mercredi 12 novembre 2014

Unité et échec du libéralisme : une leçon du professeur DSK...


Dominique Strauss-Kahn, par son parcours politique et son mode de vie, est une véritable incarnation de l’idéologie libérale-libertaire.

Dominique Strauss-Kahn, par son parcours politique et son mode de vie, est une véritable incarnation de l’idéologie libérale-libertaire. Son engagement social-libéral fut consacré en 2007 par sa nomination à la tête du Fonds monétaire international, organisation-phare du mondialisme économique. Grâce à ses fonctions au FMI, M. Strauss Kahn est devenu une icône mondiale du néolibéralisme. 
Mettant en accord sa doctrine économique (le libre-échange) et sa doctrine morale (le libertinage), DSK s’est illustré par un consumérisme sexuel débridé. En somme, les politiques économiques libérales qu’il prônait à Washington trouvaient un prolongement logique dans les clubs échangistes. La libre circulation des capitaux et celle des corps dénudés ont rythmé le quotidien de notre ancien ministre de l’économie.
La vie de DSK symbolise non seulement l’unité dialectique fondamentale du libéralisme, mais surtout l’échec de cette philosophie. En 2011, des pratiques sexuelles intempestives ont entraîné la déchéance politique et sociale de M. Strauss-Kahn. Victime de son libéralisme moral (application du précepte soixante-huitard « jouir sans entrave »), le champion des sondages et des colloques internationaux est tombé brutalement de son piédestal. 
Lynchage médiatique inouï, humiliation planétaire, divorce : DSK a payé cher son appétit charnel pathologique (malgré le non-lieu prononcé dans l’affaire Diallo).
Déchu par son libéralisme moral en 2011, DSK est aujourd’hui victime collatérale de la finance internationale. La société LSK qu’il a créée avec Thierry Leyne vient de faire faillite. Ce fonds spéculatif luxembourgeois devait apporter la fortune à DSK et à sa fille Vanessa (associée au projet). L’opération s’est avérée un fiasco intégral. 
Dans cette (mauvaise) affaire, M. Strauss-Kahn a perdu beaucoup d’argent mais surtout un ami : M. Leyne, ruiné, s’est suicidé à Tel-Aviv le 23 octobre dernier. Les fruits du « marché sans entrave » sont donc amers pour celui qui fut, sa vie durant, un fervent défenseur de la mondialisation.
Les chambres d’hôtels luxueux et les clubs libertins furent fatals à la réputation morale de DSK. Les salles de marché et les diverses succursales de LSK viennent mettre à mal sa réputation d’économiste brillant. Notons au passage l’aveuglement des médias qui, en 2010 et 2011, ont présenté DSK comme un grand spécialiste de la finance. Ce candidat potentiel à la présidentielle de 2012 était vanté comme « le plus crédible en économie ». 
Au vu de la faillite retentissante de son entreprise, l’expertise financière de DSK est, comme celle du FMI d’ailleurs, fortement remise en question. Malgré son incurie économique, cette institution et ses dirigeants continuent de bénéficier d’une forte reconnaissance médiatique. 
L’échec de LSK est la reproduction en miniature des politiques désastreuses imposées par le FMI aux états en difficulté (conseils catastrophiques donnés à la Russie à partir de 1991, « sauvetage » apocalyptique de la Grèce en 2010…).
Dans toutes ses mésaventures, l’ancien patron du FMI semble irrémédiablement payer sa foi dans le « laisser faire, laisser passer ». Par ses déboires sexuels et financiers, DSK est un exemple à méditer.
 Celui qui fut professeur à l’Université est devenu malgré lui un véritable cas d’école. Ses échecs personnels peuvent être considérés comme ceux du libéralisme. Terrible ironie du sort : cet homme cultivé et intelligent, jadis symbole de l’ultralibéralisme, en paie aujourd’hui les excès.

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