mardi 28 juillet 2015

Manger français : utopie ou réalité ?


Au dernier Salon international de l’alimentation, en octobre 2014, seuls 900 exposants étaient français sur les 6.000 présents. Et la majeure partie étaient des industriels…

 Et si c’était la revanche de José Bové ? « Produire local, commercialiser local et consommer local », disait-il il y a presque vingt ans, après le déclenchement de la crise de la vache folle, quand il s’en était violemment pris au McDonald’s de Millau, oubliant que le géant américain se fournissait principalement en ingrédients français : viande, pommes de terre, salades…
Une chose est sûre. Depuis les crises alimentaires (lait en poudre chinois, poulet à la dioxine, viande de cheval) et économiques de ces dernières années, les comportements de nos concitoyens ont évolué. Ils cherchent, quand ils le peuvent et en possèdent les moyens, à s’approvisionner en circuit court, c’est-à-dire auprès d’agriculteurs qui vendent directement leurs produits à la ferme, de visu, par Internet ou tout autre vecteur. 
Même les urbains peuvent s’adonner à ces plaisirs en s’approvisionnant auprès des Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) qui ont été créées en 2001 et se comptent aujourd’hui plus de 1.000 à travers tout le territoire. 
Ces AMAP permettent de commander des articles souvent par Internet, toutes sortes de produits provenant directement de l’exploitation, à des prix souvent inférieurs à ceux pratiqués dans les commerces de proximité. Les livraisons se font soit à domicile, soit dans des points d’accueil identifiés : particuliers, paroisses, MJC, adhérents AMAP, salles communales, etc.
Selon une étude du ministère de l’Agriculture [PDF], un agriculteur sur cinq vendrait aujourd’hui en circuit court. Pour les paysans, c’est le moyen de s’affranchir, en tout ou partie, des grandes centrales d’achat, de l’agro-industrie et des grandes surfaces. C’est aussi un moyen, pour eux, de récupérer un peu de valeur ajoutée qui se perd à travers de nombreux intermédiaires qui prennent leurs marges.
Les consommateurs commencent à plébisciter ces pratiques parce qu’ils savent d’où viennent les produits, qu’ils savent comment ils ont été élaborés, et qu’ils connaissent parfois l’agriculteur ou l’agriculteur qui les a produits. 
Cette traçabilité et cette proximité qui avaient tant fait défaut pendant la crise de la vache folle permettent de retrouver un lien de confiance alimentaire qui s’était distendu. Le manger mieux, tendance qui profite depuis quelques années aux produits français, revient en force, de même que l’attention que les consommateurs peuvent porter au vrai goût.
C’est sans doute le message qu’ont voulu faire passer les Français à travers les résultats du sondage concernant leur vision des manifestations agricoles des derniers jours. Ils sont près de 90 % à soutenir le mouvement des éleveurs, indique le sondage BVA-Orange-i>Télé publié le 24 juillet. Comme pour dire : au pays de la gastronomie universellement reconnue, on est tous derrière vous.
Reste qu’au dernier Salon international de l’alimentation, en octobre 2014, seuls 900 exposants étaient français sur les 6.000 présents. Et la majeure partie étaient des industriels…

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