Les milliardaires Adelson et Saban qui sont des faiseurs de rois politiques, planifient ensemble leur soutien en vue de la campagne présidentielle 2016. Ils se sont prononcés ensemble ce dimanche en lançant des avertissements sur des problèmes-clés pour leurs partis respectifs.
Haim Saban, un magnat des médias, est un ferme allié de la sénatrice démocrate Hillary Rodham Clinton, qui a critiqué le Président Obama, notamment pour sa politique trop favorable à l’Iran, en déclarant que "nous avons montré trop de carottes et un trop petit bâton."
Sheldon Adelson, un magnat de casino va probablement profiter de sa fortune pour faire élire un Républicain à la Maison-Blanche, mais a beaucoup critiqué le parti républicain pour son opposition à la légalisation contre les millions d’immigrants sans papiers. Sans une révision complète de cette position, il a dit que ce pays ne serait pas « l’Amérique dans laquelle je suis fier de vivre »
Adelson 81 ans et Saban 70 ans, ont acquis une énorme puissance politique grâce au comité d’action politique et à leurs importantes contributions.
Tous deux ont précisé, lors d’une rare apparition commune,ce dimanche devant un public de plusieurs centaines de Juifs Américains, qu’ils ont l’intention d’affirmer que leur soutien durant la campagne présidentielle prochaine et au-delà, sera plus exigeant vis-à-vis de leurs candidats. Particulièrement ils ont juré d’appuyer de leur côté ceux qui auront une approche plus réaliste au Moyen-Orient.
Apparaissant devant un nouveau groupe appelé le « Conseil des Juifs Américains », les deux hommes ont lancé un appel à l’unité lorsqu’il s’agit de supporter l’État juif, rappelant à tous les candidats au poste présidentiel éventuels la primauté de la relation États-Unis-Israël. Et ils ont reconnu qu’Obama et son administration n’ont pas été assez efficaces dans la protection des intérêts d’Israël.
Dans un entretien avec le Washington Post, Saban a décrit la relation du président avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou comme "l’huile et l’eau." Cela a alimenté la perception qu’Obama n’a pas été un ami d’Israël, bien que Saban ait dit qu’il pense qu’en réalité, "il n’y ait jamais eu un tel niveau de coopération avec aucun président précédent."
Cependant, Saban a dit qu’il pense que Clinton réparerait cette relation et qu’il lui a dit « qu’il la soutiendrait, quel qu’en soit le prix » pour la propulser à la Maison-Blanche. Cela veut dire des millions de généreux dollars pour les comités d’action politique qui ont beaucoup aidé Obama, en 2012 et qui vont aider Clinton, en 2016.
« Je lui ai dit et à tous ceux qui me l’ont demandé, que nous serons là, quel qu’en soit le prix » a dit Saban. "Je pense qu’elle sera une présidente fantastique pour les États-Unis, un leader mondial incroyable et que je crois profondément que la relation avec les États-Unis et Israël sera significativement renforcés."
On lui a demandé si son ami Adelson allait soutenir à sa demande Hillary Clinton, Saban a dit, "j’ai du culot, mais je ne suis pas suicidaire."
Dans leurs interventions publiques, Saban et Adelson ont trouvé des points communs sur leur condamnation de l’Iran et leur crainte face au danger que ce régime pose à Israël. Ils ont exprimé des inquiétudes quant aux négociations américaines sur le programme nucléaire de l’Iran.
Adelson a dit que des fondamentalistes iraniens sont éduqués par leur religion pour « anéantir tous les infidèles »
En se référant à l’engagement américain contre l’Iran, il a dit : "je ne ferai pas que parler , j’agirais."
Saban a dit que des Iraniens fondamentalistes représentent une menace réelle. Si nécessaire pour défendre Israël et en dernier ressort "je les bombarderai en plein jour ces fils de p..."
Saban a approuvé un projet de loi du sénateur Lindsey O. Graham, qui a adressé à son groupe dans la nuit de samedi à dimanche, pour soumettre n’importe quel accord nucléaire iranien à l’approbation du Congrès. Saban a dit qu’un système d’équilibre des pouvoirs avec l’administration Obama sur la politique étrangère est important.
Saban a utilisé l’humour noir pour tourner en dérision la déroute des démocrates de la semaine dernière lors des élections de mi-mandat. "Connaissez-vous le film « la Vie de Brian » par Monty Python ? Tandis qu’ils sont crucifiés, ils chantent, « regardez toujours le beau côté de la vie »
Adelson a décliné une demande d’entretien. Quand il est entré dans la salle de réception, un journaliste du Postal lui a demandé s’il connaissait les résultats des élections. "Que voulez-vous me faire dire ?" A répondu Adelson tout en continuant son chemin.
Shawn Evenhaim, président national du Conseil des Juifs américains, a posé une question provocatrice aux deux milliardaires. Adelson étant assis à droite d’Evenhaim, et Saban à gauche, ce dernier tout en plaisantant a dit « il n’y a ni droite ni gauche quand il s’agit de la défense d’Israël »
Durant cette heure de discussion, Saban et Adelson avaient peu de désaccords, seul un a concerné les négociations entre Israël et les Palestiniens. Saban a dit qu’Israël n’a aucun autre choix que de mener des pourparlers avec les Palestiniens, dont le nombre équivaut grossièrement à celui des Juifs israéliens.
"Que doit faire Israël avec ces 6 millions de personnes ?" a demandé Saban. "Ce n’est pas l’octroi d’un État palestinien dont il s’agit seulement mais aussi de garantir l’avenir d’un État d’Israël démocratique."
Mais Adelson a rejeté la faisabilité d’une solution à deux États.
« Newt Gingrich avait raison » : les Palestiniens sont un peuple inventé," a dit Adelson se référant à une déclaration controversée faite par l’ancien Président de la chambre Républicain vaincu, en 2012 lors de la campagne présidentielle qu’Adelson avait considérablement financé.
Evenhaim a demandé aux hommes s’ils pensent que les médias d’information sont influencés contre Israël. Saban a dit qu’ils le sont à deux exceptions : Fox News Channel et le Wall Street Journal. Il a plaisanté ensuite en disant qu’avec Adelson, ils auraient dû acheter le Post ensemble.
"Je regrette que Jeff Bezos ait acheté le Washington Post," a dit Saban, faisant référence au fondateur Amazon.com qui a acheté le Post, il y a un an. "Pour 250 millions de $ - ce n’est rien - il l’a volé."
Adelson d’ajouter, "Pourquoi vous et moi n’achèterions pas le New York Times ?" Saban a dit qu’il a "essayé à plusieurs reprises de l’acheter", mais que son temps consacré à la famille n’est pas à vendre. Adelson en se moquant un peu a ajouté, "Il n’y a qu’une façon de se battre, c’est avec de l’argent."
JForum.fr - tiré du Washington Post
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