Jérusalem: Une ville faite de tensions, mais aussi d’unité |
Israël marque son 48ème anniversaire depuis la réunification de Jérusalem, et il n’y a pas de retour en arrière possible. En dépit des incidents liés au terrorisme et à la violence fréquemment dépeints dans les médias, les Juifs et les Arabes vivent et travaillent ensemble en coopération et en unité.
|
Photo credit: Lior Mizrahi
image: http://media.israelhayom.co.il/2015/05/17/143185810687470092a_b.jpg
|
« Le brassage » est un nouveau terme employé en matière de recherche sur le conflit judéo-arabe à Jérusalem, forgé par votre dévoué serviteur il y a quelques années. Le brasse implique de nombreux types d’activité normalisée et de coopération, entre les Juifs et les Arabes dans la Jérusalem Unifiée – mais voilà bien quelque chose que les médias ne tendent vraiment pas à couvrir. Il exprime cette sagesse des masses qui, depuis des années, disent à leurs dirigeants que, à côté de la violence et du terrorisme, il y a aussi de l’unité et de la coopération qui, souvent, surpasse les discours politiques et les différences.
Ce mélange, auquel j’ai consacré un chapitre de mon nouveau livre : « Jérusalem, l’illusion de la Division » (publié par le JCPA) est avant tout le résultat de la démographie de Jérusalem. Après 19 ans de division et 48 ans d’unité israélienne, le Jour de Jérusalem – que nous marquons ce dimanche 17 mai – consitute une bonne occasion de révéler un chiffre que pourrait surprendre de nombreuses personnes : la plupart des Juifs et encore plus d’habitants arabes de Jérusalem n’ont jamais vécu l’expérience de cette Ville lorsqu’elle était divisée. Quelques 71% des Juifs de la Ville et 84% de ses Arabes sont nés sous la réalité d’une ville unifiée.
Ce fait a bien des implications. La Ville est unifiée à travers une seule et même infrastructure, qu’il serait extrêmement difficile, voire impossible, de subdiviser. Les services sont fournis, à différents niveaux, à toutes les parties de la ville : qu’il s’agisse des rues jusqu’au partage des eaux, de l’électricité, de l’assainissement ou des système de téléphonie. Dans les hôpitaux de Jérusalem, les médecins et infirmiers(-ières) juifs et arabes travaillent nuit et jour pour soigner les populations, l’une comme l’autre. Beaucoup de chauffeurs de bus Egged, autant que leurs passagers, sont Arabes. La population arabe s’est intégrée aux secteurs de pharmacologie et du commerce de la ville. Les centres marchands, les supermarchés, les chaines de magasins, les points de loisir sont animés par des clients et employés juifs et arabes.
Une réalité de ce « brassage » existe aussi dans les aires de jeux, à la frontière entre l’est et l’ouest de Jérusalem. Les Arabes visitent le Zoo de Jérusalem et Ein Yael et leurs enfants participent à des camps d’été autourt de ces sites. Il y a plus d’Arabes de Jérusalem qui demandent la carte d’identité israélienne, aujourd’hui que par le passé, qui signent leur immatriculation aux examens des lycées et qui sont volontaires pour accomplir un service national et obtenir des diplômes universitaires en Israël.
Les Juifs qui visitent l’Est de Jérusalem sont moins nombreux, mais le brassage existe là encore. Au cours de ces dernières années, tous les quartiers de la Vieille Ville se sont emplis d’une foule de touristes et de Juifs, et, à l’intérieur des murs, on constate cette coopération dans les secteurs du tourisme et du commerce.
Un brassage de ce genre est une épine dans le pied des agents terroristes palestiniens, qui, au cours de cette dernière année se sont infiltrés pour déclencher une « mini Intifada » – dont nous avons eu un nouvel avant-goût, pas plus tard que jeudi dernier- et ont tenté sans succès d’entraîner une large population palestinienne à l’intérieur du cercle de la haine. Ce n’est guère une surprise que les tentatives d’attentats contre le tramway de la ville se poursuivent sans relâche, parce que ce petit train est devenu à la fois un symbole et un test décisif de coexistence au sein de la Ville.
Quiconque s’entretient avec les résidents de l’Est de Jérusalem, plutôt qu’aux dirigeants qui sont censés parler pour eux, découvre rapidement que beaucoup d’entre eux préfèrent demeurer sous souveraineté israélienne, plutôt que de faire partie de l’Autorité Palestinienne. En tant que résidents bien renseignés, ils jouissent d’une foule d’avantages financiers que l’AP ne leur offrirait pas. Beaucoup n’ont pas, non plus, envie de renoncer aux avantages de la démocratie israélienne. Des études en profondeur menées au sein de la population de l’Est de Jérusalem, ces dernières années, montrent que la plupart des Arabes de Jérusalem choisirait Israël plutôt que l’AP. C’est ce que prouvent les sondages,malgré le fait qu’Israël ait fait peu d’investissements dans les services municipaux et les infrastructures des quartiers arabes et beraucoup d’Arabes de Jérusalem se sentent plus proches des Arabes Israéliens que des Arabes de Cisjordaine/Judée-Samarie.
En opposition à la question de savoir s’il faut « unifier ou diviser », il est plus facile de repérer et de documenter qu’il y a bien plus que quelques bribes de normalité et de coopération, d’une part, et de séparation et d’aliénation, de l’autre. Le fait que ces réalités coexistent simultanément ne fait pas qu’elles s’invalident l’une l’autre. L’image de la coopération et de la normalisation, qui est, la plupart du temps, dissimulée par les médias, a été forgée par cette réalité qui consiste à vivre les uns à côté des autres, de la porte à côté, depuis presque 50 ans. C’est une situation nouvelle. Revenir en arrière (pour quelques bonne raisons que ce soit) n’est, tout simplement, plus possible.
Nadav Shragai
Jerusalem
|
En savoir plus sur http://jforum.fr/2015/05/juifs-et-arabes-vivent-et-travaillent-ensemble-a-jerusalem/#gF1UDUVtjkytr2v4.99
http://jforum.fr/2015/05/juifs-et-arabes-vivent-et-travaillent-ensemble-a-jerusalem/?utm_source=activetrail&utm_medium=email&utm_campaign=Newsletter%20du%2019-04-2015-ordi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire