En trois jours, l’enceinte lilloise se métamorphose pour accueillir la finale entre la France et la Suisse du 21 au 23 novembre.
Il faut imaginer la scène. Ici, habituellement, on encourage le Losc. Mais, en cette mi-novembre, le stade est coupé en deux: côté sud, de la terre devenue terrain de jeu des motos du Supercross ; côté nord, de la terre battue prête pour la finale de la Coupe Davis. Des rideaux délimitent les deux espaces.
«Le stade Pierre-Mauroy a été conçu à la base pour offrir deux configurations: le stade pour des matchs de foot, de rugby et des concerts, et la boîte à spectacle, un «grand Bercy» de 25 000 à 27 000 places», rappelle son directeur, Olivier Baudry. C’est dans cette Arena couverte, où s’est produit Patrick Bruel début septembre, que les équipes de France et de Suisse viendront offrir leur meilleur tennis à partir de vendredi.
Mais, avant le spectacle, il a fallu transformer l’espace. La pelouse du stade de foot, divisée en deux, a été recouverte de terre pour le Supercross d’un côté. De l’autre, le demi-terrain a été soulevé pour entreprendre les installations. Le toit du stade, lui, a été fermé. «L’ensemble de ces tâches a pris 48 heures», précise Olivier Baudry. Cette mise en configuration est du ressort des équipes du Grand Stade, 45 permanents, sans compter les renforts mobilisés pour l’occasion.
La confection du court appartient ensuite à la Fédération française de tennis (FFT). «La caractéristique de la Coupe Davis, c’est de s’adapter à l’infrastructure, rappelle Christophe Fagniez, directeur de la compétition et des équipes de France au sein de la FFT. Là, c’est un petit challenge, d’abord parce qu’il y a co-activité.»
En effet, si dimanche soir le Supercross a remballé sa terre et ses installations, impossible d’attendre son départ pour tout monter. «Nous avons obtenu une dérogation de la Fédération internationale pour commencer les entraînements mardi à 10 h 30», souffle Christophe Fagniez.
Trois tonnes de briques pilées
Les équipes de la FFT sont donc arrivées il y a deux semaines et cinq camions de 30 tonnes ont livré, mercredi dernier, le calcaire nécessaire à la création du terrain. Et, pour finir, 3 tonnes de briques pilées sont arrivées pour donner à la terre battue sa couleur caractéristique. Stéphane Lambri, directeur technique de la société Supersol, qui livre les matériaux - y compris pour les courts d’entraînement à Marcq-en-Baroeul -, explique:
«On a utilisé des chariots télescopiques pour descendre la terre et tout le reste en bas.» Car travailler 4,5 mètres en dessous de la demi-pelouse demande une organisation exceptionnelle. En fin de semaine dernière, les lignes ont été tracées, le filet installé. Il a fallu également mettre en place des grilles pour accrocher les systèmes de chauffage, d’éclairage et de sonorisation. Un chauffage par radiants a été installé, pour lequel il a fallu augmenter la puissance électrique du site à l’aide de groupes électrogènes.
«C’est un équipement simple, estime Christophe Fagniez. Mais il faut pouvoir maintenir une homogénéité de chaleur et faire varier la température en fonction du ressenti des joueurs.»
Vu de l’extérieur, le stade Pierre-Mauroy semble une machine compliquée. «C’est une salle un peu complexe, mais l’argument fort est celui de la jauge», répond le directeur de l’équipement. Les 27 000 places, pour chacun des trois jours de la compétition, ont trouvé preneurs en quelques minutes. «L’objectif premier est de faire de cet événement une fête», assure encore Christophe Fagniez.
Une fête qui a un coût, bien sûr, et qui représente un chiffre d’affaires de 7,5 millions d’euros, dont 67 % issus de la billetterie, selon la FFT. Olivier Baudry assure que les organisateurs du Supercross comme de la Coupe Davis auront des recettes supérieures à leurs dépenses grâce à l’affluence, et se félicite que le stade offre «un modèle économique vertueux».
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