C'est le manque de courage et l'archaïsme des idéologies de ceux qui nous dirigent qui exaspèrent les Français. Voici trois exemples récents...
Ce qui nous rapproche dangereusement du blocage généralisé semble être dû principalement à un déficit de courage à tous les niveaux de responsabilité - avec les conséquences funestes qui en résultent.
Ainsi, des écologistes encadrés par de dangereux éléments d'extrême gauche s'installent sur une quinzaine de " zones à défendre ", où ils font leur propre police et menacent les voisins, avant d'aller attaquer les forces de l'ordre avec des pavés, des billes de plomb, de l'acide et des cocktails Molotov ("une balle = un flic", pour ne citer qu'un de leurs slogans pacifistes.)
Ce genre de subversion n'est possible que dans un pays où l'on est assuré de la faiblesse des autorités locales, du dénuement de la police, du laxisme de la justice, de la paralysie du gouvernement et de l'inexistence du président.
Résultat de l'affrontement : des policiers harcelés et une victime parmi les activistes, aussitôt récupérée par les subversifs, selon une technique largement éprouvée. On peut parier que le ministre de l'Intérieur va s'affoler et que policiers et gendarmes seront entièrement désarmés à l'avenir face au feu, au plomb et à l'acide ; lorsque certains succomberont, le ministre devra justifier sa lâcheté et démissionner.
En dégât collatéral, il y aura l'impossibilité de construire quoi que ce soit à l'avenir par crainte de nouveaux affrontements, ainsi que la multiplication des zones de non-droit en dehors des banlieues.
Il suffirait naturellement d'arrêter une petite centaine de meneurs violents - et bien connus - pour que force reste à la loi, mais précisément, cette loi n'est plus appliquée, et la pusillanimité de nos dirigeants constitue une solide garantie d'impunité.
"Faisons mouvement contre la police"
Deuxième exemple : une école du Pas-de-Calais dont les enfants ont dû être évacués vers le presbytère voisin, parce qu'une famille avinée terrorise les écoliers avec des menaces, des chiens et un fusil.
Plus remarquable encore : la famille en question habite dans la loge appartenant à l'école, elle ne paie plus son loyer depuis deux ans, mais ne peut être expulsée... en raison de la trêve hivernale !
Qu'elle se loge gratuitement, crée un trouble de voisinage, perturbe l'enseignement et constitue une menace à l'ordre public, voilà autant de raisons insuffisantes pour faire intervenir des autorités tétanisées.
Quant au recours à la justice, on notera cette déclaration faite sous condition d'anonymat : "Ça prend trop de temps, ils pourraient se venger, et il y aura toujours des associations radicales pour les protéger et nous menacer." Bref, si la loi est dure, son application est molle, et si la justice est lente à sévir, les responsables sont prompts à capituler. Encore un signe de délitement...
Troisième exemple : le président de l'université de Rennes II a dû décider d'autoriser ou d'interdire une assemblée générale, événement banal s'il en est dans ce haut lieu de la contestation étudiante permanente. Le prétexte en était naturellement la mort de Rémi Fraisse, mais l'appel n'étant pas signé et comportant le slogan :
"Faisons mouvement contre la police", ce président aux pouvoirs limités s'est trouvé bien embarrassé : qu'il autorise l'AG, et il se rendait personnellement responsable de la casse qui ne manquerait pas de s'ensuivre, tout en cautionnant l'amorce d'un mouvement subversif contre les forces de l'ordre ; qu'il refuse, et il était aussitôt accusé de fascisme et d'atteinte à la liberté d'expression.
Il lui restait naturellement la possibilité de poster des vigiles pour interdire l'entrée de l'université aux éléments extérieurs, mais cela aurait eu un coût, tout en provoquant des échauffourées et un concert de dénonciations par tous les syndicats étudiants d'extrême gauche (pratiquement un pléonasme en l'occurrence).
Le président a donc pris la seule mesure encore en son pouvoir : il a fermé son université, sans se faire d'illusions. L'agitation reprendra dès la réouverture et l'université poursuivra son pourrissement, avec un déficit budgétaire chronique, l'interdiction de faire payer des droits autres que symboliques, la multiplication des "luttes" contre tout et le reste, la concurrence féroce entre syndicats marxistes, les consignes ministérielles de ne pas faire de vagues, l'entrée libre aux casseurs comme aux illuminés, les occupations à répétition, la culture bradée et les diplômes dévalués.
" Il faut que le PS se comporte comme un parti de gouvernement "
Tout indique que les autorités redoutent à présent les conséquences ultimes de leurs lâchetés accumulées : les quinze " zones à défendre ", devenues " zones de non droit ", peuvent aisément se muer en bases d'insurrection, selon le schéma éprouvé de tous les soulèvements " populaires ". Il suffirait pour cela d'une coagulation des mécontentements, réunissant étudiants et lycéens manipulés, écolo-libertaires, anarchistes, " black blocs ", NPA, Front de Gauche, parti communiste, intermittents, chômeurs, syndicats extrémistes, groupuscules divers et marginaux de tous bords.
D'ores et déjà, les tracts y invitent, les slogans abondent et les prétextes se multiplient : " Violences policières ", " austérité ", " projets inutiles imposés ", " dictature de la finance ", " islamophobie ", " chasse aux sans-papiers ", etc.
Tous ces slogans, que le parti socialiste aurait approuvés comme un seul homme aux bons vieux temps de l'opposition, il ne peut plus les admettre aujourd'hui, car comme l'avait rappelé Jean-Pierre Chevènement l'année dernière, " il faut que le PS se comporte comme un parti de gouvernement ".
Certains dans ce parti en ont pris conscience, mais comme ils sont loin d'être majoritaires, le désordre politique et social ne pourra que s'aggraver au même rythme que le déclin économique - et peut-être même plus rapidement...
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