que Merkel (qui a bien rejeté les vilains clandestins palestiniens) et Tusk avaliseront sans problème, et qui ne frappera donc pas le sacro-saint Homeland. À terme, le millénarisme américain fera le reste.
Nous sommes trop sur terre, ne cessent de répéter les élites et leurs perroquets des médias. Alors ? Après tout, quel meilleur lieu de survie qu’une base américaine avec ses bunkers ou qu’un porte-avions nucléaire ?
Mais on va se faire encore accuser de catastrophisme.
Les Iraniens n’en ont donc plus pour longtemps. L’argent des Sheldon Adelson et autres financiers des lobbies de la guerre perpétuelle pour la paix perpétuelle prépare la campagne américaine la plus chère – ce dont on se moque – et aussi la plus dangereuse – ce dont on se moque moins. Adelson a bien dit le 24 octobre 2013 au Jerusalem Post que les États-Unis doivent lâcher la bombe atomique sur l’Iran.
Et Adelson est le premier financier du Parti républicain, devenu un parti de renégats depuis une vingtaine d’années (quand on se souvient de l’époque de Reagan). Ce parti a ruiné l’économie de son pays et sa démographie, il veut maintenant atomiser tout ce qui bouge encore à la surface de la Terre dans un sens prétendument anti-américain. Ari Fleischer a bien précisé lors d’une réunion humiliante du Parti républicain que l’argent d’Adelson était bon pour quiconque anéantirait l’Iran.
On peut répéter qu’il ne faut pas exagérer et que les faucons coassent fort – pour parler comme Aristophane – à dessein. Mais l’Irak ? Mais la Syrie – accusée même d’avoir créé l’État islamique (?) ? Mais la Libye ? Mais la Grèce qu’il fallait garder dans l’alliance coûte que coûte ?
L’empire déborde.
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